Pour avoir raté le coup, le triangle US/Israël/Arabie l'a raté : une littérature abondante autour du navire militaire Saviz et communiquée depuis quelques heures veut que "ce bâtiment avec ses dômes et des tours de communication" soit "le centre de commandement de la guerre Iran-Ansarallah en mer Rouge" et que "c'est à partir de ce Saviz et de ses radars que sont fournis à Ansarallah les données des cibles à abattre". Suivant cette hypothèse saugrenue, ce qui se trouverait à bord de ce bâtiment comme moyens de délectation et d'interception, et qui à regarder de plus près ses images, n'a pas l'air d'être trop sophistiqué, dépasseraient tout bonnement des centaines de radars, de satellites qui protègent les territoires saoudiens, ses sites energétiques et militaires qui de l'est à l'ouest en passant par le sud du royaume, font régulièrement l''objet des attaques des nuées de missiles et de drones "houthis". Est-ce le cas?
Un démenti catégorique est venu dans les heures suivant l'attaque anti Saviz quand la base militaire de Khamis Mushait, qui abrite des F-15, des Tornado... et d'autres composantes de la flotte aérienne de la coalition d'agression a été prise pour cible des nuées de drones et de missiles d'Ansarallah. Le porte-parole des forces armées yéménites, le général Saree, a d'ailleurs tenu à être rapide pour déclarer sur Twitter que les combattants d’Ansarallah avaient lancé une attaque au drone contre "les cibles sensibles sur la base aérienne du roi Khaled à Khamis Mushait en Arabie saoudite" et que "le coup a été bien précis"."
L'attaque a été menée par des drones de combat de type Qasef K-2 développés dans le pays, a dit le général cité par la chaîne de télévision yéménite Al-Masirah, comme pour défier cette "infox" qui situe le centre de commandement de plus de 6 ans d’héroïques combats du peuple yéménite face à une coalition de 17 armées parmi les plus puissantes du monde à bord d'un seul navire militaire iranien du nom de Saviz. Ceci étant dit, cette littérature communiquée depuis quelques heures sur ce navire logistiques et sa fonction en mer Rouge, constituent de façon on ne peut plus clair un cuisant aveu d'échec. Comment? Cela fait plus de six ans que les monarchies arabes du golfe Persique plus les pays de l'OTAN coiffés par le couple US/Israël se battent pour mettre au pas le Yémen et ils en sont désormais à céder sous peu Maarib, soit la province la plus stratégique du Yémen au camp d'en face. Si cette méga défaite a été pilotée depuis Saviz, et bien chapeau à cette synchronisation hors pair et ce sens d'action convergent!
Mais passé le stade de cette littérature, l'acte de sabotage dont a été la cible, le navire Saviz attire toutes les intentions vers les îles occupés du Sud où Israël est sur le point de se déployer par Emirats interposés. Après avoir normalisé ses relations avec le régime d’Israël l’été dernier, Abou Dhabi a rétrocédé l'île stratégique yéménite de Socotra aux sionistes pour qu’ils y construisent une base militaire. Cette décision a provoqué le tollé général des citoyens yéménites. Située dans le nord-ouest de l'océan Indien, l’île de Socotra surplombe la voie navigable commerciale de la mer Rouge. Ce positionnement géographique a multiplié l’importance de cette île de 3 800 kilomètres carrés qui se trouve au confluent de l'océan Indien, du golfe d'Oman et du golfe Persique.
Selon les toutes dernières informations, l’aventure émiratie sur l’île de Socotra tend désormais à changer les rapports de force sur l'île en faveur de certaines ethnies, et ce, dans le strict objectif de provoquer des guerres civiles, la militarisation de Socotra se heurtant de plein fouet à la résistance des habitants qui vont de manif en manif et s'opposent à la construction des bases et des complexes militaires occidentaux. Les sources d’information précisent qu’Abou Dhabi, en coordination avec Israël aurait transféré un groupe de jeunes de la tribu yéménite Arkhabil aux Émirats, en vue de leur fournir une formation militaire et de les utiliser ensuite comme levier de pression contre la population de l'île de Socotra, l'objectif étant de faire monter les tribus les unes contre les autres. Si l'axe Émirats/Israël réussit à s'y implanter, Socotra deviendra une base de harcèlement contre le trafic maritime de la Résistance mais encore de toute autre partie s'opposant à l'Empire. L'explosion ayant visé le Saviz a eu lieu non loin de Djibouti, là où la Chine détient une méga base qui gène à la fois les USA, l'OTAN et Israël.
Une base permanente Israël/Émirat à Socotra laissera-t-elle intacte le trafic maritime chinois? La réponse reste ouverte d'autant que la fin mars, le monde a été témoin de la fermeture pour le moins étrange d'un canal de Suez par où transit la quasi totalité des marchandises chinoises vers l'Europe. L'attaque contre le Saviz aussi symbolique soit-elle, demande à être royalement vengée, et ce, pour le bien de tout le monde. Le pacte sino-iranien le veut comme le bon sens. Les complexes militaires Israël/OTAN à Socotra sont une cible désormais légitime, urgemment à abattre.
