TV

A quoi riment les dérogations US aux sanctions anti-US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La délégation iranienne à Vienne ( Archives)

Ce vendredi 4 février, l'administration de Joe Biden a rétabli une exemption de sanctions visant l'Iran,  et l'annonce en a été fait avec grandiloquence par la totalité des médias atlantistes. Cette exemption, supprimée en mai 2020 par l'administration de l'ancien président américain Donald Trump, permettait à des compagnies européennes, russes et chinoises de mener des activités de non-prolifération sur des sites nucléaires iranien. "Il était nécessaire de rétablir cette exemption pour permettre des discussions techniques au cœur des pourparlers destinés à raviver le Plan d'action global commun (PAGC ou JCPOA en anglais) signé en 2015, a déclaré, sournois, le représentant du département d'Etat américain. Pour autant, Washington précise qu’il ne faut pas interpréter ce geste comme le signe avant-coureur du retour des Etats-Unis dans le cadre de cet accord destiné à encadrer les activités atomiques de Téhéran.

D'ailleurs, le rapport indique que la dérogation liée à ces activités vise à faciliter les discussions qui aideront à conclure un accord sur la pleine mise en œuvre du PGAC. La dérogation est également destinée à servir les intérêts des États-Unis en matière de non-prolifération, de sécurité nucléaire et d'imposition de restrictions sur les activités nucléaires de l'Iran. Henry Roma, analyste chez Eurasia Group, a déclaré que le rétablissement de la dérogation était le « modeste signe » d'une action. « Les dérogations ne sont pas un geste de bonne volonté ou une concession à l'Iran, mais plutôt des mesures techniques qui pourraient viser à assurer la poursuite des pourparlers à Vienne », a-t-il ajouté. Donc on est largement loin du compte :

A vrai dire, les Américains rejettent d'emblée toute garantie, tel que l'exige l'Iran, à un arrêt net de la dynamique sanctionnelle. Le représentant US pour l'Iran, Robert Maley n'en fait d'ailleurs aucun mystère quand il dit :" le retour de l'Iran au PGAC pourrait aider à une levée des sactions liées au nucléaire iranien mais pas celle qui n'y sont pas liées. d'ailleurs la prochaine administration US n'est pas du tout liée à garantir la levée des sanctions et on ne peut obliger le futur président à le faire". Alors pourquoi cette "concession de demie teinte"? Au fait les Américains se sentent empêtrés dans une dynamique sino russo iranien à trois qui tend à les dépasser. Vendre le président Poutine a conclu un très important contrat gazier avec la Chine alors que les USA tendent par crise ukrainienne interposée à écarter la Russie du marché européen. 

Lire plus : Les sanctions US contre l’Iran offrent à la Chine le contrat du plus grand gisement gazier offshore du monde

Gazprom et China National Petroleum Corporation (CNPC) ont signé un accord de vente et d'achat à long terme pour le gaz naturel devant être fourni via la route de l'Extrême-Orient.

La signature de ce document est une étape importante vers le renforcement de la coopération mutuellement bénéfique entre la Russie et la Chine dans le secteur du gaz. Dès que le projet atteindra sa pleine capacité, la quantité de gazoduc russe acheminée vers la Chine augmentera de 10 milliards de mètres cubes, pour un total de 48 milliards de mètres cubes par an (y compris les livraisons via la ligne principale de gaz Power of Siberia). « Il s'agit déjà d'un deuxième contrat à signer pour la fourniture de gaz russe à la Chine, et il témoigne de la confiance mutuelle et du partenariat exceptionnellement forts entre nos pays et nos entreprises. Nos partenaires chinois de CNPC ont déjà constaté par eux-mêmes que Gazprom est un fournisseur de gaz fiable », a déclaré Alexey Miller. Le principal partenaire de Gazprom en Chine est CNPC, une société pétrolière et gazière publique. En 2014, Gazprom et CNPC ont signé un accord de vente et d'achat de 30 ans pour 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à fournir via la route orientale (gazoduc Power of Siberia). La cérémonie marquant le début du tout premier approvisionnement par pipeline de gaz russe vers la Chine a eu lieu le 2 décembre 2019.

En savoir plus: Comment l'axe Russie-Résistance-Chine a déjoué l'un des scénarios les mieux préparé USA/acolytes

L'axe gazier de Moscou vers la Chine est un défi pour l'Europe qui a lutté contre la flambée des prix de l'énergie ces derniers mois. Selon les analystes, la Russie reste le principal fournisseur de gaz de l'Europe, mais les changements qu'elle apporte actuellement à son infrastructure de transport d'énergie doivent être pris au sérieux. Les 541 milliards de mètres cubes en gaz de consommation annuelle en Europe sont supérieurs aux 331 milliards de m3 de la Chine.

Mais mesure que Pékin réduira sa dépendance au charbon, sa consommation devrait atteindre les 526 milliards de m3 d'ici 2030 et les 620 milliards de m3 d'ici 2040. C'est aussi un méga défi pour l'Amérique qui ont été cette semaine jusqu'à pousser le Qatar à se porter médiateur des pourparlers Iran-USA non pas tant pour ranimer le PGAC dont ils se fochent royalement mais dans le stricte objectif de créer un duo gazier irano qatari propre à remplacer la Russie sur le marché européen, Dohja ayant refusé, bien que décrété allié non membre de l'OTAN des USA à jouer à ce jeu, et conditionné toute implication dans la fourniture du gaz à l'Europe à une coopération nette avec l'Iran avec qui il partage le plus grand champ gazier du monde Pars Sud. La dérogation US accordée sournoisement à l'Iran va dans ce sens. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV