Depuis le mois de janvier où le commandant en chef du CentCom a décidé d'un repli "tactique" des unités de marines US sur la côte ouest de l'Arabie saoudite, tout en avouant qu'il fuyait le "théâtre trop trouble du golfe Persique" où l'US Navy "ne serait pas rapide à se déployer" si une guerre "venait à éclater contre l'Iran", jusqu'en juillet où un navire-espion israélien a été pris pour cible des drones de la Résistance en mer d'Oman, histoire de faire comprendre aux Émiratis que le fait de faire nicher l'entité à Fudjaïrah ou à Dubaï ou leur donner l'idée de creuser la terre pour y tailler des cités souterraines à quelques 300 mètres de profondeur pour y placer des sites d'écoute et d'espionnage contre l'Iran, n'était réellement pas une bonne idée et que l'Iran ne tolère pas Israël à sa porte, les observateurs n'ont cessé d'assister qu'aux reculs "maritimes" de l'axe US/OTAN/Israël face à la Résistance.
Cette tendance US/Israël à faire profil bas et à esquiver les coups, puisque les mers du Moyen-Orient sont les ventres mous de l'empire et ses comparses, s'est même confirmée quand le Pentagone a nié il y peu les images d'une course-poursuite vedettes rapides iraniennes/patrouilleurs US non loin du détroit d'Hormuz où ces derniers avaient la mauvaise idée de s'aventurer en s'approchant trop des frontières maritimes iraniennes dans le golfe Persique affirmant que "rien ne s'est passé de grave avec les Iraniens et que tout va pour le mieux dans le meilleur des monde"! Que s'est-il passé donc pour que les Américains envoient, un certain 16 octobre 2021 dans la matinée, cinq bateaux rapides lourdement armés avec à leur bord des dizaines de leurs agents déguisés en pirates de mer "somaliens" tenter en plein golfe d'Aden de "kidnapper" un supertanker iranien", qui selon le commandant en chef de la marine, le contre-amiral Shahram Irani aurait dû, suivant les plans des pirates, "être rapidement détourné vers les eaux territoriales somaliennes, là où l'Iran ne serait plus autorisé à agir"?
D'aucuns ne pourraient ne pas y voir un écho des événements en cours au Liban. Et comment? Depuis août plusieurs pétroliers iraniens ont déjà quitté, à l'appel de Nasrallah, le port iranien de Bandar Abbas à destination de Baniyas où livrer du fioul iranien à la raffinerie de la ville avant de l'embarquer à bord des camions-citernes qui partent à destination du Sud libanais. Or, bien que ces pétroliers fassent éclater en mille morceaux le régime des sanctions US contre la Syrie, contre l'Iran et contre le Liban, ni l'US Navy ni ses comparses n'ont osé les toucher. Pourquoi? Pour la simple et bonne raison que Nasrallah en a fait une partie du territoire libanais, déclarant que toute atteinte à leur encontre se traduirait par des tirs des missiles contre Haïfa et Tel- Aviv. Aussi sur un trajet maritime de plusieurs milliers de km, ni les navires US ni les sous-marins payés par les Allemands d’Israël n'ont pas eu le courage de lever le petit doigt et n'ont osé les rapprocher. Disons que depuis août la mise en garde de Nasrallah a même servi de caution de sécurité à tous les pétroliers iraniens, même ceux qui ne s'en vont pa au Liban. Mais jusqu'où pourrait-il tenir l'axe US/Israël?
Vidéo: les missiles antinavires iraniens Nour. ©twitter
D'ors et déjà le coup des "pétroliers iraniens du Hezbollah" a poussé Washington à se désavouer, à revenir sur des pans entiers de ses plans et scénarios anti-Résistance, à casser César, à pousser la Jordanie dans les bras d'Assad, à donner son quitus à Moscou pour qu'il liquide Israël à Deraa, à pomper du gaz égyptien pour en réinjecter dans un pipeline syrien, pire, à supplier le Hezbollah pour que demain il protège ce gaz qui devrait se mêler au pétrole iranien pour alimenter, le Liban.
Est-ce une coïncidence que cette attaque ratée contre un pétrolier iranien attribué aux pirates de mer d'une part et la tentative de coup de force anti-Hezbollah à Tayouné de l'autre? Peu d'analystes tendraient à répondre par négation tant est grand désormais le sentiment d'échec et d'impasse US face au Hezbollah. Mais cette énième tentative destinée à changer le jeu au Levant en faveur d’Israël a-t-il porté ses fruits? À Tanyouné, les ex-phalangistes de Geagea avec leurs armes de snipers, retranchés qu'ils étaient en haut des toits pour buter les pro-Hezbollah ont plutôt raté le coup et Geagea devrait désormais prier ses bon dieux pour qu'il ne soit pas traîné devant la justice, surtout que certains de ses snipers, employés de l'ambassade US portaient perfidement les treillis des soldats libanais.
Et disons que les choses se sont très rapidement entrés dans l'ordre. Car le destroyer iranien Alborz est une frégate de classe Alvand modernisé et doté de système d'artillerie antiaérienne Kamand à six canons de 30 mm (1,2 in) qu'accompagne un système opto-électronique de détection et de suivi des cibles. Un peu comme des missiles intercepteurs du Hezbllah qui chasse des Hermes 450 israéliens, Le Kamand est un système d'armes rapprochées (CIWS) développé pour contrer les missiles antinavires. Le système de canon Kamand est capable de toucher des cibles aéroportées à une distance de deux kilomètres en tirant des projectiles à une cadence de 4 000 à 7 000 coups par minute. Et puis le navire Alborz a également un rayon d'action de 9 000 km. Deux tubes lance-torpilles de 324 mm ont été installés dans ce destroyer qui est également doté de 4 missiles de croisière antinavires d’une portée de 120 kilomètres. Quelques heures avant que l'incident n'éclate, le commandant en chef du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) , le général de division Hossein Salami, évoquait de façon prémonitoire la disponibilité des unités commandos armés iraniens et promettaient de dévoiler sous peu des "missiles de croisière d'une portée opérationnelle allant jusqu'à 2 000 kilomètres, capables de cibler des navires en mouvement". Ce ne sont pas les Libanais qui risqueraient de ne pas croire le général sur parole.