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Sissi à Erdogan: « Quitte le nord de la Syrie ou ne pense pas à la normalisation »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le Caire appelle au retrait turc de Syrie. ©L'Économiste Maghrébin/Illustration

Alors que l’Égypte et la Russie ont appelé la Turquie à se retirer de la Syrie pour y rétablir la paix et la stabilité, les zones de désescalade dans le nord-ouest de la Syrie négociées dans le cadre de l’accord de Sotchi ont connu ces jours-ci une escalade des attaques terroristes contre les forces syrienne et russe.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, a déclaré que la Russie et l’Égypte partageaient une vision commune sur l’importance de plusieurs notions liées à la Syrie y compris le respect de l’intégrité territoriale, le retour de la stabilité, l’élimination de la menace du terrorisme et le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.

Faisant allusion aux stratégies de la lutte contre le terrorisme en Syrie, il a appelé à davantage de surveillance de la présence et des mesures de la Turquie en Syrie.

Concernant la présence des troupes étrangères en Libye (où la Turquie a également une présence militaire], Choukri a déclaré : « Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné l’importance du retrait progressif des troupes étrangères de Libye sur la base d’un calendrier précis auquel l’Égypte accorde une attention particulière ».

Il a poursuivi : « La communauté internationale a voté le principe du retrait progressif des troupes étrangères de Libye à travers les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, les résultats du sommet de Berlin et des pourparlers nationaux libyens, ce qui est dans l’intérêt de l’Égypte. Selon l’Égypte, un mécanisme exécutif doit être mis en place pour atteindre cet objectif ».

Concernant les relations avec la Turquie, Choukri a déclaré : « Il y a quelques problèmes après le deuxième cycle de pourparlers avec la Turquie. La Turquie doit prendre des mesures plus efficaces ».

Les zones de désescalade dans le nord-ouest de la Syrie dans le cadre de l’accord de Sotchi ont connu ces jours-ci la reprise d’une escalade progressive, ce qui pourrait se donner le risque d’un clash.

Bien qu’il ait été affirmé que Poutine et Erdogan se sont mis d’accord sur de nombreuses questions en Syrie lors du sommet de Sotchi tenu la fin du mois dernier, les récents développements à Idlib montrent le contraire.

Les tensions se sont intensifiées après que les bases militaires russes de l’aéroport militaire de Hamimim, à la périphérie de Lattaquié, ont été visées par le coup d’un drone. La défense aérienne russe a réussi à repousser cette attaque.

Selon les médias russes, citant des sources militaires, les insurgés déployés dans la campagne de Lattaquié pourraient être à l’origine de l’attaque ratée au drone.

Il y a quelques jours, le ministère russe de la Défense a annoncé que la même base avait été prise pour cible par un drone lancé depuis les terres situées dans la région d’Idlib, contrôlée par le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham.

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé que la menace des attaques terroristes dans la région d’Idlib persistait toujours et que des groupes terroristes y attaquent les forces syriennes et russes.

Lors d’une rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, effectuée hier lundi 4 octobre à Moscou, Lavrov a souligné la nécessité de finaliser les accords entre le président russe Vladimir Poutine et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans le but d’isoler les terroristes en Syrie.

Le ministre russe a souligné que le but ultime de la Russie était d’éliminer le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham, et que son pays s’est engagé à la mise en œuvre plus rapide du programme.

Damas et Moscou estiment tous deux que la Turquie n’a pas rempli ses obligations en vertu de l’accord de Sotchi conclu entre Poutine et Erdogan l’année dernière.

La Turquie n’a pas réussi à forcer les groupes terroristes à ouvrir la route internationale Alep-Damas dite la M4.

Elle n’a pas non plus assuré la sécurité des patrouilles conjointes russo-turques sur les routes internationales dans les zones contrôlées par la Turquie.

Dans ce contexte, le directeur adjoint du Centre russe Hmeimim, le général de division Vadim Kolette, a annoncé dimanche avoir enregistré en moins de 24 heures un total de 17 attaques terroristes depuis les positions du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham dans des villes de la Syrie y compris Idlib, Lattaquié, Alep, Hama.

En réaction, les avions de combat russes ont repris leurs raids sur la campagne d’Idlib et de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, dans les zones de cessez-le-feu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV