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Missile Burkan-1 yéménite frappe Taëf sur fond d'un essaim de 17 drones visant la DCA "intégrée" US déployée au sud saoudien

La base King Fahd visé par un missile Burkan-1. (Capture d'écran)

Vendredi 18 juin au soir, alors même que le monde entier avait anxieusement les yeux rivés sur la présidentielle iranienne pour voir si oui ou non, les urnes iraient oui ou non tourner la page des années  de « faux espoirs » en la possibilité d’une entente avec les Yankee, le  Pentagone de LIyod Austin a évité de justesse le pire : en émettant l’ordre d’un retrait précipité de huit batteries de missiles antimissile Patriot, d’Arabie, d’Irak, de Jordanie, voire même de Koweït, le haut gradé a pris de court amis et ennemis, surtout ce pauvre Ben Salmane qui, réveillé de son sommeil princier, venait d’apprendre, sans même avoir le droit de protester, que l’Amérique fait « place nette » dans le ciel du royaume et qu’outre, ses Patriot, elle désactive aussi son système de DCA à longue portée, THAAD, lequel système, en synchronie avec le système similaire déployé du temps de Trump en Israël aurait dû créer une bulle de DCA intégrée contre non seulement l’Iran et ses alliés au Moyen-Orient mais encore contre la Chine et la Russie puisque THAAD on en trouve également à Diego Garcia en Océan Indien tout comme en mer de Chine voire même en Roumanie. 

Ce matin, DEBKAfile, site proche du renseignement de l’armée sioniste n’en revient toujours pas, lui, qui ne peut ne pas voir une coïncidence volontaire entre cette annonce surprise d’une part et la visite du chef d’état-major sioniste, Kochavi dès ce dimanche à Washington :

« Mais pendant ce temps, les États-Unis ont décroché une surprise sous la forme d'un rapport du Wall Street Journal selon lequel les États-Unis réduisaient leurs forces de défense aérienne au Moyen-Orient, compte tenu des "progrès" réalisés à Vienne sur la voie des négociations pour le retour des États-Unis au nucléaire de 2015 accord. Le président Joe Biden a clairement décidé que la menace nucléaire iranienne avait suffisamment reculé pour retirer Patriot et d'autres systèmes de défense aérienne, les escadrons de l'armée de l'air et leurs équipages du Moyen-Orient, en particulier d'Arabie saoudite, et le moment était venu de pivoter vers « la grande  confrontation »avec la Russie et la Chine. »

Mais l’heure est-il réellement à l’apaisement « nucléaire » US/IRAN pour que les Etats-Unis décident de supprimer l’ultra stratégique chaînon « moyen orientale » de leur coûteux système de « DCA intégrée » au Moyen-Orient dont les prolongation en Europe et en Asie devrait permettre in fine la neutralisation des missiles sino- russes ?

Même DEBKA file n’y croit pas : « La plupart des experts américains en politique étrangère trouvent peu de motifs à ce retrait de Patriot du Moyen-Orient , craignant qu'il ne dérive davantage d'un aveuglement naïf face à la réalité que d'une politique cohérente et réaliste… surtout que le nouveau président iranien est connu pour son intransigeance et son peu d’enclin à concéder quoi que ce soit aux Etats Unis ».

Une fois n’est la coutume, DEBKA a raison mais pas dans le sens qu’une première lecture du texte le laisserait croire : en effet, depuis le 10 mai 2021, le général LIyod Austin qui a débuté son mandat en janvier à la tête de l’US Army avec un raid d’envergure mené par ses F-15 contre la méga base de la Résistance irakienne, située à Abou Kamal ( frontière syro-irakienne, NDLR), examine de fond en comble les aspects de la cuisante défaite que fut celle de l’axe US/Israël à Gaza. Et le compte n’y est pas.

En 11 jours de guerre Israël/Gaza, un millier de raid US/OTAN/Israël assaisonnés de ce qu’il y a de meilleurs dans l’arsenal de bombes occidentales,  à savoir GBU et JDAM ont eu lieu contre un territoire d’à peine quelques kilomètres qu’est Gaza. Et pourtant et à aucun instant de cette confrontation, les missiles palestiniens n’ont pas cessé de tonner, pire, ils sont allés même crescendo, envahissant par endroit et à raison de 140 têtes pour chaque salve sur le ciel de Tel-Aviv, d’Ashdod, et d’Ashkelon. Puis ce Dôme de fer, « ombrelle protectrice » de cette méga base militaire US qu’est Israël, a fléchi, dès le début et de la pire des façons. Car n’oublions pas que Dôme de fer est la version améliorée de Patriot, sur quoi le Pentagone s’est focalisé depuis deux ans et plus exactement depuis ce fameux septembre 2019 quand  Ansarallah a envoyé une nuée de 21 missiles et drones ratatiner les batteries de Patriot aux raffineries d’Aramco à Buqaiq et à Khamis…et ce, pour en corriger les défauts.

Vidéo:

La base saoudienne King Fahd a été une première fois visée en 2017 par le missile Burkan-1 d'Ansarallah qui vient de refaire le coup. ©Tasnim

Pour avoir été un vétéran de l’invasion de 2003 de l’Irak, à l’époque où des tonnes de bombes faisaient encore renverser les Etats, disparaître des pays entiers, le général Austin a bien très bien ce que cela veut dire. Surtout qu’en Irak où il est déjà aux prises avec les « drones irakiens », ses troupes se plaignent  depuis juin, d’un nouveau fléau , « des attaques en essaim drones-roquettes » où les « roquettes » se font guider non pas seulement par leur guidage-laser mais encore par des drones, genre d’attaque dont a été cible par deux fois le méga camp US Victory.

Austin n’a donc pas risqué car son flair de vieux militaire lui disait que quelque chose de pire allait se produire et qu’il faut faire tout avant que tout soit perdu, fût-ce au prix de vexer  Riyad ou Tel-Aviv.

Samedi 20 juin, presque au même moment où Austin annonçait à renfort des médias avoir désactivé 8 batteries de missiles Patriot, la Résistance yéménite a pris pour cible de 17 drones l’aéroport de Khamis Mushait, base aérienne d’envergure qui abrite des centaines de F-15, d’Eurofighter, d’Eurocoptère et que « protègent » les batteries de Patriot. Ce dimanche la coalition US/OTAN/Riyad prétend en avoir intercepté six mais même cette interception, au bout de deux ans de guerre Patriot/Qassef K2 est un aveu d’échec car cela veut dire que cela place le taux d’interception à moins de 40%. Le porte-parole des forces yéménites,, le général Yahya Saree affirme : « Des unités de drones de l'armée yéménite et des comités populaires (Ansarallah) a ciblé la base aérienne de « King Khalid » à Khamis Mushait avec des drone Qassef K2», drone dont l'une des capacités les plus importantes consiste à transporter de grandes quantités d'explosifs, à exploser à une hauteur de dix mètres au-dessus de la cible et à disperser de nombreux fragments. Des sources militaires yéménites affirment que le diamètre du cercle de débris d'explosion est de 80 mètres de long et 30 mètres de large. Soit largement suffisant pour pulvériser dans le cadre d’un essaimage, une batterie de Patriot.

En retirant avec hâte ses huit batteries de Patriot d’Arabie Austin a-t-il cherché à contourner un clash qui aurait pu chanter définitivement le requiem pour radar et missile antimissile US? Fort probable. Après tout cela aurait été bien marrant pour les clients de Lockheed Martin de voir une nuée de Qassef K2 réduire ne cendre une batterie de Patriot.

« Les forces armées yéménites sont équipées d'un grand dépôt de drones Qassef K2 et de missiles balistiques modernes qu'ils dévoileront si l'invasion du Yémen se poursuit. Les radars ne peuvent pas intercepter le drone de type Qassef K2, et nous avons la capacité de produire un drone par jour. », avait menacé il y a peu Saree. Austin semble l’avoir pris à la lettre. A-t-il pu pour autant sauver la face de ses Patriot en Arabie ?

Une toute dernière information en provenance du royaume des Salmane fait état , image à l’appui, d’une attaque au missile balistique yéménite le samedi 20 juin contre la base Fahd King Base à Taëf, ville située sur la côte Ouest où les troupes US ont débarqué au mois de janvier, quand le chef du CentCom, le général McKenzie a affirmé que “le golfe Persique” était dangereux pour que les marines restent retranchés dans des bases golfiennes. Sur les images, le “missile solidaire” sillonne aisément le ciel Taëf. Il y en a qui y voit un coup à la gazaoui: les drones qui saturent les radars à Khamis Mushait au sud de l’Arabie quand un missile tactique, un Burkan 1 par exemple s’abat sur la côte ouest. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV