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Une alliance Ankara-Abou Dhabi-Tel-Aviv ne vise-t-elle pas avant tout le potentiel gazier de l’Égypte et le canal de Suez?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et le prince héritier d'Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyan, à Abou Dhabi, le 14 février 2022. ©AP

Après la récente visite de la délégation turque à Tel-Aviv et le déplacement de Recep Tayyip Erdogan aux Émirats arabes unis, il paraît que l’alliance Ankara-Abou Dhabi-Tel-Aviv inquiète sérieusement l’Égypte, d’autant plus que les négociations entre le Service de renseignement égyptien et la Turquie sont déjà dans l’impasse.

L’Égypte et la Turquie sont parfaitement conscientes qu’elles partagent les mêmes intérêts, une conscience qui les pousse à améliorer leurs relations pour bénéficier des intérêts. Or, non seulement le trajet n’est pas si facile à parcourir, mais en plus il est pavé de nombreux obstacles ; le dossier libyen et celui des opposants égyptiens en font partie.

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En réalité, les négociations en catimini, destinées à rapprocher Le Caire et Ankara, tenues sous l’égide du général de brigade Abbas Kamel, chef du Renseignement égyptien, et son homologue turc, Hakan Fidan, visent à baliser le terrain pour que l’Égypte puisse récupérer sa position dans la région et faire valoir ses intérêts.

Lorsque l’Égypte a échoué dans l’est de la Libye, la Turquie est passée à l’acte pour la remplacer. Prenons pour exemple les visites à Benghazi que prévoit le Service de renseignement turc pour les hommes d’affaires qui sont intéressés par le secteur de la construction et du commerce.

Dans la foulée, un diplomate de poids égyptien, qui a préféré rester anonyme, a confié au quotidien al-Araby al-Jadeed que « se laisser intégrer dans l’alliance Turquie-Émirats-Israël pourrait assurer les intérêts du Caire ».

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Il a déclaré : « Quand Erdogan a parlé de l’amélioration des relations d’Ankara avec ses voisins, il a nommé l’Égypte et Israël sans évoquer une autre partie. Cela signifie qu’une réconciliation avec l’Égypte compte beaucoup pour les Turcs. Du coup, si la Turquie et les Émirats arabes unis trouvent un terrain d’entente, malgré leurs points de désaccord, les relations entre Ankara et Le Caire pourront aussi progresser. En plus, les relations au beau fixe qu’entretiennent l’Égypte et Israël pourraient aboutir à la création d’un véritable partenariat entre Le Caire et Ankara. »

Al-Araby Al-Jadeed compare les propos de ce diplomate égyptien à ceux d’Amr Adib, journaliste égyptien proche du Caire et de Riyad, qui a, une fois, déclaré, lors d’une émission diffusée par MBC Masr, que l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, en tant que pays alliés, devraient entretenir de bonnes relations avec Erdogan, en tant qu’entité intégrée.

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Al-Araby Al-Jadeed continue : « Bien que le déplacement du président turc aux Émirats arabes unis n’ait pas été couvert par la plupart des organes médiatiques du Renseignement, Amr Adib a pourtant fait allusion à cette visite. Il a déclaré : “Quand Erdogan se déplace pour établir une interaction, il sait déjà qu’il existe une alliance entre l’Égypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Erdogan sait que ses intérêts se cachent derrière une bonne relation avec l’Arabie saoudite et les Émirats. Il entend discuter avec l’Égypte du dossier libyen, car il est conscient qu’une alliance entre l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis est en soi une ligue arabe. Il sait que ces pays ne permettront pas que leurs terres deviennent le refuge des déplacés. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV