Une semaine après la frappe contre Aden, et alors même que Riyad a été amené à s’humilier et à faire la paix avec Doha, la situation continue à se détériorer à Maarib, où Ansarallah a doublé de pression sur l’axe sud et ouest pour réduire à maxima la présence militaire saoudienne, de nouveaux faits surgissent : les tribus ayant longtemps fidèles à Riyad, commencent à lui tourner le dos : Des hommes armés à l’identité inconnue ont enlevé un officier saoudien de haut rang et l’ont emmené dans une zone inconnue du gouvernorat de Maarib, à l’est du Yémen, vendredi. Et des sources locales dans le gouvernorat ont déclaré que l’enlèvement de l’officier saoudien a eu lieu avant une réunion prévue avec des membres d’Al-Qaïda à Wadi Ubaida et à laquelle l’officier devrait assister une fois sorti du QG conjoint de la coalition d’agression.
Les informations ont confirmé que l’enlèvement de l’officier saoudien a eu lieu entre al-Wahq al Janoubi et al-Akd dans la tribu Ubaidah.
Selon les informations, le chef d’état-major du ministère de la Défense du « gouvernement Hadi » fidèle aux Émirats arabes unis, Saghir ben Aziz, a tenu une réunion d’urgence avec un certain nombre de commandants militaires après cet enlèvement qui prouve que « les agents d’Ansarallah ont infiltré notre centre de commandement ». Lors de la réunion à laquelle ont assisté un certain nombre de notables de Maarib, ben Aziz a accusé certaines des tribus de la province, « dont les noms n’ont pas été évoqués par la source », d’être impliquées dans l’enlèvement de l’officier saoudien. Certaines sources évoquent que l’officier pourrait être le chef d’état-major saoudien, mais l’information n’est pas confirmée. Son rang est assez important puisque Riyad a menacé de lancer des attaques sous 48 heures sur Maarib, et ce, contre les tribus accusées de l’avoir kidnappé.
Sur le terrain, de très violents combats se poursuivent sur l’axe méridional et de l’ouest où des opérations éclair se multiplient contre l’armée saoudienne et ses mercenaires. Les troupes ennemies ont peur surtout des drones d’Ansarallah. La Résistance yéménite a mis en ligne une vidéo montrant la destruction des drones, des avions et des hélicoptères de l’armée de l’air saoudienne par leur tout nouveau système de défense aérienne. Initialement l’Arabie saoudite utilisait ses avions de combat contre les forces yéménites. Après avoir perdu un certain nombre de ses appareils dans les attaques balistiques d’Ansarallah, l’Arabie saoudite a été contrainte de recourir à l’usage des avions sans pilote. Or l’apparition des missiles sol-air et des radars capables d’intercepter et de détruire des drones saoudiens semble avoir porté un coup au moral des troupes. Signe des temps, un drone Kerayel a été abattu à al-Jawf, provoquant la stupéfaction des sources militaires russes. Le drone de conception turque a été abattu visiblement par un missile soviétique particulièrement optimisé. En effet l’engin dans sa version soviétique n’est pas apte à intercepter des drones de capacités électroniques comme Karyel. C’est le système radar qui va avec qui l’aurait permis.
Le porte-parole de l’armée yéménite, le général de brigade Yahya Saree, a précisé qu’« un missile approprié a visé l’avion saoudien qui menait des actions hostiles dans l’espace aérien du Yémen. L’entreprise turque Vestel Defense a développé dans les années 2000 un drone de reconnaissance appelé Karayel (Vent noir). Il est muni d’ailes basses et d’un empennage en “V” dont les bords d’attaque sont équipés de systèmes de dégivrage.
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Le matériel de reconnaissance, situé sans une tourelle sphérique sous le fuselage, est constitué de caméras TV et IR de même qu’éventuellement un télémètre et désignateur laser. Les informations recueillies sont retransmises en direct à la station de contrôle au sol. Il est capable de voler à 5000 mètres et d’emporter 35 kg de charge utile durant une dizaine d’heures. Le fait de pouvoir l’intercepter et abattre est une percée majeure pour la Résistance yéménite.