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Bavar 373 iranienne : la DCA syrienne se métamorphose... choc dans le camp US-Israël

L'interception réussie des missiles israéliens tirés contre Homs. ©SANA/capture d'écran

Deux méga déculottés « aériens » dans le ciel de la Syrie en l’espace d’à peine 12 heures, il faut bien croire qu’il y a quelque chose de définitivement changée dans le ciel du Moyen-Orient que ni le déploiement massif de F-16 supplémentaires US près de Riyad ni la « bunkérisation » des frontières jordaniennes avec la Syrie et l’Irak par quelques 30 000 marines et GI’s munis d’artilleries, de chars et de blindés ne peuvent changer : à peine quelques heures après que l’Amérique de Biden eut prorogé l’état d’urgence contre l’arsenal balistique du Hezbollah, lequel arsenal n’a fait que très partiellement tonner du 11 à 21 mai à travers Gaza, la Résistante avec en toile de fond quelques salves de roquettes parties depuis le sud libanais contre le nord d’Israël, l’aviation sioniste qui venait de frapper al-Safira dans le sud d’Alep avec un bilan scandaleusement mitigé de 7 missiles interceptés sur 8 comme l’a confirmé la Russie, refait le coup et cette fois contre une autre place forte du Hezbollah en Syrie, à savoir Qusseir dans la banlieue ouest de Homs.

Al-Arabiya qui ne passe pour être une source d’info fiable avance le nom de la base aérienne d'al-Shaayrate, qui abrite des MiG 23 et des Su 22 syriens. Tout comme pour le raid de la veille, 18 juillet, visant le site militaire d’al-Safira depuis le ciel d’al-Tanf, l’aviation sioniste a soigneusement évité de violer l’espace aérien du sud du Liban, celui du Golan ou encore celui de la Galilée, confirmant le constat de ceux des analystes selon qui Israël n’est plus maître de « son ciel ». Le raid a été lancé depuis le Tripoli, sans doute, par crainte d’avoir la fatale surprise à faire face à ce que Biden a qualifié dans sa note anti-Liban au Congrès de «  système d’armement sophistiqué » que « l’Iran a transmis au Hezbollah au mépris de la souveraineté du Liban »(!). Déjà l’observateur s’en trouve à un premier niveau d’aporisme absurde puisque le ciel du sud Liban, n’en déplaise a Biden, échappe totalement à Israël barricadé qu’il est et, souverainement, contre l’entité d’agression.

Les images vidéos publiées ce jeudi matin par SANA, prouvent pour le reste, une nette précision d’interception et un extraordinaire succès de système radar-missile intercepteur syriens qui tournent au fiasco cette deuxième tentative du couple Biden-Bennette visant à inverser la donne militaire au Moyen-Orient en général et en Syrie en particulier, à faire croire que le débâcle « aérien » israélien du mois de mai à Gaza suivi de coups fatals portés quelques semaines plus tard en début juillet contre la présence militaire US à al-Omar et à Connoco en Syrie orientale sont surmontables et que l’axe US-Israël finissant est capable de reprendre, via des agissements aériens la poile de la bête. Mais le peut-il réellement ?

Rien qu’à regarder les images d’interception, à les comparer avec ces fameux clichés satellitaires que l’entité vient de publier, l’observateur peut en faire une petite idée : aux « Gif » tachetés de noir et complémentent « photoshopés » de l’un, répondent les tirs « précis » et « sans erreur » de la DCA de l’autre.

Même DEBKAfile, site du renseignement de l’armée défaite sioniste en en convient, lui qui se dit « choqué » par la « réaction parfaitement nouvelle de la Russie » à ce raid « qui entre pourtant dans la logique jusqu’ici en vigueur à savoir ‘’Israël frappe l’Iran et le Hezbollah en Syrie’’ et que ‘’la Russie ferme les yeux’’.

Vidéos: l'interception réussie des missiles israéliens à Homs, 22 juillet. (Via SANA)

DEBKAfile écrit :

« Moscou a pris un nouveau cap (anti israélien) radical concernant les frappes aériennes d'Israël sur la Syrie, après le raid près d'Alep tôt le mardi 20 juillet. Premièrement, son armée a pour la première fois révélé les détails du raid israélien et affirmé comme jamais auparavant que les systèmes de fabrication russe avaient abattu « sept des huit missiles guidés ». Deuxièmement, la divulgation est venue d'une source inattendue à savoir le contre-amiral Vadim Kulit, chef-adjoint du Centre russe pour la réconciliation - un organisme concerné par le rétablissement de la paix en Syrie, chose qu’il n’avait jamais fait auparavant, en réaction des opérations d'Israël en Syrie.

Troisièmement, la description de l'événement par Kulit, cette fois parfaitement graphique et décrit avec force détails comme suit : « Dans une période allant de 23 h 39 à 23 h 51 le 19 juillet, quatre avions de chasse F-16 de l'armée de l'air israélienne sont entrés dans l'espace aérien de la Syrie via al-Tanf, zone occupée avant de tirer huit missiles guidés sur des installations au sud-est de la ville d'Alep. Sept missiles ont été abattus par les systèmes Pantsir-S de fabrication russe et Buk-M2 qui étaient en service au combat. Un missile a endommagé le bâtiment d'un centre de recherche dans la colonie d’al-Safira dans le gouvernorat d'Alep. »

Et DEBKAfile de conclure : « Trois conclusions de cette réponse russe atypique après que des centaines d'opérations aériennes israéliennes se soient déroulées sans opposition contre la présence militaire permanente de l'Iran et du Hezbollah : Moscou fait savoir à Israël que son radar peut suivre les opérations de l'armée de l'air en provenance de Jordanie. La référence à al-Tanf est également un coup de flèche conte l'administration Biden. De nouveaux systèmes avancés de défense aérienne russes fonctionnent désormais en Syrie. La combinaison du Pantsir-S et du Buk-52 est moins puissante que les S-300 ou S-400 russes mais constitue néanmoins une menace pour les avions de guerre israéliens. Moscou semble dire à Bennett que l’accord, par lequel Moscou a laissé libre cours à Israël pendant des années pour couper les ailes de l’Iran en Syrie, a en fait été conclu personnellement entre Poutine et l’ancien Premier ministre Benyamin Netanyahu. Toutes les options sont maintenant ouvertes. Il est donc conseillé au gouvernement de Bennett de bien réfléchir avant de se lancer dans sa prochaine frappe aérienne en Syrie. »

Mais DEBKA est-il sûr d’avoir bien saisi le message russe ? Réduire l’exposé du général russe à une simple promotion de Pantsir S et de Buk qui existent depuis fort longtemps en Syrie et qu’hier soir n’en ont pas été leur première démonstration réussie, contre l’aviation israélienne, en dépit de ce que le texte tente de faire croire, c’est presque sous-estimer l’intelligence du lecteur. En se référant à al-Tanf et à son ciel, la Russie renvoie au changement de paradigme qui est sur le point de se faire très rapidement en Syrie orientale, où le sol et l’espace aérien ne sont plus ni cléments ni sûrs pour les troupes US et les avions d’Israël, un état de choses qui prime aussi au sud de la Syrie et au sud Liban d'où n’osent plus réapparaître les F-16 israéliens.

Cet état de chose, la Russie le suit pas à pas et au rythme des missiles tactiques que la Résistance a fait retentir en avril, en mai  en juin contre les bases aériennes US et qui ont soudain débordé en juillet les frontières irakiennes pour s’abattre sur les troupes US à Deir ez-Zor. Or Cette allusion à peine voilé aux missiles anti US et anti Israël inclut aussi la question d’interception. A quelques kilomètres d’al-Tanf, la Russie a fait place nette il y a peu en faveur de la Résistance qui a pignon sur rue à T4. Or plus d’une source y voit une base de Bavar 373…. Dont les pièces y auraient été transférée sous escorte des avions militaires russes depuis la base de Hmeimim.

Les experts russes s’accordent pour dire que cette DCA iranienne a quelque chose de plus que le S-300 et qu’elle ressemble même à S-400 : sa portée est 1.5 fois plus que celle de S-300 et le type de son missile antimissile a changé. Il s’agit de Sayad-3 et Sayad-4, capables de détruire des cibles à une distance de 200 km et à une altitude de 27 km après avoir été tiré depuis leurs lanceurs verticaux. Quant au radar de Bavar-373, Meraj-4, un radar de contrôle de tir à longue portée phrasé. Si le S-300 russe ne détecte que 100 cibles à une distance de 300 km, le Bavar-373 identifie 300 cibles à une distance de 350 km. Au chapitre d’interception, le Bavar iranien parvient à intercepter 60 cibles sur une distance de 250 km contre 12 cibles à une distance inférieure à 200 km pour le S-300. Puis il y a cette autre caractéristique qui n’existe ni chez le S-300 ni chez le Patriot, puis le système iranien vise 9 cibles simultanément contre 6 cibles dans le système russe et une seule cible dans le système américain.

S’ajoutent à cela, la facilité de préparation et d'entretien, une longue durée de stockage et le facteur de sécurité de l'opérateur, le facteur d'impact élevé, le fonctionnement dans des conditions d'attaques chimiques, microbiennes et nucléaires, et évidemment un prix inférieur à celui des modèles étrangers similaires, comme le veut la doctrine de guerre asymétrique, si largement répandu en terre de Résistance... Alors le duo Bennett-Biden n’a aucun intérêt à vouloir multiplier les raids aériens de pacotille contre le sol syrien ou alors ils auraient à cacher d’ici peu la pluie de leurs F-15 F-16 tombant du ciel… Un d’entre eux un F-15 a failli l’être dans le ciel d’Israël quand le DOM de fer israélien a été haché par de puissants systèmes de suppression électronique syro-sud libanais... Les mêmes contre quoi Biden s’insurge…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV