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Les drones yéménites font peur aux Américains. Pourquoi?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un F-15 saoudien s’écrase au Yémen ( Arcives)

En termes de saignée infligée aux Américains et à leur crédit de "concepteur unique d’armements apocalyptiques", aucune composante de l’axe de la Résistance n’a opéré aussi merveilleusement qu’Ansarallah : quelque 65 pièces de l’arsenal aérien US ayant passé en près de six ans de combats à la trappe, y compris de gros F-15, Eurofigter, F-18... entre autres. Et pourtant ce dont le commandement en chef de CentCom s’est plaint surtout dans son rapport désormais « historique au Congrès avait partie liée moins aux missiles intercepteurs d’Ansarallah qu’à ses drones : 

Samad 1, Qassef K2 ou encore ces “Shahed 136” qui depuis la mystérieuse frappe contre le navire logistique israélien le 29 juillet en pleine mer d’Oman ne cesse de refaire surface dans la quasi-totalité des articles parus dans les médias mainstream et que le CentCom vient d’ailleurs de designer comme coupable, sans réelle preuve si ce n’est quelques photos prises à bord du Mercer Street, quelques débris en métal... l’objectif étant évidemment d’en accuser l’Iran, que le monde entier sait être le grand allié d’Ansarallah. Mais pourquoi cette pathétique obsession anti-drone de la part d’un CentCom, lui-même “consommateur” des “meilleurs drones du monde”, et on pense à MQ-9, à Scan Eagle,... lesquels drones ont longtemps servi les USA à éliminer ses adversaires ?

Des débris en métal présentés par le CentCom comme les restes des drones “iraniens”/The Drive

 Jeudi, le Commandement central américain (Centcom) a annoncé d’ailleurs qu’il s’apprêtait encore à mener des exercices conjoints avec l’armée de l’air saoudienne sur les systèmes anti-drone. La direction a déclaré dans un tweet que “des F-16 appartenant à la 378e escadre expéditionnaire aérienne ont rejoint la Royal Saudi Air Force pour un exercice d’entraînement conjoint sur les systèmes aériens anti-drone”.

“Cet exercice démontre l’attention conjointe de l’Arabie saoudite et des États-Unis sur la sécurité de l’espace aérien régional”, lit-on dans le tweet suivi d’une note complémentaire: “Le 14 juin, le Centcom a publié des images d’exercices militaires avec les forces saoudiennes sur un système anti-drone. En février 2021, il a annoncé un entraînement conjoint entre la Force aérienne royale saoudienne et le Corps des Marines des États-Unis.”.

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S’il est vrai que le tweet reprend à terme à peine voilé le triple aveu de McKenzie comme quoi l’US Air Force “n’opère plus en état de supériorité absolue au Moyen-Orient” parce que les drones opèrent contre elle, “sans qu’il y ait une réelle solution en vue”, cet exercice pourrait y apporter la meilleure preuve qui soit. La revue américaine The Drive y revient : “Malgré le déploiement de systèmes de défense aérienne Patriot en Arabie saoudite, les frappes de missiles et de drones yéménites ont modifié ces dernières années l’équilibre des forces dans la guerre au Yémen, tout en infligeant d’importants dommages économiques aux Saoudiens, alliés des Etats-Unis. C’est pour cette même raison que les exercices ont impliqué tout un éventail d’armements.” 

Citant le colonel Dietz, commandant en chef des unités logistiques de l’US Army, la revue souligne : “L’US Army n’en est pas à son premier exercice conjoint avec l’Arabie saoudite depuis que les Houthis mènent des attaques aux drones contre le territoire saoudien. Cet exercice récent en Arabie saoudite reflète la menace plus large que représentent les aéronefs sans pilote dans la région dans son ensemble.

Au fait, des batteries de missiles sol-air Patriot ont évidemment pris part à la manœuvre, mais l’expérience de ces deux dernières années a montré que leur imperméabilité n’est pas 100 % et que leurs radars bien qu’ultra puissants, pourraient laisser échapper les drones ennemis même quand il s’agit des distances peu éloignées. Aussi les F-15 saoudiens ont largement participé à cet exercice où ils ont accompli la mission de destruction des drones ou des nuées de drones ennemis. D’ailleurs dans le sud de l’Arabie saoudite, à Jizan, ou à Asir ou à Najran voire même à al-Jawf au Yémen, les F-15 jouent régulièrement cette mission. Mais l’exercice conjoint US/Arabie a fait appel à d’autres avions, les mêmes qui ont. été activés lors d’un exercice similaire mené en juin avec les Émirats. Il s’agit d’au moins un E-3 Sentry, un avion de guerre électronique EC-130H Compass Call et un E-11A Battlefield Airborne Communications Node (BACN).”

Et le texte d’enchaîner : “Comme le montrent les attaques contre le Mercer Street, la menace des petits drones ne se limite pas non plus aux cibles terrestres. C’est une capacité parfaitement nouvelle que nos ennemis ont prise de nous avant de l’” étendre dans le sens vrai du terme pour s’en prendre non seulement à nos capacités aériennes, mais encore à nos capacités maritimes. Ces drones servent à la fois de l’armée de l’air et de la marine des ennemis depuis qu’ils sont entrés dans le contexte aéronaval. Ces systèmes d’aéronefs sans pilote de petite et moyenne taille qui prolifèrent dans la zone d’opérations présentent une menace nouvelle et complexe pour nos forces et celles de nos partenaires. 

L’armée américaine, entre autres, a travaillé sur un large éventail de systèmes anti-drone ces dernières années. En plus de diverses capacités aériennes, cela comprend une gamme de systèmes au sol et embarqués, allant des brouilleurs portables aux systèmes de défense aérienne à courte portée plus traditionnels en passant par les nouvelles armes à énergie dirigée, y compris le laser et les micro-ondes haute puissance. Mais tout ceci n’a pas réellement abouti. L’adversaire ayant visiblement une nette longueur d’avance sur nous. »

Et The Drive ne croit pas si bien dire : cet exercice, une énième à avoir été organisé par crainte des drones d’Ansarallah qui ont déjà secoué le marché du pétrole, puis le dollar même en sont désormais à se mesure non plus seulement aux F-15, mais encore aux avions-espions les plus coûteux, les plus sophistiqués qui n’ait jamais fabriqué l’armurier en chef US Lockheed Martin. Ces énigmatiques drones yéménites qui agissent dont en mer comme au sol, exigent pour être intercepté et détruit toute la flotte aérienne US, quitte à la réduire à une DCA qu’ils ont déjà ratatinée. Et comment ? Le F-15 US devant servir de missiles intercepteurs à leur encontre tandis que les E-C130 ou E-11 A... jouent le rôle de radar d’interception. Sacrés drones qui poussent le camp US à dépenser des millions de dollars pour chaque opération d’interception... et dire que le Patriot n’est plus désormais qu’un gadget à jeter aux poubelles ». 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV