Alors que l'Europe risque de se faire geler en cette saison froide covidienne particulièrement dure et que ses populations entières, cibles de la politique "fratricide" de l'Oncle Sam d'une part et le suicidaire suivisme pro-atlantiste de leurs dirigeants de l'autre, ballottent entre les méga queue aux stations de service et des chauffages éteints, trop de voix tentent d’accuser comme toujours la Russie de Poutine – qui fournit 35 % des importations de gaz de l'Union européenne – d'utiliser l'énergie comme une arme. Sous ce prétexte, les clients européens du gaz liquéfié russe ont commencé à contourner la société pétrolière Gazprom, en trouvant un nouveau fournisseur qui devait être le Qatar. Après des promesses séduisantes, le ministre qatari de l’Énergie a reconnu l’incapacité de Doha à augmenter la production du gaz naturel liquéfié (GNL).
Et cela a finalement poussé les responsables européens à admettre pour la première fois leurs politiques erronées dans la crise énergétique à l’approche d’un hiver froid. Adonnés à leur amour atlantiste, ces dirigeantes se sont évidemment gardés de reconnaître comment le piège dit "réchauffement climatique" ou "fin du nucléaire" prônés et imposés pendant des décennies par les stratèges US avait fini par mettre sur la paillasse énergétique les habitants d'Europe ou le fait que le Qatar pourrait bien avoir été intimidé par les USA pour ne pas livrer du gaz à l'Europe dans le strict objectif que cette dernière coupe tous les ponts avec la Russie.
Et pourtant, l’Europe a tenté de résoudre la crise du gaz en tentant sa chance avec le Qatar qui avait auparavant promis de présenter des plans à grande échelle pour évincer Gazprom du marché de l’UE. Au dernier moment, le Qatar s’est soustrait à accomplir ses promesses. Récemment, le ministre de l’Énergie du Qatar, Saad al-Kaabi, s’est engagé à augmenter considérablement la capacité de production de gaz naturel liquéfié (GNL) dans les années à venir, malgré la pandémie de coronavirus. Il y avait même des prédictions selon lesquelles le Qatar serait prêt à comprimer considérablement Gazprom sur le marché européen du gaz. Il y a peu, le ministre qatari a expliqué que son pays ne pourra pas augmenter le plafond de la production de son gaz, produit à quelque 77 millions de tonnes par an.
Bruxelles ne veut pas admettre les erreurs commises par les gouvernements européens (y compris l’ensemble de l’Union) en se préparant au froid. Et, les autorités de l’UE situées à Bruxelles cherchent frénétiquement quelqu’un à blâmer pour le fait que demain la population de l’Union et placée sous sa juridiction (environ un demi-milliard de personnes) devra, elle-même, trouver des solutions pour se réchauffer. Et pourtant le Qatar ne dispose qu'une petite partie des réserves du plus grand champ gazier du monde qu'est Pars Sud et qui appartient à l'Iran. L’Iran dispose des secondes réserves prouvées au monde pour le pétrole (soit 137 500 millions de barils) et le gaz (28 130 milliards de mètres cubes).
Et pourtant les sanctions comme tendent de le reconnaître les analystes et responsables américains ont plutôt enhardi l'Iran de façon à ce qu'il s'est lancé dans un premier temps à la vente de son pétrole au mépris de ses sanctions puis à établir un corridor énergétique maritime qui s'étend désormais aux Caraïbes et dont la prolongation va non seulement en Syrie mais aussi tout dernièrement à Beyrouth. On sait à quel point cette dernière mesure a embrouillé le jeu anti-Hezbollah de l'axe US/Israël, n'empêche que sans le pétrole iranien transité via la Syrie au Liban, l'essence manquera à nouveau, ce qu'on apprend ce jeudi d'ailleurs. Alors l'Europe, sanctionnée sans se l'avouer par les États-Unis ose-t-elle tendre la main à l'Iran? Les pétroliers iraniens seraient évidemment prêts à partir pour le canal de Manche comme ils l'ont aux Caraïbes et en Méditerranée..., à moins évidemment que l'Europe ose franchir le pas.