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Vertigo géostratégique israélien ou comment l'Iran brûle les cartes

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un missile balistique de fabrication iranienne. (Photo d’archives)

Récemment, le ministre sioniste des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré au journal allemand Die Welt qu'il était temps de mettre en œuvre le Plan B contre l'Iran. Le Plan B a été défini à plusieurs reprises par différents pays, en particulier les grandes puissances, qui cherchent à en faire usage comme un levier de pression contre d'autres pays.

Par exemple, en 2013, qui coïncidait avec les derniers mois du premier mandat de l’ancien président américain, Barack Obama, le Center for New American Security a annoncé que si la stratégie de confinement de l'Iran échoue, le « Plan B » sera mis en œuvre comme plan alternatif afin de contrer la République islamique d'Iran.

Israël; pionnier du Plan B ?!

Le Plan B a été officiellement présenté par le ministre sioniste des Affaires militaires Benny Gantz. « Israël plaide pour la mise en application du Plan B. Il n'a pas la capacité de mener un vrai Plan B, nous ne pouvons pas créer un régime international de sanctions économiques. Ce projet doit être mené par les États-Unis », a-t-il proféré en septembre dernier lors d’une interview avec le magazine américain Foreign Policy.

L’émissaire des États-Unis sur l’Iran, Rob Malley, a dit que Washington travaillait avec des alliés régionaux sur un Plan B.

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« Nous sommes réalistes. Nous savons qu'il y a au moins une bonne possibilité que l'Iran choisisse une voie différente et nous devons nous coordonner avec Israël et avec nos autres partenaires dans la région. Nous travaillons sur le Plan B », a-t-il allégué lors d'un événement en octobre au Carnegie Endowment for International Peace.

Étude de faisabilité de la mise en œuvre du Plan B

Le Plan B est conçu pour la « période post-accord nucléaire » où les pourparlers de Vienne n'aboutissent pas à des résultats escomptés et que toutes les parties s'en retirent. Cependant, malgré les vastes tentatives médiatiques, politiques et sécuritaires du régime sioniste pour détruire l'accord nucléaire iranien, il n'y a toujours pas de données fiables et d'estimations précises sur son échec. Les preuves montrent que les parties mettent l'accent sur la relance de l’accord nucléaire iranien ou Plan global d’action commun (PGAC) et la mise en œuvre des obligations de toutes les parties.

Durcissement des sanctions

La pression économique sous la forme de « renforcement des sanctions » est un élément clé du Plan B.

Dans ce contexte, deux lignes directrices visant à l'effondrement complet de l'économie iranienne sont soulignées : tout d'abord, identifier les moyens de contourner les sanctions et essayer de les bloquer. Deuxièmement, faire pression sur les pays qui ont des échanges pétroliers et économiques avec l'Iran, en particulier la Chine.

Pression diplomatique et isolement politique

« L'isolement politique » est un autre outil du Plan B qui n'a pas été très efficace contre l'Iran pour deux raisons. Premièrement, les conditions régionales et internationales ont privé les États-Unis de faire tout consensus contre l'Iran. Deuxièmement, l'efficacité de la politique étrangère de l'Iran a fait que le projet d'isolement a été confronté à des obstacles importants.

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Michael Singh, qui a siégé au Conseil de sécurité nationale de l'ancien président George W. Bush, a proposé au président américain Joe Biden qu’il faudrait présentée une proposition diplomatique aux responsables iraniens selon laquelle s'ils mènent des efforts diplomatiques afin de résoudre l’affaire nucléaire, ils auront de meilleures chances de maintenir le pouvoir.

Sabotage industriel et cyberattaques

Les tentatives de « sabotage industriel » dans les installations nucléaires et les cyberattaques font aussi partie du Plan B. Depuis de nombreuses années, la République islamique d'Iran fait l'objet de nombreuses actions (assassinat de scientifiques nucléaires, vol de documents nucléaires, sabotage d'installations nucléaires, cyberattaque contre le système informatique de distribution du carburant).

Mais l'expérience a montré que prendre de telles mesures, malgré les dommages potentiels infligés à l'Iran, a coûté trop cher pour ses auteurs et ne leur a pas apporté les résultats souhaités. On dit parfois qu'une « menace militaire décisive » est l'une des propositions du Plan B. Défini à deux niveaux limités et illimités, il ne pouvait pas être une option viable pour Washington, compte tenu de ses conséquences désastreuses. En évaluant leurs défis opérationnels, leurs capacités de combat, leurs ressources financières et économiques, la gestion des conséquences de la guerre et les sensibilités publiques, le Pentagone et les agences de renseignement américaines ont conclu qu'une attaque contre l'Iran serait coûteuse.

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Le Plan B vise principalement à créer une guerre des nerfs et à influencer le processus des négociations de Vienne.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV