L’Algérie a exprimé, jeudi 22 juillet, sa profonde préoccupation à la suite de révélations selon lesquelles le Maroc aurait eu recours au logiciel israélien Pegasus pour espionner des responsables et citoyens algériens.
« L’Algérie exprime sa profonde préoccupation suite aux révélations (…) faisant état de l’utilisation à grande échelle et par les autorités de certains pays, tout particulièrement le Royaume du Maroc, d’un logiciel d’espionnage dénommé Pegasus, contre des responsables et citoyens algériens », affirme le ministère algérien des affaires étrangères dans un communiqué.
« L’Algérie condamne vigoureusement cette inadmissible atteinte systématique aux droits de l’Homme et libertés fondamentales qui constitue également une violation flagrante des principes et normes régissant les relations internationales », ajoute le ministère algérien, dénonçant une « pratique illégale, malvenue et dangereuse ».
« Étant directement concernée par ces attaques, l’Algérie se réserve le droit de mettre en œuvre sa stratégie de riposte et elle se tient prête à participer à tout effort international destiné à établir collectivement les faits et à faire la lumière sur la matérialité et l’ampleur de ces crimes qui menacent la paix et la sécurité internationales ainsi que la sécurité humaine », souligne le communiqué, cité par l’AFP.
Lire aussi: Tel-Aviv a vendu le logiciel d’espionnage « Pegasus » à Riyad (New York Times)
« Toute impunité constituerait un précédent extrêmement dommageable à la conduite de relations amicales et de coopération entre les Etats conformément au droit international », conclut-il.
📌 بيان وزارة الشؤون الخارجية والجالية الوطنية بالخارج بخصوص قيام سلطات بعض الدول، وعلى وجه الخصوص المملكة المغربية، باستخدام واسع النطاق لبرنامج التجسس المسمى "بيغاسوس". pic.twitter.com/zjS4Nw8UXz
— وزارة الشؤون الخارجية| MFA-Algeria (@Algeria_MFA) July 22, 2021
Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont déjà tendues après le rappel de l’ambassadeur algérien à Rabat et la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et le régime israélien.
Introduit dans un smartphone, le logiciel Pegasus – conçu par la société israélienne NSO – permet d’en récupérer les messages, photos, contacts, et d’activer à distances les micros. Les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont obtenu une liste de 50 000 numéros de téléphone, sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés, et l’ont partagée avec un consortium de 17 médias qui ont révélé son existence dimanche.
Lire aussi: Les dessous de l'affaire Pegasus
La liste des cibles potentielles comprend les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise, d’après l’analyse du consortium – qui en a localisé beaucoup au Maroc, en Arabie saoudite ou encore au Mexique.