A Washington, le chef d'état-major israélien, Aviv Kochavi,a bien joué le jeu : convoqué par le Pentagone pour expliquer en détails la défaite du mois de mai d'Israël à Gaza, puis livrer aux généraux US de donnés qui pourraient les intéresser comme par exemple les capacités navales-offshore de la Résistance, l'intéressé qui ne cessait dans le temps de vanter " un éventail de scénarios" anti-Iran, anti Hezbollah, s'est mis à fustiger Biden pour ce qu'il a qualifié de retour US à l'accord nucléaire de 2015, une levée éventuelle des sanctions, ce qui enhardirait l'Iran dans sa quête de l'arme suprême. Mais le jeu a eu quelque chose de bien factice. Car à quoi bon une bombe nucléaire, quand 4000 missiles et roquettes suffisent à "dompter" l'ennemi, quand une nuée d'a peine 3 drones de type multirole comme ce qu'utilise la Résistance irakienne est à même de faire démanteler une méga base comme Victory avec ses dizaines d'avions de chasse, de reconnaissance, cargo et de frète?
Au fait à Washington, il s'est agi surtout de se demander entre alliés US/Israël comment faire pour s'adapter à l'ère Post- suprématie aérienne US.Israël au Moyen Orient et surtout si oui ou nom ce vide " aérien", crée dans la foulée de la montée en puissance de d'armée de l'air asymétrique de la Résistance finirait par oui ou non d'être rempli par Russes et Chinois. D'où ce que la revue Axios qualifie sournoisement d'"accord israélo-américain pour faire face aux menaces balistiques et dronesques" de l'Iran". De quoi s'agit-il? Érigé sur l'aveu le plus cuisant que pourrait avoir à faire un général US de stature de McKenzie, chef du CentCom, lequel général a avoué à trois reprises jusqu'ici que "l'US Air Force n'opère plus en situation de supériorité au Moyen Orient", " que les petits drones iraniens et alliés non-repérables aux radars l'inquiète" , " qu'il n'existe aucune solution immédiate pour les endiguer", le plan stipulerait deux point : primo, établir une "zone no-fly" au dessus du Moyen Orient pour les drones made in Iran et secundo, créer une coalition Israël-Arabie-Emirats-Bahreïn toujours contre l'Iran.
Une zone no-fly? s'interroge même Axios qui y voit une aberration pour la simple raison qu''il n'y a pas de moyen pour y donner corps : les Etats-Unis viennent d'annoncer, sous les yeux ahuris de leurs alliés golfiens, le retrait des missiles antimissiles Patriot, de Jordanie, de Koweït, d'Arabie et d'Irak, soit cette zone particulièrement sensible d'où leurs plus proches alliés à savoir Riyad et Tel-Aviv pourraient être pris pour cible, un geste jugé au mieux comme étant une marche arrière, au pire, comme relevant d'un abandon. Sans les radars Patriot ou THAAD est-il possible d'établir un,e zone d'exclusion aérienne pour les drones made in Iran? Déjà en Irak, le complexe Patriot -C-Ram-Avenger ne cessent d'aller d'échec en échec en Irak depuis que les Irakiens se sont mis à lancer des drones "Loitering munition" contre les bases américaine, suivant en cela les Houthis qui ont prouvé à plus d'une reprise leur capacité parfaite à contrôler sinon à peser de tout leur poids sur le marché de l’énergie par raids au drone interposé.
En Irak toujours, la sophistication est devenue le synonyme de l'usage de drone et les Anti-US, au lieu d'utiliser des roquettes, les utilisent, faisant preuve d'un degré inégalé de technicité. Idem au Yémen où les Houthis en sont non seulement à s'attaquer aux infrastructures énergétiques, mais encore à traquer les F-16 et les F-15, alors même qu'ils se trouvent stationnés dans des bases aériennes les mieux protégées du royaume. Et bien ce qui inquiète le plus est cette extension du savoir faire asymétrique dans le ciel qui tend à gagner la totalité dui Moyen Orient. Qui dirait que demain les troupes US au Koweït, en Jordanie, à Bahreïn voire aux Emirats et au Qatar ne feraient la cible des drones? Les USA ont-ils la capacités de planter partout des Patriot qui au demeurant ont prouvé leur incapacité à défendre leur réputation de DCA imbattable?
Et Axios de poursuivre :
"Jusqu'à présent, les Américains considéraient les missiles balistiques comme la menace la plus importante contre eux, qui pouvaient être fournis à leurs adversaires comme une arme stratégique bon marché. Les Américains ont fait de gros efforts pour contenir cette menace de diverses manières y compris les sanctions sur tout ce qui pouvait de près ou de loin être servi à fabriquer un missile. De nombreux pays qui développaient ces armes menaçant les intérêts américains ont fait l'objet de sanctions sévères. Cette perspective a boosté le secteur de missiles antimissile, et la fabrication de divers missiles antibalistiques dont le système de missile Patriot. Or ce "bijou de l'industrie militaire US se comporte comme une taupe aveugle à l'approche des drones ennemis et en Irak, il lui est arrivé de se faire surprendre alors même que les UAV se trouve à quelques mètres de son radar. , qui a été vendu à de nombreux pays. L'expérience des batailles récentes a montré que la menace des drones est infiniment plus sérieuse et que cet objet volant, inventé par les Américains s'est retourné contre eux. Car ne prenons pas l'Arabie et son armée à la légère, Riyad s'est payé l'une des DCA les plus variées et les plus "performantes" du monde.
Mais le danger de drone se pose avec plus d'acuité pour Israël qui vient de sortir d'une terrible escalade avec Gaza. N'oublions pas que les Palestiniens n'ont pas fait un usage massif de drones lors de la guerre du mois de mai. Le drone Shahab n'a été que vaguement aperçu lors d'une vidéo de propagande en provenance de Gaza.Mais attention, la vidéo venait de la branche militaire du Jihad islamique, l'aile connu pour ses liens privilégiés avec le Hezbollah et le CGRI. Cela prouve que le Jihad islamique a gardé ses surprises dronesque pour un prochain round et que les essaims tant craints pourraient bien cibler Askelon, Ashdod, Tamar, Léviathan depuis le front sud.
Déjà que le ciel jordanien a eu pas de surprises ces derniers temps avec un missile syrien abattu le 21 avril sur Israël et un drone irakien ayant visé en mai la colonie de Beit Shéan. Et puis the last but not the least, Israël craint le Hezbollah car les drones de Gaza portent la signature du mouvement libanais. En été 2020, le Hezbollah a fait publier les images tournées par ses drones de reconnaissance en Galilée. Une vaste territoire allant jusqu'aux fermes de Chebaa. Ses drones Mirsad-1 avaient déjà survolé le nord d'Israël en 2004, en 2005 et en 2006 et le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, avait alors déclaré qu'il pouvait être muni d'un appareil photo ou d'explosifs. Puis il a tenu à souligner que ces drones étaient tous de fabrication libanaise. Car l'ennui est que l'Iran ne vend pas ses armes en exporte le savoir faire. Alors une zone no-fly anti drone iranien est une absurdité.
L'Arabie saoudite et Israël peuvent l'exiger tant qu'ils veulent, les pourparlers nucléaires à Vienne censés revivifier le Plan global d’action commun, ne peut plus freiner le programme de missiles et de drones de l’Iran, puisque ses missiles et drones ne lui appartiennent plus! Ce sont des armes démocratisées, sans frontières, omniprésentes au sol, en mer, au ciel et c'est cela la quadrature du cercle. Cette extension contraste cruellement avec un arsenal militaire US qui se retire, qui se fait petit et qui tend à laisser placer au S-400 russe et aux drones chinois".