Les gouvernements européens, membres du PGAC (Grande-Bretagne, Allemagne et France) ont publié jeudi un communiqué conjoint dans lequel ils ont exprimé leur inquiétude face à l’accélération du processus d’enrichissement d’uranium en Iran, appelant au retour immédiat de l’Iran aux pourparlers sur la relance de l’accord nucléaire à Vienne.
« Nous réitérons que ces mesures constituent une violation grave des obligations de l’Iran en vertu du PGAC », a indiqué le communiqué.
« Notre inquiétude s’est aggravée alors que l’Iran a restreint l’accès de l’Agence internationale de l’énergie atomique [à ses installations nucléaires] en se retirant des accords de surveillance convenus au titre du PGAC et en suspendant la mise en œuvre du protocole additionnel. »
L’Europe est-elle à la hauteur de menacer l’Iran ?
Selon le rapport, l’Iran utilisait déjà une cascade de 164 centrifugeuses IR-6 pour enrichir de l’uranium à 60 % à Natanz, mais maintenant, en plus de cette cascade, un ensemble de 153 centrifugeuses IR-4 est utilisé pour enrichir l’uranium jusqu’à 60 %.
Un récent rapport de l’AIEA a suscité de nombreuses réactions de divers pays, des États-Unis aux pays européens.
À cet égard, il convient de souligner quelques points qui méritent réflexion.
Les États-Unis ne s’attendaient jamais à ce que l’Iran atteigne ce niveau d’enrichissement et produise simultanément de l’uranium métal à double usage. Mais ce qui est intéressant, c’est que le comportement de Téhéran est tout à fait conforme au TNP. En fait, Téhéran entend user de sa capacité juridique et légale pour faire pression sur les États-Unis.
Il est clair que la République islamique d’Iran n’a pas l’intention de fabriquer une bombe atomique, mais elle atteindra bientôt le seuil de production d’une bombe atomique, ce que l’Occident et Israël ne tolèrent pas du tout.
Compte tenu de l’insistance du plus haut dirigeant de la République islamique d’Iran et de la loi du Parlement concernant la levée définitive des sanctions, il semble que la stratégie de l’Iran soit de sortir de la passivité, de prendre l’initiative et ainsi de renforcer le développement quantitatif et qualitatif de son programme dans le cadre du TNP, afin de pouvoir exercer une forte pression sur l’Occident ; il lui (Occident) reste deux voies :
Soit détruire le programme nucléaire iranien par des moyens militaires, et tout porte à croire que cette option n’est pas envisageable depuis longtemps, soit lever les sanctions de manière réaliste et définitive.
L’option de l’effondrement de l’Iran de l’intérieur n’est plus prise au sérieux, et si cette stratégie avait été abordable, elle aurait eu lieu pendant l’ère Trump.