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2022, l'année "surmatch/overmatch" anti US-anti Israël en Syrie

A quoi ressemblera une opération balistique hybride contre al-Tanf (Capture d'écran)

Depuis 48 heures, la presse outre-Atlantique, d’habitude si peu prolixe sur la présence militaire US au Levant, se livre à de sans précédent analyses où Joe Biden, vertement critiqué pour son déboussolement stratégique, est appelé à prendre le taureau syrien par les cornes, à renvoyer dos à dos Kurdes, Daech et pétrole convoité de Deir ez-Zor, triple prétexte invoqué jusqu’ici à un maintien de troupes américaines sur la rive est de l’Euphrate, et à ouvrir, soit un dialogue direct avec Assad, quitte à le reconnaître à titre de président élu et vainqueur de l’une des guerres les plus complexes de l’histoire récente, ce qui se solderait par un retour aux années 2 000 quand la société américaine ConnoPhilips exploitait journalière-ment avec la Syria Gas Company, quelque 450 millions de mètres cubes à partir du champ Connoco, large de quelque 90 000 mètres carrés, soit déclarer forfait, et se retirer de la Syrie pour de bon, quitte à laisser Israël se démerder seul car, dixit The National Interest, « Israël est certes prêt à combattre l’Iran et le Hezbollah en Syrie, mais à le combattre au prix du sang des soldats américains ».

Ce 13 janvier, cela fait très exactement une semaine que les Yankee qui occupent quelques 28 bases et sites de campement illégaux s à travers toute la Syrie, jamais médiatisés, à l’exception des plus grandes d’entre elles et on pense à al-Tanf, à Connoco, à al-Omar ou encore à Kharab al-Jir, sont en état d’alerte maximal du fait des frappes concentriques qu’ils y subissent sans avoir réellement le droit d’en parler. Dispersés dans les déserts du centre syrien à Homs ou de Deir ez-Zor ou évacués en Jordanie, les «  boys » ont déjà subi quelque cinq opérations hybrides totalisant 15 salves de missiles et de drones : Connoco, al-Omar y ont passé et les quelque 200 soldats à al-Tanf attendent à tout moment leur tour. Certes dès le mois d’avril 2021, les bases américaines en Syrie avaient été prises pour cible d’attaques similaires, toutes revendiquées par la Résistance y compris celle ayant visé al-Tanf à coup de cinq drones et y ayant coupé le continuum aérien avec Israël et la Jordanie.

Photo d'en haut: la roquette de haute précision Nazeat 

Photo d'en bas : le kit d'ailerons aérodynamique monté sur les roquettes bêtes afin de les rendre intelligente 

Mais là, depuis le 3 décembre, il se passe quelque chose de totalement inédit que le désormais ex-commandant en chef du CentCom, McKenzie avait vaguement évoqué lors de son entretien de fin décembre au Newyorker, quand il a parlé à la surprise générale de l’impossibilité de faire « stratégiquement l’échec à l’axe de la Résistance. Le vieux général qui reconnaît avoir appris beaucoup pendant les 4 décennies de guerre contre la Résistance parlait du double concept militaire Surmacht/Overmatch pour décrire d’abord la capacité de l’ennemi à apporter des coups pertinents et de les apporter de façon à obliger les forces adverses à cesser d'utiliser leur propre équipement ou tactique, car cela entraînerait leur propre défaite ou destruction.

C’est désormais face à un tel dilemme que se trouve l’Amérique en Syrie mais aussi en Irak : les 13 roquettes tactiques qui ont ciblé l’US Army de 3 à 9 janvier toutes les 3 à 4 heures à al-Omar et à Connoco, et ce en parfaite simultanéité avec le ciblage d’Ain al-Asad, de Victory, soit des bases US à al-Anbar et à Bagdad n’avaient pas pour seule « force non métrisable» la haute précision, la grande capacité de destruction ou la furtivité : à la différence de 2021, Ces roquettes Zelzal ou Nazeat, qui dotés de 4 ailerons aérodynamiques, bénéficient d’une plateforme de contrôle, de navigation et de commande à base GPS, ont atteint les positions bases US à al-Omar et à Connoco avec zéro marge d’erreur. Toutes étaient dotés d’ogives pluviaux, composés de multiple bomblets, de façon à rendre parfaite la « puissance destructive ».

Puis en termes de surmatch encore, ces mêmes roquettes version 2022, avaient toutes d’d’ogive détachable, ce qui a fait qu’aucune d’entre elles, pas une seule n’a pu être intercepté, ni à al-Omar ni à Connoco encore moins à Ain al-Asad ou Victory. Et Dieux sait que les Américains y ont déployé tout ce qu’ils ont dans leur possession de Patriot, de C-Ram ; de Dôme de fer et d’Avenger. Mais ces 7 jours de frappes anti US récurrente ont eu aussi leur côté overmatch. Et comment ?

Photo: la roquette à ogive pluvial/Tasnim

Le 20 octobre dernier, le jour où la garnison ultra sophistiquée, ultra secrète aussi d’al-Tanf a été pour la première fois visée par un mélange de roquettes et de drones, les officiers américains dont McKenzie ont eu l’occasion de constater de visu comment les « missiles tactiques ont coupé le système de connexion des unités de drones à l’intérieur de la base en sorte que toute riposte soit impossible ».

C’était un peu un remake du raid du 8 janvier 2020 du CGRI contre Ain al-Asad mais en plus petit. Que s’est-il passé au juste à al-Tanf, ce 20 octobre dont des réminiscences restent bien vivaces ce 2022 ? Les fuites font état de la panique des centaines de soldats US retranchés dans les déserts de Homs qui ayant les yeux rivés sur le ciel syrien, attendaient à chaque instant qu’un missile leur tombe dessus. Certes, le commandement central US avait chargé un C-130 de veiller à leur protection en survolant le désert à basse altitude mais les premières explosions provoquées par les drones à al-Tanf l’aurait fait fuir.

Et pire de tout et c’est cela que McKenzie appelle la capacité « overmatch » de la Résistance, ce quintuple dronesque avait bousillé à al-Tanf avec sa zone tampon de 55 km les fibres de contrôle optiques des drones, quitte à les rendre totalement errant et inutiles.

Signe des temps, depuis le 27 décembre, date à laquelle Israël a frappé pour la seconde fois le port de Lattaquié, il y a un curieux silence radio côté Tel-Aviv. Peur de provoquer une réaction russe ? Pas vraiment. Certains journaux et The National Interest en fait partie, affirment que l’armée de l’air israélienne aurait détecté dans le ciel de la Syrie des traces de puissants brouilleurs made in Iran capables d’inactiver en quelques minutes non seulement les drones mais encore les F-16.

Le crash d’un Atalet israélien le 3 janvier n’y serait pas étranger. Disons que l'Iran posséderait un système de guerre électronique similaire au système de guerre électronique russe de type : Murmansk BN, un système pour intercepter et brouiller ou couper les ondes radio hostiles et couvrent tout le spectre de l'onde courte (onde de transmission), à partir de trois à trente MHz (3-30 MHz), qui est l'onde utilisée entre l'armée de l'air, la marine et les centres de commandement et de contrôle au sien des forces armées américaines et Cie. Murmansk BN iranien ne se trouverait peut être pas en Syrie mais ses avatars y serait… Il est temps que Biden fasse ses adieux à la Syrie et qu’il laisse Israël se débrouiller seul…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV