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Le Hezbollah restera-t-il les bras croisés face au pillage US/Israël ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La découverte des gisements de gaz naturel en Méditerranée orientale a conduit à une action politique majeure au cours de la dernière décennie et à des alliances qui ont redessiné les conflits entre les pays. (Illustration)

Des efforts du régime sioniste pour bafouer les droits du Liban dans les négociations indirectes sur la démarcation de la frontière maritime entre le Liban et la Palestine occupée, revivifient les débats à Beyrouth à ce sujet. À ce propos, le site de Rai al-Youm souligne qu’en profitant de l’effondrement économique et des crises qui affligent le Liban, Israël continue à faire pression sur Beyrouth au sujet des réserves gazières off-shore dans la Méditerranée.

Dans un article publié le 22 septembre, Rai al-Youm écrit que malgré les efforts de Tel-Aviv pour garder secret son contrat avec Halliburton, l’entreprise américaine spécialisée dans la recherche de ressources énergétiques a annoncé avoir remporté l’appel d’offres de Tel-Aviv pour explorer le gaz dans les eaux territoriales qui font l’objet d’une bataille juridique intense entre le Liban et Israël dans la Méditerranée.

Cet appel d’offres pour l’exploration dans une zone litigieuse remet sur le devant de la scène le conflit entre Israël et le Liban au sujet des champs gaziers off-shore en Méditerranée, mais aussi sur la démarcation de la frontière maritime entre eux, après que les négociations entamées en octobre 2020 sous les auspices des Nations unies et la médiation américaine ont échoué.

Le ministère israélien de l’Énergie s’est abstenu de divulguer et d’annoncer officiellement l’accord qui autorise la compagnie américaine à rechercher du gaz dans les eaux méditerranéennes. Cependant, Halliburton a révélé dans un communiqué publié sur son site qu’il coopérerait avec la société grecque Energean pour explorer, évaluer et développer des réserves offshore pour Israël, sans préciser l’emplacement géographique de ces sites.

Le gouvernement libanais insiste sur le fait que ces zones se trouvent dans les eaux maritimes contestées avec Israël. Tel-Aviv rejette à son tour la position du Liban et annonce au médiateur américain que ces zones se trouvent en dehors de toute négociation ou règlement futur.

Ces approches israéliennes et américaines pour régler le différend sur les frontières maritimes interviennent à la lumière des crises économiques, politiques et militaires qui affligent le Liban, et d’une crise de gouvernance aggravée par la pandémie de COVID-19.

Antoine Shalhat, analyste des affaires israéliennes pour Middle East Monitor, dit que le Liban vit actuellement une situation sans précédent et souffre de l’affaiblissement de ces institutions politiques et sociales. Cela est une occasion en or pour Israël de faire pression sur Beyrouth pour obtenir plus d’espace dans la mer pour profiter davantage des réserves de gaz et de pétrole, en essayant également d’affaiblir la position du Hezbollah et de limiter l’influence iranienne.

Antoine Shalhat a dit à la chaîne Al-Jazeera que les services de sécurité israéliens et les centres de recherche sur la sécurité nationale à Tel-Aviv craignent la montée en puissance du Hezbollah au Liban et le renforcement de la position de l’Iran. En conséquence, Tel-Aviv utilise la carte des champs gaziers et de la démarcation de la frontière maritime pour faire plus de pression sur Beyrouth afin d’affaiblir l’Iran et le Hezbollah.

De l’avis de Shalhat, l’octroi à la compagnie américaine Halliburton de licences d’exploration gazière en Méditerranée reflète la conformité qui existe entre les plans d’Israël et des États-Unis au Moyen-Orient.

La découverte des gisements de gaz naturel en Méditerranée orientale a conduit à une action politique majeure au cours de la dernière décennie et à des alliances qui ont redessiné les conflits entre les pays dans l’espoir d’obtenir une part plus grosse des richesses et de s’emparer de la plus grande étendue de champs de pétrole et de gaz.

À ce sujet, le directeur de l’Institut Mitvim, un think tank israélien spécialisé dans la politique étrangère et le Moyen-Orient, explique que l’octroi à une société américaine de la licence d’exploration de gaz dans les eaux territoriales au large de Haïfa s’inscrit dans le cadre des ambitions d’Israël de devenir un producteur d’énergie au Moyen-Orient.

Nimrod Goren a déclaré dans une interview à la chaîne Al-Jazeera que les gouvernements de la région, avec l’intervention des superpuissances, cherchent à promouvoir des projets ambitieux de transport de gaz naturel vers l’Europe par des pipelines sous-marins.

Avec les encouragements des États-Unis, un premier cadre de coopération régionale a été mis en place début 2019 appelé «Eastern Mediterranean Gas Forum», qui a réuni l’Égypte, Chypre, la Grèce, Israël, l’Italie, la Jordanie et l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Le directeur de l’Institut Mitvim, Nimrod Goren, dit que le Liban, qui était absent du Forum en raison de son conflit avec Israël sur les gisements de gaz off-shore, s’est retrouvé face au chantage d’Israël.

Par conséquent, le Liban a choisi, dit Goren, la voie des négociations et du règlement du conflit avec Israël concernant les ressources offshore afin que les découvertes de gaz et les ressources énergétiques permettent à résoudre sa crise économique.

Goren estime que l’offre faite à Halliburton pourrait constituer une carte de pression sur le Liban pour que Beyrouth accepte les conditions israéliennes, et toute proposition de règlement de l’ONU ou des États-Unis à l’avenir, à la lumière de l’aggravation de la crise économique libanaise.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV