La guerre hybride que les USA n'ont pas pu faire aboutir contre le Venezuela et qui consistait à combiner les troubles internes aux sanctions et tout ceci à des opérations de débarquement des commandos de la CIA, comptent-ils à présent à la mener contre Cuba, ce bastion anti-impérialiste en Amérique latine, pays qu'ils sanctionnent depuis 60 ans? Parallèlement à des manifs trop médiatisées et parfaitement exogènes dans les rues de la Havane, certaines voix aux Etats-Unis commencent à exiger une intervention "militaire" dans le pays sous prétexte évidemment "humanitaire. C'est le cas du maire républicain de Miami en Floride, Francis Suarez, qui a proposé ce mercredi que les États-Unis envisagent des frappes aériennes contre Cuba :« Ce qui doit être envisagé maintenant, c'est de créer une coalition pour une éventuelle action militaire à Cuba. ». Puis le maire de Miami est allé droit au but en soulignant que les ""récentes"" interventions militaires américaines au Panama et au Kosovo comme exemples que Washington pourrait répéter à Cuba. Interrogé par Fox News sur ce qu'il entendait par frappes aériennes américaines contre Cuba, il a répondu : « Ce qui devrait être envisagé en ce moment, c'est une coalition d'actions militaires potentielles à Cuba. »
C'est curieux, l'idée de la coalition réapparaît mais le décore n'est ni dans le golfe Persique, ni en mer Noire encore mois en mer de Chine mais bel et bien aux Caraïbes, en Atlantique, et ce en plein domicile US. A cette idée de la coalition de guerre, s'ajoute aussi ces patrouilles aériennes qui comment le soulignent les sources régionales commence à se multiplier au large de la côte nord de Cuba, impliquant non seulement des avions de reconnaissance, mais aussi des avions de transport militaire, à bord desquels pourraient bien se trouver les services secrets et l'armée américaine.
Mais pourquoi ce coup fourré soudan?
Mais le fait que le maire de Miami plaide en faveur d'une coalition "navale" dans une région où les USA, suivant la doctrine de Monroe, sont censés faire pluie et beau temps indique que l'agissement anti cubain des USA pourrait être symptomatique des événements autrement inquiétant pour les Américains. Depuis mai 2020, un corridor maritime anti sanction US s'étend depuis le golfe Persique vers les Caraïbes, corridor par où transite régulièrement les cargaisons énergétique. Et bien ce corridor qui avant d’atteindre l'hémisphère occidental, travers la Méditerranée, la mer Rouge et la cote africaine implique un bon nombre de pays soit sanctionné par les USA soit opposés aux sanctions US. Ce corridor qui s'élargit de jour en jour s'inquiète puis c'est là une démarche parfaitement réussie qui dépossède les USA de l'un de leurs armes favorites contre les Etats souverains, la sanction. Récemment ce corridor énergétique a même l'allure militaire quand l'Iran a envoyé pour la première fois une flotte composé de son navire logistique Makran et de son destroyer Sahand en mission en haute mer et que la 77e flotte iranienne a bien réussi cette première mission en quoi les plus hauts comment militaires US ont vu une "tentative du régime de Téhéran de militariser l'arrière cours US".
The Drive écrivait : Aucun "trackers satellitaires" US n'a pu en effet localiser la 77e flotte en haute mer, ou a tenté avant de le perdre, ce qui confirme les "capacités furtives de Sahand", destroyer que les Iraniens ont équipé de missiles antinavire, de torpilles, de DCA Kamand, de radar entre autres et qui "a en outre de quoi entre en guerre électronique". Le Makran a traversé l'Atlantique en direction des Caraïbes avec à son bord sept frégates rapides de conception iranienne, Zolfaghar, capables d'embarquer des missiles antinavire... Ce sont des bâtiments très probablement à livrer au Venezuela ou à Cuba.
Et l'article de poursuivre : "Que se passe-t-il entre l'Iran et le Venezuela si près des côtes américaines, et comment les Vénézuéliens coopéreraient-ils avec les Iraniens pour utiliser cette puissance maritime qui vient de s'offrir à eux ? Une option consiste pour les Vénézuéliens à utiliser les bateaux iraniens pour protéger et escorter les navires marchands violant les sanctions américaines Après que les États-Unis ont saisi plus d'un million de barils de pétrole provenant de pétroliers iraniens à destination du Venezuela en août, il semble que Maduro ait conclu qu'il avait besoin d'un programme plus robuste pour protéger les navires entrant et sortant de ses ports.
Mais ceci n'est que la coté "Caraïbe" de cette première mission "atlantique" de la marine iranienne. Placés du côté de l'Iran, les enjeux pourraient soudain changer de nature et dirons-le, d'ampleur au point de nous effrayer. Et comment? Et si ce corridor anti-sanction US que le CGRI a établi en 2020 en envoyant de l'essence à bord de cinq pétroliers iranien au Venezuela n'était qu'un paravent? Le Corps des gardiens de la Révolution islamique pourrait bien avoir utilisé des transferts commerciaux d'essence au Venezuela comme couverture pour établir un "corridor maritime logistique" vers l'hémisphère occidental. Plus que le transfert commercial de carburant, les pétroliers affiliés au CGRI testaient à l'époque les eaux des Caraïbes pour trouver des routes, des ports et des limites précis pour une future présence navale iranienne en Atlantique. Cette perspective semble se réaliser maintenant. et la coopération militaire entre les deux pays est à la hausse. Après l'expiration en octobre 2020 de l'embargo sur les armes imposé par l'ONU à l'Iran, Téhéran est devenu un acteur majeur dans les efforts de Maduro pour mettre en place une commission militaire scientifique et technique afin de moderniser les forces armées vénézuéliennes, ce qui est susceptible de conduire à des transferts d'armes entre les deux pays dans un futur proche. Avec en toile de fond un effet de boule de neige propre à s'étendre à Cuba, à la Bolivie et aux autres"
La tentative de révolution colorée en cours à Cuba renvoie-t-elle à un plan B US qui ayant échoué au Venezuela à maintes reprises, et visant surtout à couper le point entre l'Amérique latine et la Résistance se met à espérer qu'il va réussir à Cuba? Mais ce plan comporte en soi un aveu d'échec dans la mesure où une surpuissance, une vraie, ne devrait pas avoir peur des défis au domicile. Elle ne devrait surtout pas appeler ses voisins à créer une coalition pour relever ces défis.