Ayant provoqué une grande controverse, les rapports récents sur l’espionnage généralisé des personnalités politiques dont le président français par le logiciel Pegasus produit par le régime sioniste, allié de longue date de Washington, rappelle une fois de plus les vieux cas d’espionnage américain d’alliés européens.
L’espionnage américain des dirigeants européens, dont Angela Merkel, a été découvert à la suite des révélations d’Edward Snowden, ancien agent de la CIA. La question n’a rien de nouveau, sauf que la publication des rapports, huit ans après la révélation de l’affaire, y a ajouté de nouvelles dimensions : l’aide d’un membre de l’UE à Washington à cet égard était récente.
Le résultat d’une enquête médiatique publiée il y a quelques mois a également montré que les services de renseignement danois avaient aidé les États-Unis à espionner des dirigeants européens, dont la chancelière allemande Angela Merkel, des responsables suédois, norvégiens et français.
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À noter que le Danemark est l’un des alliés les plus proches des États-Unis dans l’Union européenne. C’est le seul pays scandinave à être à la fois membre de l’OTAN et de l’Union européenne.
Le scandale du logiciel espion Pegasus a éclaté cette semaine suite à une enquête approfondie menée par dix-sept agences de presse sur l’infiltration de logiciels espions Pegasus fabriqués par la société israélienne NSO et introduits dans les téléphones portables de plusieurs militants politiques, journalistes et personnalités politiques du monde entier.
Les enquêteurs ont pu identifier plus d’un millier de personnes grâce à des recherches et des entretiens sur quatre continents : plusieurs membres de la famille royale arabe, au moins 65 chefs d’entreprise, 85 militants des droits de l’homme, 189 journalistes et plus de 600 hommes politiques et responsables gouvernementaux, faisaient partie de ceux dont les téléphones avaient été piratés par le logiciel Pegasus.
La caractéristique la plus importante du logiciel est la technologie « zero-click » qui consiste à pirater le téléphone sans que l’utilisateur contacte le lien suspect. Coûtant plus de trois millions de dollars, zero-click offre la technique la plus avancée pour pirater le téléphone et espionner ses utilisateurs à leur insu.
Déjà en 2019, le logiciel a infiltré les réseaux sociaux et WhatsApp : l’espionnage des millions d’utilisateurs a fait la une des médias.
Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Atal, a annoncé hier que le président français Emmanuel Macron rencontrerait le Conseil français de défense sur les questions d’espionnage et de cybersécurité de Pegasus.
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé les journalistes à limiter l’utilisation de ce logiciel espion qui risque de tomber entre de mauvaises mains. Reste à savoir si le thème utilisé par la chancelière allemande fait implicitement allusion aux États-Unis et son allié sioniste.
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Cependant les dirigeants européens ne semblent pas vouloir accorder d’importance à l’affaire d’espionnage ; Emmanuel Macron qui était l’une des cibles n’entendrait pas faire plus que de changer son appareil mobile et son numéro.
Le journal britannique The Guardian, rapportant qu’un membre de la Chambre des lords figurait parmi les plus de 400 personnes qui ont été la cible du dispositif d’espionnage sioniste entre 2017 et 2019, il s’agit d’une violation de la confiance et de la souveraineté.
Pour l’éditorialiste du journal Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan ce n’est pas un hasard si les États arabes, qui ont signé les accords de compromis d’Abraham avec le régime sioniste ces derniers mois, sont davantage impliqués dans le scandale Pegasus qui a secoué le monde.
De nouvelles révélations sont attendues dans les mois et les années à venir alors que la liste des personnes ciblées par le logiciel risque de s’allonger. On ignore dans le moment actuel si d’autres dirigeants européens que Macron ont été ciblés par les espions, et dans quelle mesure les États-Unis y sont impliqués.