Renforcé par l’adhésion de l’Iran, en tant que membre à part entière, à l’OCS, le regard vers l'Est est une victoire stratégique pour l'Iran, amorcé sous la présidence d’Ebrahim Raïssi et ne sera pas affecté par l’éventuelle relance de l’accord nucléaire de 2015. Au fait c'est le double coup de l'Iran de Raïssi par une seule pierre. L'Iran, un pays avec une vision du monde complètement différente et des objectifs spécifiques, est désormais un membre à part entière qui prend position sur les questions à l'ordre du jour de l'OCS, a écrit la revue Modern Diplomacy dans un article publié 20 octobre.
Sur le plan de la politique étrangère, l'adhésion de l'Iran à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) est un autre bon début pour le président iranien Ebrahim Raïssi au milieu des négociations sur la relance de l’accord nucléaire de 2015 qui est au point mort. Techniquement, Téhéran et Washington ont tous deux montré de temps en temps leur intérêt pour la relance du PGAC qui pourrait être précieux mais la confiance entre les deux parties est si faible que la perspective de nouveaux accords est de plus en plus floue.
Pour Modern Diplomacy, l'adhésion à l'Organisation de coopération de Shanghai est un moyen pour l'Iran de stabiliser sa politique étrangère en se tournant vers l'Est et même un éventuel retour à l'accord nucléaire sous la présidence de M. Ebrahim Raïssi ne changera pas cette tendance.
Soulevé auparavant pendant le mandat de l’un des anciens présidents iraniens, "le regard vers l'Est" est une victoire stratégique indéniable pour Téhéran qui pendant de longues années était membre observateur de l’OCS pour se faire admettre en septembre 2021 comme membre à part entière. L’Iran n’est donc plus un simple observateur des réunions de l’OCS et devrait prendre positions par rapport aux questions inscrites à l’ordre du jour de l’organisation dont les objectifs à court termes sont pleinement conformes aux intérêts du pays ; l’OCS contribuant principalement à la coopération de Téhéran dans les domaines de la sécurité et du rapprochement politique.
Par ailleurs, les idéaux antiterroristes de l'Iran chevauchent ceux d'autres pays d'Asie centrale. La lutte de l'Iran contre le groupe terroriste Daech et son interaction significative avec la Russie et la Turquie en Syrie sont d’autres indicateurs majeurs. Pour aller plus loin, l'adhésion de l'Iran à l'OCS marque une étape importante dans le cheminement de cette organisation vers une vraie institution internationale solide. Jusqu'à présent, l'OCS s'est concentrée sur la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme, bien que ses mandats lui permettent de traiter un plus large éventail de questions. L'élargissement du nombre de ses membres accroît sa légitimité à un moment où les attentes grandissent à son égard en tant qu’une organisation internationale puissante qui n’a pas à se contenter des questions de sécurité.