TV

Une semaine marqué par 6 attaques anti-US en Syrie orientale et les Yankee parlent du dialogue avec Assad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base d'al-Tanf (Archives)

L’ancien conseiller juridique du département d'État américain, Brian Finucane, a expliqué, mardi 11 janvier, que la présence des forces américaines en Syrie « n'est pas fondée sur des motifs juridiques et l’administration et le Congrès devraient travailler ensemble pour empêcher la bizarrerie des interprétations juridiques pour justifier la présence des militaires américains en Syrie.

« L’opération militaire en Syrie n’a pas de mandat légal et le prétexte pour combattre Daech n’est pas convaincant », a-t-il ajouté dans un article publié dans la revue Foreign Affairs, dénonçant le prétexte de combattre Daech.

« Les opérations militaires américaines en Syrie ne relèvent pas de la tâche de combattre Daech », dit-il en notant que l’administration du président Obama n’a pas fourni de cadre juridique à l’intervention militaire en Syrie et que les administrations Trump et Biden réitèrent les justifications de la lutte contre Daech sans aucun fondement juridique.

Il a également critiqué le Congrès des États-Unis en ce qui concerne l’autorisation de faire la guerre en Syrie. « Le Congrès, dans sa composition et ses divisions actuelles, ne donnera pas la priorité à un simple vote sur la validité des opérations militaires américaines en Syrie », a-t-il déclaré.

Récemment, le quotidien The New York Times a rapporté que l’armée américaine avait dissimulé les frappes aériennes qu’elle avait menées sur la Syrie en 2019 et qui ont tué des civils, dont des femmes et des enfants.

Le magazine américain Politico a révélé en juillet 2021 que l’administration Biden maintiendrait environ 900 militaires américains en Syrie sous prétexte de continuer à soutenir et conseiller les Forces démocratiques syriennes (FDS). Mais l’objectif principal de la présence de ces forces est d’empêcher le gouvernement syrien d’accéder aux gisements de pétrole et aux ressources agricoles du nord-est de la Syrie, et d'œuvrer pour empêcher la création par l'Iran d’un corridor reliant Téhéran et la Méditerranée.

Dans ce même sens The National Interest a souligné dans un récent article qu’il est impératif que l’administration Biden évalue sa stratégie pour la Syrie afin de s’assurer que la politique américaine fait réellement progresser les intérêts des États-Unis au Moyen-Orient.

L’auteur écrit :

« Si ce n’est pas le cas, Biden doit immédiatement essayer de créer les conditions d’une sortie honorable des États-Unis. Agir autrement signifierait que les alliés de Washington seront laissés de côté une fois que Biden, ou un futur président américain, aura mis fin à ce qui est devenu inéluctablement une autre "guerre pour toujours" des États-Unis. »

En effet, l’implication directe des États-Unis dans le conflit syrien s’est intensifiée en 2013, deux ans après le début de la guerre. Dans le même temps, la Central Intelligence Agency (CIA) a activement conseillé les alliés de l’Amérique au Moyen-Orient d’aider tous ceux qui se battaient contre le gouvernement de Damas. Obama a ordonné à la CIA de lancer Timber Sycamore, une opération clandestine pour former et approvisionner les groupes terroristes afin de forcer le président Assad à quitter Damas.

Selon l’article du site The National Interest, la politique syrienne de Joe Biden consisterait à atteindre trois objectifs :

« Soulager la souffrance humaine, résoudre le sort des Kurdes et vaincre Daech pour de bon. Malheureusement, si l'administration adhère à la politique de changement de régime de ses prédécesseurs en sanctionnant et en isolant la Syrie, elle ne réussira jamais à résoudre ces problèmes et les États-Unis ne partiront jamais. »

L’auteur propose que Biden commence à créer les conditions d’une « sortie responsable des États-Unis » de Syrie en amplifiant ce qu’il prétend avoir appris de la guerre américaine en Afghanistan, à savoir l’importance d’éviter les « opérations militaires majeures pour refaire d’autres pays » et « établir des missions avec des objectifs clairs et réalisables, pas ceux que nous n'atteindrons jamais. »

L’analyste du site du National Interest ajoute :

« Biden a raison : l’ère post-11 septembre a forcé les Américains à reconnaître qu’il y a de réelles limites à ce que la puissance américaine peut accomplir. Maintenant, il doit aller plus loin en reconnaissant que, comme l’Afghanistan, la Syrie ne peut pas devenir le pays que veulent les Américains et, par conséquent, la politique américaine doit abandonner la poursuite d’objectifs nébuleux et irréalisables. »

L’auteur estime qu’une nouvelle stratégie américaine plus ciblée sur la Syrie, pourrait envisager la réalisation de ce qui est possible : « réduire les souffrances humanitaires, éradiquer Daech, assurer la longévité des Kurdes et lutter contre l’Iran. Faire progresser une telle politique ne sera pas facile, mais, pour Biden, cela commence par une seule étape : parler directement avec le gouvernement de Bachar al-Assad à Damas. »

Selon l’analyste, Assad est la clé pour résoudre les « problèmes les plus épineux » du conflit : le combat contre Daech, la présence militaire de l’Iran en Syrie et l’agression de la Turquie contre les Kurdes. « Tous deviennent moins viables sous un gouvernement d’Assad qui est stable et sûr », a-t-il ajouté en soulignant que l’administration Biden doit réaliser que le « président syrien Bachar al-Assad est là pour rester ».

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV