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"On n'aurait jamais cru que sa mort anéantirait stratégiquement les Etats-Unis" (National Interest)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Funérailles du martyr Qassem Soleimani en Irak en janvier 2020. ©Reuters

Les États-Unis ressentent toujours les lourdes conséquences de la décision "imprudente" de l’administration Trump d’assassiner le commandant de la Force Qods du CGRI, le général Qassem Soleimani.

À l’approche du deuxième anniversaire du martyre du commandant de la Force Qods du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le général Qassem Soleimani, la revue américaine The National Interest a publié sur son site un article de l’analyste politique Will Smith, diplômé de l’École des services internationaux (School of International Service).

L’auteur écrit qu’en janvier 2020, quelques jours seulement après que les États-Unis ont assassiné le général Qassem Soleimani, l’Iran a riposté à l’action criminelle des États-Unis par une attaque balistique sur la base aérienne des forces américaines à Ain al-Asad (province irakienne d’al-Anbar) qui a blessé plus de 100 soldats américains.

À l’époque, Mike Pompeo, alors secrétaire d’État américain, a prononcé un discours intitulé « La restauration de la dissuasion : Exemple iranien. »

Dans son discours, Mike Pompeo a prétendu que l’assassinat du général Qassem Soleimani par les forces armées américaines en Irak, qui contredisait le droit international, « rétablissait la dissuasion avec l’Iran ». Cependant, plus le temps passait, la multiplication spectaculaire des attaques contre les intérêts américains en Irak révélait que les fausses prétentions de Mike Pompeo n’avaient aucune pertinence. Deux ans après l’assassinat du martyr général Qassem Soleimani, les États-Unis en subissent de lourdes conséquences en Irak et dans toute la région.

« Il faut reconnaître que la décision d’assassiner le général Soleimani était un abus imprudent du pouvoir de la part de l’administration Trump, mais cela est devenu un véritable retour de bâton mérité contre les États-Unis », a écrit l’analyste de la revue The National Interest.

À la lumière de la multiplication spectaculaire des attaques contre des bases américaines depuis janvier 2020, l’argument de l’administration Trump selon lequel la frappe a rétabli une « réelle dissuasion » et a empêché de nouvelles attaques s’est avéré spécieux et tout à fait sans valeur.

L’Iran a rapidement riposté en tirant des missiles sur la base aérienne des forces américaines à Ain al-Asad et a redéfini sa stratégie régionale en se fixant comme but le retrait total des forces militaires des États-Unis du Moyen-Orient.

L’auteur ajoute que pendant ces deux dernières années la situation a considérablement changé en Irak en défaveur des Américains.

La frappe américaine a assassiné à la fois le général Soleimani et Abou Mahdi al-Mohandes, un commandant clé des Unités de mobilisation populaire irakienne (Hachd al-Chaabi), formées en 2014 pour lutter contre Daech faisant partie intégrante désormais des forces armées irakiennes. D’après Will Smith, cela a augmenté considérablement les sentiments hostiles contre les États-Unis parmi ces forces irakiennes dont certaines factions n’hésitent pas d’attaques les bases et les convois militaires américaines chaque fois que l’occasion s’y prête.   

Selon l’analyste de la revue américaine, la forte augmentation des attaques contre les forces américaines après l’assassinat du général Qassem Soleimani et d’Abou Mahdi al-Mohandes a nui en réalité aux intérêts américains en Irak dans tous les sens.

En plus de mettre la vie des soldats américains en danger, la montée des attaques a entravé les activités des forces de la coalition internationale dirigée par les États-Unis, obligeant les Américains à suspendre leurs activités habituelles pour consacrer presque toute leur énergie à assurer la protection de leurs bases contre les très nombreuses attaques qui limitent la capacité des forces de la coalition internationale à se déplacer librement.

Will Smith estime qu’en plus de ses conséquences en Irak, l’assassinat criminel du général Qassem Soleimani a conduit la République islamique d’Iran à poursuivre avec plus de détermination le développement de son programme nucléaire civil.

L’Iran a abandonné les limites fixées par l’accord nucléaire de 2015 inscrites dans le Plan global d’action conjoint (PGAC) immédiatement après l’assassinat du général Soleimani. Un an plus tard, à l’occasion du premier anniversaire du martyre du commandant de la Force Qods, Téhéran a annoncé son intention d’accélérer l’enrichissement d’uranium. Près de deux ans après l’assassinat criminel du martyr Qassem Soleimani, alors que les négociations nucléaires se poursuivent à Vienne, l’administration Biden semble ne pas avoir de sérieuses options face au défi d’une puissance nucléaire iranienne.

L’analyste américain croit que les conséquences négatives de l’assassinat du général Qassem Soleimani ont révélé de plus en plus les limites de la force militaire américaine face aux défis et aux menaces asymétriques.

Le général Frank McKenzie, commandant du Commandement central des États-Unis (CentCom), a récemment déclaré qu’il pensait que les attaques des forces irakiennes contre les bases et les convois militaires américains augmenteraient dans les semaines à venir.

L’auteur souligne que les attaques se poursuivent et se multiplient parce que les États-Unis insistent à maintenir leurs forces militaires en Irak. Il écrit : « En fin de compte, les attaques n’auraient pas besoin d’être découragées si les forces américaines n’étaient pas en Irak. Les forces spéciales irakiennes se sont avérées efficaces pour combattre les restes de Daech et les objectifs des missions de conseil, d’assistance et de formation peuvent être atteints sans empreinte militaire permanente des États-Unis. »

Alors que Mike Pompeo se vantait des prétendues réalisations de sa politique iranienne lors de la Conférence des actions politiques conservatrices du parti républicain, au début de 2021, il a prétendu que « le général Soleimani n’a plus jamais causé de problèmes aux États-Unis ».

Will Smith ajoute : « La décision d’assassiner le général Soleimani a eu toute une série de conséquences négatives pour l’Amérique, qui se font encore sentir aujourd’hui. Malgré la campagne de pression maximale de Donald Trump contre l’Iran, il est révélateur qu’aucune des douze demandes de Pompeo n’a été satisfaite par Téhéran. La pression maximale n’a atteint aucun objectif tangible et, lorsque Trump a quitté la Maison-Blanche, l’Iran était plus fort qu’avant. »

En conclusion, l’analyste de la revue The National Interest écrit : «  La décision d’assassiner Soleimani reflète la tendance des États-Unis à utiliser la force de manière agressive sans tenir compte des effets de second ordre qui pourraient en découler. »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV