Plus de 6 semaines après la fin de la bataille balistique, et alors même que les sources proches de la Résistance n'écartent plus une "nouvelle escalade", l'entité continuant comme toujours à faire faux bonds sur ses promesses, certains chroniqueurs de guerre sionistes, bénéficiant sans doute d'un tout petit de muselage médiatique en Israël, commencent à reconnaître des faits "militaires" parfaitement inouïs qui ont marqué les 11 jours de guerre Israël/Gaza au mois de mai : passées ces salves de roquettes "rudimentaires" qui ont servi la Résistance palestinienne à titre de dispositifs de suppression et qui ont aveuglé littéralement les radars de la DCA multicouche israélienne, frayant le chemin aux "missiles de moyenne portée tactiques palestiniens" qui ont atteint pas moins de six bases aériennes d'envergure, dont l'une abritant les stocks de missiles intercontinentaux de Jéricho, les chroniqueurs sionistes se sont mis à parler de drones et pas uniquement de UAV, tel qu'il est connu.
C'est le cas de Liran Antebi, une experte qui écrit pour INSS, l'institut d'étude sur la sécurité dite nationale d'Israël qui dans sa tribune d'il y a trois jours rappelle que « la prochaine guerre anti Israël » ne serait guère facile car l'ennemi a su contourner royalement notre « technologie de guerre contre nous-même » et à la compliquer de façon à ce qu'on soit bien surpris : « Pour n'en parler que d'eux, l'armée israélienne est désormais confrontée à une menace que représentent les drones de Gaza qui ont eu une présence beaucoup plus palpable au cours de la guerre du mois de mai qu'il n'apparaît à première vue. L'armée israélienne devra se préparer pour faire face d'ici peu à des essaims de drones kamikazes ou armés qui s'abattraient, en traversant allègrement les couches de la DCA, sur des infrastructures israéliennes. »
Et Liran Antebi d'ajouter : « Évidemment ces attaques aux drones dont Israël a été témoin en mai, représentent des similitudes avec celles que mènent depuis 2019 et régulièrement les Houthis contre les infrastructures portuaires, aéroportuaires et énergétiques saoudiens. Mais à l'échelle d'Israël, les drones de Gaza ont présenté des particularités qui pourraient s'avérer largement plus dangereuses non seulement pour les colonies, mais encore pour les plates-formes gazières en Méditerranée. L'armée israélienne devra chercher par tous les moyens possibles, à dépenser tant qu'elle le pourrait pour éviter que des scènes pareilles à ce en quoi on a assisté à Djeddah, à Yanbu et à Raas Tanoura ne se reproduisent pas à Tamar ou à Léviathan et Dieux sait, sa tâche n'est aisée. »
Un d'entre eux ayant été intercepté et abattu par un missile air-air fabriqué par Rafaël, ce qui constitue un niveau d'alerte dans la mesure où cela indique qu'une nuée de drones contre Israël demanderait, au stade où nous en sommes, la mobilisation de notre armée de l'air pour être combattue. Les trois autres drones ayant percuté le sol israélien sans faire de pertes ou de dégâts. N'empêche que des explosifs ont été trouvés sur le territoire israélien par drones kamikazes interposé et qu'un Ababil vraisemblablement iranien a même réussi à pénétrer Beit Shéan depuis le ciel de la Jordanie voisine. Et si les nuées de drones se mettaient lors de la prochaine guerre à pleuvoir sur Israël depuis la Jordanie? Sommes-nous contraints à activer à chaque fois nos F-16 et nos missiles air-air ?
« Mais il y a plus : en effet, il se peut que le Hamas essaie de lancer des armes aériennes pour attaquer des équipes et des bombardiers au sol, ce qu'il a tenté de faire d'ailleurs au moi de mai par missiles interposés. Les Houthis font un usage régulier de cette tactique et ils ont eu des succès notables à Maarib où les drones Qassef K2 ont réussi à réduire très sensiblement la voilure des frappes saoudiennes depuis l'aéroport de Khamis Mushait. Imaginons que le Hamas fasse la même chose avec nos bases à Hatzor, à Palmachim... ; serons-nous capables de les contrer à temps ? Dans le cas de Gaza, on a même vu une nette longueur d'avance par rapport aux attaques que mènent les Houthis. En effet outre les drones palestiniens qui ont visé le pipeline Ashkelon-Eilat ou les réservoirs des raffineries à Ashkol, il semble que ces drones l'ont fait en synchronie avec les missiles et les roquettes. C'est une sonnette d'alarme tirée à l'adresse de l'Armée de l'air dans la mesure où les drones pourraient servir à élargir la précision des missiles et des roquettes de Gaza. »
Mais ce n'est pas tout : en mai, le Hamas a sorti quelque chose de parfaitement inouïe que même les Houthis ne semblent pas avoir en leur disposition ; les Palestiniens ont envoyé à l'assaut du site gazier offshore « Tamar » au large d'Ashkelon. Cette attaque déjouée a été précédée d'une frappe aux missiles antinavires contre l'une des corvettes israéliennes qui ont été des dizaines à protéger à l'aide des systèmes de Baraka-1 le site gazier offshore.
« Ce qui s'est passé en mai prouve que le drone palestinien n'est plus une menace potentielle mais effective pour Israël. À vrai dire, à part notre armée de l'air, Israël n'a rien de trop fiable pour faire face aux drones palestiniens qui pourraient n'être qu'un pâle écho des drones du Hezbollah. On soupçonne le Hezbollah d'avoir même des drones armés de missiles intelligents, prêts au combat et capables d'essaimage. Notre avion saura-t-elle relever le défi? Les bombes et les missiles de ce genre peuvent constituer un lourd fardeau sur la défense aérienne israélienne. Il est nécessaire d'examiner la préparation à faire face à cette menace, en surveillant régulièrement les technologies de fabrication iranienne, ainsi que diverses technologies utilisées par le Hezbollah voire même par Gaza. L'un des moyens de faire face aux essaims de drones, disent les chercheurs, est d'utiliser des systèmes basés sur l'intelligence artificielle, car Israël est l'un des pays leaders dans l'interception des drones », préconise l’INSS. Mais Israël est-il sûr que l'AI n'a déjà pas fait son entrée dans le domaine des drones de la Résistance?
Il y en a un, Shahed-181, muni d’un turbopropulseur, qui est un drone de reconnaissance, de surveillance et de combat, produit en masse, et dont la portée est de 1 500 kilomètres, avec une durée de vol de 4,5 heures et un poids de 500 kilogrammes. Étant en mesure de voler jusqu’à une altitude de 25 000 pieds, le drone peut porter deux bombes téléguidées de classe Sadid. C'est un drone équipé de technologie de l’intelligence artificielle. Lors des exercices dits « Grande Prophète 15 » tenus en 2020, le monde a été témoins du vol de très haute précision de quatre drones Shahed-181, vol synchrone et bien calibré. Les chroniqueurs ont alors évoqué la maîtrise de la technologie de IA par les drones iraniens. Voilà un point fondamental dont devrait tenir compte INSS.