Personne ne doute que le choix de lancer des exercices d'envergure juste avant le début d'un nouveau round des négociations Iran/4+1 à Vienne, exercices où l'Iran a exposé quelques-unes de ses capacités encore jamais connues n'est pas anodin. Rien que par la qualité des images tournées à la fois sur la zone d'opération, sur les armes et les tactiques de combats impliquées ou encore sur les forces en présence, le Grand Prophète 17 se fait message. Mais l'épisode le plus significatif serait cette reproduction de Dimona pulvérisé sous les coups de seulement 12 missiles escortés par 10 drones.
Cette "hard power" exposé sous les yeux ahuris du monde occidental se conjugue dans le m^me par un langage parfaitement soft, celui des négociateurs et de la diplomatie iranienne qui affirment ne pas perdre l'espoir de pouvoir " conclure un accord" avec l'Occident. Certains verraient à travers cette conjugaison de "soft et hard power" l'incarnation d'une méthode longtemps apanage des occidentaux , bâton et carotte! L'Iran est-il d'entrain d'user du bâton et de la carotte à l'encontre de l’Amérique comme elle le faisait dans le temps à l’encontre de l'Iran? Toujours est-il que la " pression, la restriction et l’étau resserré semblent avoir bien changé de cap. Non pas parce que comme le croit naïvement Denis Ross, "on ne fait pas assez peur aux Iraniens" mais bien parce que le rapport des forces s'est inversé au Moyen Orient et que non seulement les Etats-Unis devraient s'y inquiéter désormais pour Israël mais il faudrait qu'ils aient peur pour leur propre présence.
L'article dit : "Les États-Unis ne sont plus doués pour prendre des engagements diplomatiques durables. D'autres États n'ont aucune difficulté à croire aux menaces américaines de recourir à la force et d'imposer de larges sanctions, mais il est beaucoup plus difficile de les convaincre qu'on peut faire confiance aux États-Unis pour honorer leurs promesses dans les accords négociés. Notre gouvernement a un vrai problème de crédibilité dans la mesure où ses promesses de lever les sanctions et de faire d'autres concessions ne sont pas crédibles. Cela complique grandement la capacité de nos négociateurs à conclure des accords avec d'autres gouvernements pour résoudre les différends en suspens. Les États-Unis ont de plus en plus tendance à revenir sur leur parole ou à déchirer des accords.
Et de poursuivre :" Même lorsque certains autres gouvernements parviennent à un accord avec les États-Unis et en respectent les termes, cela ne garantit pas que les États-Unis ne se retourneront pas contre eux. À titre d’exemple, le gouvernement libyen a mis fin à son statut de paria international en échange de la fin de ses programmes d'armes non conventionnelles en 2003, mais les États-Unis sont intervenus pour soutenir le changement de régime en Libye en 2011. Washington s'est retiré du traité ABM il y a vingt ans au nom de l'expansion des défenses antimissiles. Cette décision a accéléré la détérioration des relations américano-russes au début du siècle et a finalement conduit à la course aux armements déstabilisatrice que nous assistons actuellement. Et plus récemment, Trump a retiré les États-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) et de Ciel ouvert, apparemment à cause des violations russes."
"Pourquoi un gouvernement devrait-il prendre le risque politique et faire des concessions importantes dans les négociations avec les États-Unis alors qu'il est pratiquement assuré que sa position changera après la prochaine élection présidentielle ? Si les États-Unis ne peuvent pas réapprendre à tenir leurs engagements diplomatiques, la diplomatie américaine continuera de s'atrophier au détriment des intérêts nationaux et de la paix et de la sécurité internationales", conclut l’analyste américain.