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Comment le Hezbollah a reproduit étape par étape sa guerre de 2006 en mai 2021 à Gaza ...

La capture de militaires israéliens par les combattants du Hezbollah en 2006(capture d'écran)

Sacré Nasrallah ! Des sources libanaises affirment que depuis que le secrétaire général du Hezbollah a agité "l’épouvantail d'un accostage éclair aux portes de Beyrouth d'un, de deux voire de trois pétroliers iraniens, avec ou sans le feu vert de l'État libanais et ce, afin d'alimenter en dernier recours des stations de services au Liban et de briser des queues interminables de conducteurs libanais qui pris en otage par l'axe US/OTAN/Israël/Riyad et leurs réseaux locaux sont sommés depuis deux ans et quelques de choisir entre la famine ou la guerre civile, entre la faillite étatique ou céder les armes "anti-Israël" du Hezbollah, il y a de curieux événements qui se produisent, genre, "deux milliards de dollars de deniers publics disparus viennent d'être retrouvés comme par miracle", "couple Blinken/Le Drian qui menaçait jusqu'ici de resserrer la vis autour d'une économie libanaise étrangère plaide en faveur d'un doping urgent de cette même économe", "le MAE saoudien Farhan se dit optimiste quant au succès dès la semaine prochaine de Hariri à faire accoucher un gouvernement" et puis the last but no the least, "l'entité sioniste en étant en état de préparation en vue de ramener le Liban à l'âge de pierre crie au secours et demande de l'aide pour éviter l'effondrement de l'État libanais et surtout, offre lui même à alimenter le Liban en pétrole" ! Décidément cette énième carte gagnante qu'a jouée le fin stratège qu'est Nasrallah est sur le point de faire des miracles. La raison ? 

Le pétrole iranien au Liban, cela veut dire la prolongation du corridor maritime anti-sanction US de l'Iran et de la Syrie vers le Liban avec tout ce que cela comporte en termes de conséquences heureuses, genre la connexion du secteur pétrolier iranien au Liban, de possibles apparitions iraniennes dans le dossier gazier et ainsi de suite... Les larmes de Bennett, le silence de la sorcière Shéa ou encore cette photo très significative du couple Blinken/Le Drian réuni en celle de crise avec Farhan en disent long sur toutes ces urticaires que donne à l'axe US/OTAN/Israël... l'idée d'une connexion, commerciale Iran-Liban via le port de Beyrouth que l'Empire a fait sauter en août 2020 à coup de bombes semi-nucléaires, rien que pour pouvoir en chasser à jamais la Résistance, par débarquement armé interposé. Au fait, si Blinken et Le Drian tout comme Farhan apparaissent, à l'orée du premier anniversaire de la double frappe terroriste du 4 août, moins crispés, s'ils ont engainé l'arme de la menace et d'intimidation, c'est qu'Israël a réellement peur. 

Dans un récent article le site web israélien Walla, cote des responsables militaires israéliens qui affirment attendre " une imminente 3e guerre contre le Liban" développe un argument qui dit à peu près cela : " Si l'Etat libanais fait faillite et que le Hezbollah parvient à l'aider par le biais de l'Iran, il y aurait en perspective une "République islamique libanaise émergente" et qui dit République islamique dit guerre contre Israël.

En fait, les pressions économiques sur le Liban, dit Walla, ont eu l'effet totalement inverse. Alors que les quartiers pro Occident souffrent, le sud du Liban est parvenu à gérer bien la situation, à se distraite à éviter de très graves pénuries en nourriture et en essence, voire à aider le reste de la capitale et du pays à ne pas s'effondrer, ce qui prouve aux yeux des Libanais que le Hezbollah n'est pas uniquement une "milice", mais bien une force aux capacités de gestion étatique et capable de faire dresser le Liban en termes économiques. 

« Au contraire de nos attentes, la situation désastreuse au Liban va entièrement en faveur du Hezbollah... Pas plus tard qu'au mois de mai, le Hezbollah a pris part à une guerre que Gaza a déclenchée contre Israël. Evidemment, l'armée israélienne totalement débordée par les vagues massives de missiles et de roquettes tirées depuis la Palestine a choisi de se taire façon d'éviter qu'un front parallèle ne s'ouvre au Nord. N'empêche que ce front existait bel et bien et on en voyait tous les jours les signes.

Et cela va bien plus loin que ces quatre salves de roquettes tirées depuis le Sud Liban contre la Galilée pendant le mois de mai et que Nasrallah a sournoisement mises sur le compte des réfugiés palestiniens du Liban qu'il est d'ailleurs en phase de réorganiser en armée pour la libération du Golan, aidé largement par le Hamas. En effet, du 11 au 21 mai, soit en 10 jours de conflit, Gaza a appliqué, point par point, les principales tactiques de guerre que le Hezbollah a utilisées en 2006 face à Israël pour remporter une guerre dont les séquelles continuent à nous faire souffrir". 

A quoi fait allusion Walla ? 

Le 3 juillet 2006, 40 chasseurs israéliens ont lancé des frappes aériennes contre le Liban. 54 plates-formes fixes et mobiles de missiles "Fajr-3" et "Fajr-5" ont été détruites. Un certain nombre de bases du Hezbollah libanais situées dans le quartier de Dahieh Janoubyé à Beyrouth et le dépôt de munitions de ce mouvement situé dans le sud du fleuve Litani ont également été pris pour cible. Le même jour, le chef d'état-major de l’armée israélienne, le général Dan Haloutz, a appelé le Premier ministre israélien de l'époque, Ehud Olmert, et a déclaré : « Nous avons gagné la guerre ! » 

Mais cette joie des sionistes n'a pas duré longtemps. Le premier jour, à 7h30, le Hezbollah libanais a tiré 200 missiles d’une portée de 40 km sur les territoires occupés de la Palestine tuant deux colons sionistes et en blessant plusieurs autres. Dans la première semaine, l'armée sioniste, incapable de combattre le Hezbollah, a voulu déclarer la fin de la guerre. Mais les Américains ont insisté pour que ce régime réalise quelque chose. Ainsi, sous l'obstination des Américains, la guerre s'est poursuivie pendant trois semaines. Mais enfin, les États-Unis ont également capitulé. En mai, cette même tactique a été utilisée par Gaza qui au bout de deux jours et à la faveur de deux vagues de plus de 200 roquettes et missiles a réussi à neutraliser le Dôme de fer, puis à pousser Netanyahu a demander une trêve que les Américains ont refusé, mais qu'ils ont fini par redemander eux-mêmes au bout de 11 jours. 

Le 11 août 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité la résolution 1701, demandant une cessation totale des hostilités. A l'époque et pour la première fois, les pertes du régime sioniste ont dépassé celles de l'autre camp. 117 soldats et officiers supérieurs israéliens ont été tués. Par contre, le Hezbollah n’a perdu que 74 de ses combattants.

Deux ans plus tard, un centre français a publié un rapport officiel de 300 pages du gouvernement indiquant que 2 300 sionistes avaient été tués et plus de 700 autres blessés dans la guerre. Sur ce point, le parallèle Gaza-Hezbollah est parfaitement défendable. En mai et pour la première fois, des pertes civiles ont été infligées à Israël où six millions de personnes étaient littéralement à la merci des messages vidéos des commandants palestiniens. Gaza a transformé en 11 jours Israël en une prison à ciel ouvert, terme trop souvent affecté à Gaza lui-même. La frappe contre Tel-Aviv où Gaza avait annoncé une attaque à minuit pile et où il avait donné un temps de répit de deux heures à la population n'est pas prête à s'effacer de sitôt des mémoires. 

Et puis il y a eu cette phase terrestre et l'"anéantissement du bonjour blindé israélien Merkava. 160 chars israéliens ont été renversés, dont 65 ont été complètement détruits : 38 étaient de type Merkava qu'Israël se vantait d’être indestructibles. Les quatre blindés que les Palestiniens ont fait pulvériser à Khan Youness, à coup de Kornet a reproduit le même schéma et a ôté à Israël toute initiative en termes d'une intervention militaire. En 2006, Plus de 24 sionistes ont péri dans une attaque du Hezbollah contre la corvette Saar. et en 2020, Gaza a fait montre non seulement d'une totale maîtrise de la guerre navale avec ses plongeurs, ses sous-marins piégés, ses vedettes rapides piégées qui ont fait sauter une corvette Sa'ar avant de tenter de faire sauter le gisement offshore Tamar. 

Pendant les précédents conflits, Israël jouissait d’une supériorité militaire pour empêcher la propagation de la guerre dans les territoires occupés, mais dans la guerre de 33, il en a été incapable. Au cours de celle-ci, l’armée de l'air israélienne n’a frappé que les infrastructures civiles libanaises. Tout comme à Gaza où les frappes aériennes très coûteuses d'Israël ne se sont soldées par aucun gain militaire, ne faisant que ternir davantage l'image d'un régime infanticide. Le Hezbollah a réussi à abattre deux avions de combat israéliens. Deux corvettes israéliennes de type Sa'ar ont été aussi reversées. Pour peu, Gaza aurait fait de même. Un F-35 Adir a été visé par un missile intercepteur et le fait, le commandant en chef de l'armée de l'air israélien l'a avoué quelques jours après la fin de la bataille. Amikam Norkin a aussi reconnu que les missiles du Hamas étaient parvenus à cibler les bases aériennes les mieux protégées d’Israël, ce qui constitue un méga aveu d’impuissance pour une entité qui se targue de dominer le ciel du Levant. 

Les sionistes n'ont pu obtenir aucune information sur le nombre, la portée et les dépôts de missiles du Hezbollah, et cela a joué un rôle clé dans le succès du Hezbollah dans la guerre. « Les informations recueillies par les éléments du Hezbollah étaient bien plus que celles dont Israël disposait, a reconnu Ron Ben-Yishai, analyste militaire israélien. Les forces du Hezbollah ont accédé à ces informations à distance de 10 mètres de l'armée israélienne. Alors qu’Israël collectait ses informations à l’aide des avions de reconnaissance et des industries électroniques et autres. »

En 2006, le Secrétaire général du Hezbollah libanais a déjoué la guerre de nerf de l’ennemi sioniste et le Hezbollah a porté des coups durs psychologiques à Israël. Gaza en a fait de même quelque 15 ans plus tard en prenant le monopole de la guerre médiatique. Nasrallah a ordonné d’installer des caméras sur les champs de bataille. Le mouvement de la Résistance libanais a diffusé les images de la victoire des combattants, tactique qui a renforcé le moral du peuple et joué un rôle de premier plan dans cette victoire. Et bien les vidéos tournées sur le front intérieur quand les colons couraient dans tous les sens fuyant les missiles palestiniens ont eu le même effet en mai 2021. L'une des réalisations stratégiques les plus importantes de la guerre de juillet a été le transfert d'expérience à la bande de Gaza. La modernisation des missiles et la construction de tunnels dans la région permit la stabilité de Gaza lors des attaques sionistes contre l’enclave palestinienne en 2009 et 2014. Mais cette expérience a resurgi en mai 2021 pour prouver qu'à toute guerre multifront à venir, Israël ne survivra pas. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV