En allusion à l’acte de sabotage survenu, dimanche matin dans une partie du réseau électrique de l’installation d’enrichissement du complexe nucléaire de Natanz, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, a affirmé que « la vengeance contre le régime sioniste se ferait en temps et lieu opportuns ». « Les centrifugeuses qui ont été placées hors du circuit électrique à la suite de l’incident de Natanz sont des centrifugeuses du type IR1 qui vont être remplacées par des modèles plus avancés », a précisé Saïd Khatibzadeh, cité par l’agence de presse Fars.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire ce lundi 12 avril, le porte-parole de la diplomatie iranienne a également fait allusion à la réunion de la commission mixte sur le Plan global d’action conjoint, PGAC (accord de 2015 sur le nucléaire iranien, JCPOA selon le sigle anglais), ajoutant que les pourparlers reprendront à partir du mercredi 14 avril sur les moyens d’annuler les sanctions unilatérales américaines.
Le diplomate s’est réjoui du fait que l’incident de Natanz n’a provoqué aucune perte en vie humaine ni aucun dégât environnemental ; « cependant, l’incident aurait pu aboutir à une catastrophe, un crime contre l’humanité qui, d’ailleurs, convient parfaitement à l’arrogance substantielle du régime sioniste », a-t-il ajouté.
« L’incident a eu pour but de freiner les capacités nucléaires de l’Iran ; je me permettrais de dire que c’est tout à fait l’inverse qui va se produire. Toutes les centrifugeuses qui ont été mises hors du circuit à la suite de l’incident étaient des centrifugeuses IR1 qui vont être remplacées par des centrifugeuses plus avancées. Aujourd’hui, la RII est parfaitement capable de les remplacer par des modèles les plus sophistiqués. »
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Et si l’objectif était de perturber le processus censé aboutir à la levée des sanctions injustes imposées par les États-Unis au peuple iranien, ils ne parviendront certainement pas à leur but, toujours selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Par cet acte, le régime occupant Qods a tenté de se venger contre le peuple iranien, pour sa patience et son comportement raisonné au cours du processus censé aboutir à l’annulation des sanctions. Qu’il sache que la riposte iranienne se fera en temps et lieu opportuns. »
Par ailleurs, une source bien informée au sein du ministère des Renseignements de la RII a déclaré à Nour News que l’individu, qui par sabotage dans le réseau électrique du complexe d’enrichissement Martyr Ahmadi Rochan avait provoqué la coupure du courant à destination d’une sale de ce complexe nucléaire à Natanz, avait été identifié.
« Des mesures nécessaires sont en cours pour arrêter l’auteur principal du sabotage », ajoute cette source.
« Un groupe technique a examiné et découvert comment le sabotage a été provoqué dans le réseau électrique du complexe de Natanz, et les mesures nécessaires ont été lancées depuis dimanche même, afin de faire retourner la salle endommagée au circuit », ajoute également la source bien informée au sein du ministère des Renseignements.
Et pourtant cet acte de sabotage a été un échec total, le ciblage n’ayant touché que le réseau électrique des unités d’enrichissement, et encore celui appartenant aux unités IR1, soit des unités les plus anciennes. Quant au troisième revers du Mossad, c'est l’identification éclair des saboteurs.
Un article paru ce lundi par le journal israélien Jerusalem Post indique que l’incident survenu dimanche à Natanz avait été planifié depuis longtemps. JPost prétend que « l’attaque contre l’installation nucléaire de Natanz avait été planifiée longtemps avant les négociations ayant lieu actuellement à Vienne entre l’Iran et les puissances mondiales ». JP n’exclut pas que l’incident de Natanz ait eu pour but d’impacter le mécanisme déclenché à Vienne.
L’auteur de l’article estime probable que « le moment exact de l’attaque, largement attribuée à Israël, que ce soit une attaque physique ou cybernétique » marque, ce qu’il appelle, « un feu vert définitif pour contraindre l’Iran à revenir à la table des négociations » ; « mais l’opération elle-même était en préparation bien avant », ajoute l’article.
« Au moment où l’opération était en phase de planification, on ne savait toujours pas exactement quand et si les États-Unis et l’Iran reviendraient à de sérieuses négociations concernant un retour à l’accord nucléaire de 2015, bien que l’on sache depuis longtemps que c’était l’intention déclarée du président américain, Joe Biden », ajoute le rapport.