TV

Les méga projets chinois de l'Iran à l'Irak

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président chinois Xi Jinping prononce un discours lors de la 8e réunion ministérielle du Forum de coopération Chine-États arabes au Grand Palais du Peuple à Pékin le 10 juillet 2018. ©AFP

Les politiques belligérantes des États-Unis au Moyen-Orient ainsi que leur retrait humiliant ont poussé les pays de la région à se tourner vers la Chine, selon Foreign Policy.

Le mois dernier, la Chine a accueilli les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes du golfe Persique pour trouver des moyens d'améliorer les relations et d'approfondir la coopération en matière de sécurité. Quelques jours plus tard, le ministre iranien des Affaires étrangères est arrivé à Pékin pour discuter d'un accord d'investissement et de sécurité de 400 milliards de dollars visant à atténuer l'impact des sanctions américaines sur l'économie iranienne. Un autre rapport a confirmé que Pékin avait aidé les Saoudiens à construire un nouveau lot de missiles balistiques (…).

Lire aussi: Le mécanisme anti-sanction de l’Iran adopte la monnaie chinoise

Pour les observateurs et analystes, ces démarches de la Chine mettent en évidence sa volonté d’établir un équilibre dans ses relations avec les acteurs régionaux de poids. Mais c'est aussi une expression de la façon dont la politique chinoise envers le Moyen-Orient a radicalement changé sous la présidence de Xi Jinping.

Traditionnellement, Pékin hésitait à s'impliquer dans une région qu'un érudit chinois a un jour décrite comme un « cimetière chaotique et dangereux enfouissant des empires ». Mais en 2014, Xi s'est engagé à plus que doubler ses échanges avec la région d'ici 2023. La Chine est devenue le plus grand importateur de brut, dont près de la moitié provient du Moyen-Orient, et est devenue le plus grand partenaire commercial de la région au cours des dernières années.

La Chine a lentement mais sûrement étendu son influence en matière de sécurité et de développement au Moyen-Orient. À la mi-janvier 2022, Pékin a considérablement renforcé son soft power en annonçant la construction de milliers d'écoles, d’établissements de santé et de maisons dans les zones touchées par les conflits en Irak. Selon des responsables irakiens, le pays a besoin d'environ 8 000 écoles pour pouvoir combler les lacunes en matière d'éducation. La Chine a décidé de construire 7 000 écoles en Irak pour contribuer à l'éducation de millions d'enfants irakiens. Le pays construit également près de 90 000 logements à Sadr City. Dans le même temps, la Chine prendra des mesures importantes pour améliorer la situation des eaux usées en Irak, construire l'aéroport de Nassiriya et construire plus d'un millier d’établissements de santé et de cliniques dans tout l'Irak. En échange, l'Irak fournira du pétrole à la Chine.

Lire aussi: Iran-Chine : le partenariat stratégique s’approfondit

Il est vrai que la Chine a besoin de pétrole pour ses marchés en croissance et son énorme population, et il est logique que la Chine veuille sécuriser ses propres routes et intérêts maritimes et qu’elle créer un refuge sûr pour toute action hostile des États-Unis.

Il est également clair que Pékin souhaite étendre ses intérêts commerciaux au Moyen-Orient grâce à l'initiative de la nouvelle Route de la Soie. Le projet est le reflet des efforts du gouvernement chinois pour tracer sa future mondialisation et le rôle central de Pékin (le Moyen-Orient est situé au carrefour de l'Asie, de l'Afrique et de l'Europe, et y accéder est indispensable pour la croissance économique et le développement de la Chine). Cependant, la Chine poursuit des objectifs plus stratégiques et plus vastes dans ses pratiques commerciales.

« Le but ultime est que la Chine émerge comme une puissance mondiale sur la scène internationale. Une position qui lui est due », a déclaré Xi Jinping.

La Chine entend affaiblir la présence et l'influence des États-Unis au Moyen-Orient et faire preuve d'une présence active dans la région.

Lire aussi: L'autoroute de la Résistance se connecte à la route de la soie

À cet égard, la Chine poursuit non seulement des intérêts liés à la sécurité énergétique ou au développement de ses intérêts commerciaux, mais cherche également à promouvoir sa propre idéologie et ses opinions politiques.

À cet égard, la Chine opte pour l’idée de favoriser le développement des peuples du monde entier, y compris ceux du Moyen-Orient. Par exemple, les Chinois estiment que le monde devrait contribuer au développement économique du Moyen-Orient et cesser d'émettre des prescriptions démocratiques pathologiques et irréalistes pour cette région.

La Chine tente de devenir une « superpuissance » sous Xi Jinping. Il cherche à capter l'esprit et le cœur des gens du monde entier et à contester l'affirmation selon laquelle le soulèvement chinois est « dangereux » pour l'ordre mondial. « La Chine est convaincue que son modèle de développement est plus populaire que le modèle de paix démocratique en Occident, un modèle qui est particulièrement plus attrayant pour le Moyen-Orient », a déclaré Shaoxing Shay, politologue à l'Université de Sharjah aux Émirats arabes unis. « Pour les dirigeants chinois, seuls la croissance et le développement économiques et la promotion du bien-être social peuvent finalement conduire à la création de la paix et de la bonne gouvernance », a-t-il déclaré.

Lire aussi: "La Chine commence à nous encercler au Moyen-Orient" (USA)

Des années de belligérance américaine au Moyen-Orient, ainsi que le récent retrait humiliant de Washington de cette région, ont conduit les pays de la région à se tourner davantage vers la Chine.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV