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Tyndall frappé : "L'Iran envoie sa 77e flotte à pilonner les côtes israéliennes"! (ex-commandant en chef de la marine sioniste)

Un navire israélien a fait l'objet d'une attaque au missile iranien, le 3 juillet 2021.©Al Mayadeen.

Depuis presque 24 heures, Israël est dans le déni et pourtant le coup de bluff auquel Kochavi, Austin et McKenzie avait durement travaillé ces deux dernières semaines, soit à la sortie de la méga défaite "balistique" du mois avait bien commencé. Vendredi, le MAE israélien, Lapid  a atterri avec fracas aux Émirats, à bord d'un avion sillonnant le ciel saoudien pour ouvrir à Abou Dhabi ambassade israélienne-base du Mossad, suite à quoi il a refait le coup à Bahreïn. Aux journalistes, Lapid n'a pas osé parler de l'Iran, non pas comme il l'a prétendu, pour éviter de faire honte à ses hôtes, mais évidemment par crainte de provoquer les Iraniens. Dans la foulée, DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée sioniste s'est même félicité que le royaume saoudien, dont "on évoquait ces derniers temps sa volonté de reprendre langue avec Téhéran ait accordé une large couverture à cet événement historique", signe que MBS "a fini par choisir son camp à savoir celui d'Israël face à l'Iran".

Évidemment DEBKAfile ne soulignait pourquoi Riyad devrait se fixer sous la bannière d'une entité que plus de 4000 missiles ont suffi à mettre à plat de couture au point même qu'elle en est désormais à s'excuser auprès de Gaza pour chaque raid aérien de pacotille qu'il lance contre "l'enclave", contraint qu'il est à calmer un peu les colons. Toujours est-il que le coup de bluff de Lapid-Ben Zayed n'a pas mis plus de quelques heures à tomber royalement à l'eau : vers 23 heures heures locales, les agences d'information ont fait état d'un "incident naval", un de plus, ayant visé un "navire cargo israélien" en plein océan Indien!

Et bien ce navire conteneur israélien et reconnu comme tel par l'armée sioniste s'appelle CSAV Tyndall et il est une possession de Zodiac Maritime Ltd, société internationale de gestion de navires. Au moment de l'incident qui pourrait avoir été provoqué soit par " un drone" soit par un "missile antinavire", le navire faisait la route en direction des Émirats et en provenance du port saoudien de Djeddah, soit le trajet le "plus normalisant qui soit".  Al-Mayadeen qui est la chaîne référence sur cette info dit ne pas savoir avec quelle arme le navire a été frappé, toujours est-il que la presse israélienne évoque un incendie qui a été maîtrisé avant que le bâtiment reprenne sa route. 

Même le média israélien N12 Television News citant des sources au sein du ministère de la Guerre israélien, avait confirmé l'info en rapportant que le navire appartenant en partie à des Israéliens avait été touché, et que la raison reste pour l’heure à déterminer, que l'Iran pourrait y avoir été pour quelque chose et que ce coup pourrait être une riposte à une tentative récente d'attaque à coup de drone contre un site de recherche nucléaire dans la banlieue de Téhéran, même si cet incident a été royalement déjoué avant même qu'il puisse même voir le jour. 

Évidemment comme pour les trois autres navires israéliens attaqués en février et en mars et  en avril dernier, à savoir le méga navire logistique "Hélios Ray", le porte conteneur LORI ou encore le navire "Hyperion Ray", tour à tour frappés à l'entrée du détroit d'Hormuz, en océan Indien et au large de Fujairah, il n'y a pas eu de revendication, car ce sont genre de chose qui ne se revendique pas à moins qu'on soit un certain Netanyahu et qu'on cherche des voix via des bombages de torse et qu'on déplace le niveau du conflit sur la place publique en s'en fichant si oui ou non, Israël est à la hauteur de ses prétentions de puissance marine et capable de soutenir un niveau de conflit qui aille au delà des mers Rouge ou Méditerranée c'est-à-dire près de ses côtes pour s'étendre à l'océan.

Et c'est visiblement que le bât blesse : en effet cette 4ème attaque en trois mois ciblant la marine marchande israélienne dont le pendant militaire qui a été forcé pendant les 11 jours de guerre contre Gaza en mai, et ce, dès le troisième jours, à faire profil bas puisque les missiles antinavire de Gaza ont eu la peau de l'une de ses corvettes Sa'ar, et que la marine de Gaza a même réussi à viser ses gisements offshore Tamer et Leviathan, a ceci de particulier qu'elle a poussé Israël dans le déni et le propriétaire sioniste Ofer du bateau à mentir. Après avoir annoncé publiquement que CSAV Tyndall a été ciblé par l'Iran, Ofer dit que le cargo a été vendu "juste après la première attaque iranienne" : " La chaîne N12 Television News a révélé que le nom du bateau touché était Tyndall, une possession de Zodiac Maritime Ltd, société internationale de gestion de navires. Toutefois, une source familiarisée avec la flotte de Zodiac Maritime a déclaré que la compagnie avait vendu le CSAV Tyndall il y a plusieurs mois et qu'aucun incident de ce genre n'avait eu lieu avec ses navires".

Est-ce une marche-arrière que vient de faire une entité israélienne dont les capacités marines déjà quasi inexistantes ont été largement mises à l'épreuve des faits au mois de mai? Visiblement. L'ex commandant en chef de marine sioniste (2007-2011), Elie Marom vient de publier une tribune dans les colonnes d'Israël Hayoum pour faire part de sa "crainte de voir une escalade navale éclater avec un Iran dont la marine vient de faire avec succès sa première mission en haute mer en envoyant sa 77e flotte composée du plus grand navire logistique du Moyen-Orient, Makran, et du destroyer Sahand en Atlantique, une 77e flotte "dont on ne connaît pas la mission et qui selon toute vraisemblance a fait route pour la Méditerranée orientale, près de Haïfa".

"C'est Israël qui a commencé cette guerre en prenant pour cible des pétroliers iraniens en partance pour la Syrie sans soupçonner un seul instant que l'étendu pourrait en aller au-delà de la mer Rouge et la Méditerranée pour arriver dans les océans. Israël a-t-il la capacité de se défendre en zone océanique? Ce sont des coups qui depuis qu'ils sont rendus publics, ne font que nuire aux intérêts d'un Israël qui vient de vivre un blocus de 11 jours naval, aérien et qui dépend pour 70% de sa survie aux mers", et d'adresser aux militaires israéliens: "Ne compliquez pas davantage la donne pour Israël et réfléchissez aux conséquences de vos actes!" 

Mais il se pourrait que ce soit déjà trop tard : Certaines informations font état de la possible arrivée de la 77e flotté iranienne en Méditerranée, alors même que le navire logistique Saviz a repris depuis belle lurette ses services en mer Rouge. Et puis au sud du Yémen où Ben Zayed et Ben Salmane croient pouvoir offrir si facilement à leur "allié" israélien une base d'écoute et d'espionnage à Soccotra ou à Mion, les choses semblent aller dans un sens bien inverse. 

La situation est telle que même Avia.pro, site russe, n'écarte pas que "des combattants d’Ansarallah du Yémen, équipés de drones à longue portée, soient à l'origine de l'attaque contre le navire israélien. Après tout, en tant que l'une des forces stratégiques de l'armée yéménite, la marine yéménite, a jusqu'à présent pu jouer un rôle important et influent dans le pouvoir dissuasif d'Ansarallah. Et un Israël s'aventurant à Mion ou à Socotra, ce ne sont pas des choses qui se supportent!  Après l'incendie ayant touché un pétrolier dans le port de Djeddah, en Arabie saoudite en décembre 2020, le membre du Conseil politique suprême du Yémen, Mohammed Ali al-Houthi avait d'ailleurs ironisé dans un tweet la capacité "militaire" saoudienne à protéger ses pétroliers.

« Si l'Arabie saoudite le souhaite, nous sommes prêts à prendre en charge la sécurité de ses ports, d'autant plus qu'il semble que les États-Unis et la Grande-Bretagne en soient incapables », a-t-il entériné.

Ces propos d’al-Houthi montrent le renforcement des capacités de la marine yéménite pendant les années de guerre avec la coalition saoudienne. Le front naval yéménite, long de 2 500 kilomètres, surplombe le golfe d'Aden et la mer d'Oman au sud et il donne lieu sur la mer Rouge à l'ouest. En fait, l’arène de la puissance navale yéménite s’étend entre la mer Rouge et l'océan Indien, ce qui a redoublé l’importance stratégique particulière du Yémen. 

Le Yémen occupe le sud-est de la péninsule arabique, en bordure de la mer Rouge, du golfe d'Aden et du golfe d'Oman, offrant ainsi environ 1.500 km de façade maritime. Situé dans le prolongement de l'Arabie saoudite, il partage aussi une frontière commune avec le sultanat d'Oman dans sa partie orientale. De nombreuses îles font partie du territoire yéménite. 

Vidéo: la super opération à l'essaimage de fin juin d'Ansarallah contre une base militaire au sud de l'Arabie. 10 drones Qassef K2 impliqués/Fars 

Kamaran en mer Rouge ; l'îlot de Périm qui commande l'accès à la mer Rouge par le détroit de Bab el-Mandeb et qui, de ce fait, présente un intérêt stratégique important ; Socotra, la plus grande des îles, dans l'océan Indien. Les hauts plateaux s'abaissent progressivement vers l'est à hauteur de Maarib. Ce sont les steppes puis le désert qui rejoint le grand désert saoudien du Rub al-Khali. A l'est du Yémen, entre le désert et le golfe d'Aden, le massif montagneux de l'Hadramawt atteint 2.200 mètres dans le Chukra. Il tombe sur la mer en laissant la place à d'étroites plaines côtières. Et puis, le Yémen se trouve au voisinage de la Corne de l'Afrique, depuis l’est. Il a 1 906 km (1 184 miles) de côtes, le long de la mer d'Oman, le golfe d'Aden et la mer Rouge. Aden et Hudaydah font également partie des provinces ayant renforcé l’importance stratégique de ce pays.

Et n'oublions pas le détroit de Bab-el-Mandeb qui est le quatrième passage maritime le plus important au niveau mondial en termes d’approvisionnement énergétique et pour lequel Israël et ses alliés golfiens ont tiré autant de projets sur des comètes. Lui, qui sépare le Yémen de Djibouti, et qui est un point névralgique du commerce maritime entre le golfe d’Aden et la mer Rouge. Le détroit de Bab el-Mandeb, situé justement entre la mer Rouge et l’océan Indien, est un passage stratégique qui se trouve en effet sur la route majeure Asie-Europe passant par le Canal de Suez. Tout ceci pour dire que Marom a raison: c'est cette énorme contrée qui est désormais le champ de bataille Israël/Iran.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV