Tandis que l’armée syrienne expédie des renforts dans la province de Hama, des groupes terroristes prétendent que le gouvernement turc souhaite échanger avec l’armée syrienne les territoires qu’il a occupés dans les provinces syriennes de Hama, d’Idlib, Lattaquié et Alep, contre des zones qui se trouvent sous le contrôle des forces kurdes.
Le transfert des renforts syriens dans le nord-ouest de la province de Hama a eu lieu tandis que certaines sources locales font état de la tenue des négociations tripartites parmi la Syrie, la Russie et la Turquie au sujet de la ville d’Aïn Issa (nord de la province de Raqqa) contrôlé par des Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Dans le même temps, l’artillerie de l’armée turque et les terroristes soutenus par Ankara ont attaqué des quartiers du sud de la ville d’Aïn Issa. D’après des sources locales, il s’agit d’un avertissement musclé des forces turques à l’adresse des miliciens kurdes de la ville. Les habitants de ces quartiers ont dû évacuer les lieux pour se mettre à l’abri des pilonnages. Ankara et les terroristes pro-turcs ont annoncé dès décembre 2020 que si les FDS ne quittaient pas Aïn Issa, ils lanceraient des opérations militaires d’envergure pour les chasser de la ville.
Ultérieurement, les forces kurdes avaient établi des contacts avec Moscou et Damas pour proposer le déploiement des unités de l’armée syrienne à Aïn Issa afin d’empêcher l’armée turque et les terroristes d’attaquer la ville. Mais ce plan n’a pas été réalisé jusqu’à présent. Certains observateurs estiment que les Kurdes attendent la formation de la nouvelle administration à Washington et souhaitent que l’arrivée au pouvoir de Joe Biden change la situation politique en faveur des FDS, d’où les hésitations de ces dernières à réaliser le plan qui consiste à coopérer avec l’armée syrienne à Aïn Issa.
Les médias proches des groupes terroristes soutenus par Ankara croient que la Turquie aurait proposé à Damas et Moscou que le contrôle de la ville d’al-Bab (nord de la province d’Alep) soit transféré aux militaires syriens et russes. Ces groupes terroristes en sont furieux et estiment que cette décision d’Ankara donnerait le feu vert à Damas pour nettoyer le nord-ouest de la province de Hama, le centre de la province d’Idlib, le sud-ouest de la province d’Alep et le nord-est de la province de Lattaquié.
Mercredi 6 janvier, le ministère turc de la Défense a annoncé que 258 soldats de ses forces spéciales ont été expédiés à Ras al-Aïn à cinq kilomètres de la frontière avec la Turquie. Cette ville frontalière syrienne se trouve dans la province de Hassaké. Selon Ankara, elle revêt une importance stratégique pour la sécurité intérieure de la Turquie en raison de sa proximité avec la ville turque de Ceylanpinar (province turque de Şanliurfa).