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Comment l'axe US/Turquie/Israël est tombé dans le piège syro-russe?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La "base-prison" US à al-Tanf. Les forces US ne sont pas en sécurité là où, qu'elles se placent au Levant. ©Reuters

Personne n'a cru le président turc le mercredi 1er juillet quand il a affirmé, de concert avec ses homologues iranien et russe, réunis par vidéo conférence et dans le cadre d'un effort iranien censé dépoussiérer les accords d'Astana, qu'il respectait l'intégrité territoriale syrienne. A l'heure qu'il est, le Sultan est parvenu à imposer la livre turque aux Idlébins, à soustraire la région qu'il occupe de l'économie nationale syrienne, bref à y imposer la Loi César que ni le Liban ni l'Irak, deux autres voisins de la Syrie ne respecteront pas.

Aussi quand une agence de presse officielle turque comme Anadolu, rapporte très haute en couleur la nouvelle de l'apparition prochaine d'un aéroport militaire américain en plein Hassaké, soit à quelques kilomètres de Qamichli où la Russie détient sa base aérienne, il faut bien s'interroger. Citées par des sources bien informées, Anadolu affirme donc que les États-Unis planifieraient d’installer un aéroport militaire à Tell Brak dans la province de Hassaké, soit une localité qui se situe à une demi heure de la base russe. Anadolu qui représente un pays lui même faisant partie du réseau US/Israël de contrebande du pétrole syrien, explique comme le reste des médias mainstream l'apparition de cette base comme étant une démarche destinée à faciliter le vol du pétrole.

Mais le lecteur averti qu'est celui de PressTV ne saurait prendre cette affirmation pour l'argent comptant vu que les presque 40 kilomètres que devraient séparer cette future base US de la base russe, en ferait un voisin fort encombrant non seulement pour les unités héliportées et de drones russes basés à Qamichli mais aussi pour les fameuses batteries S-400 que la campagne médiatique signée US/Israël avec la participation d'Ankara a réussi totalement discréditer en Syrie.

Toujours selon Anadolu donc, "la semaine dernière les troupes américaines auraient transféré des machineries et du matériel de construction vers le village de Tell Brak depuis l'Irak voisin (Kurdistan irakien) plus précisément via le poste-frontière d'al-Waleed. « Les militaires américains ont hissé le drapeau de leur pays au centre du village de Tell Brak et des hélicoptères militaires américains sont en train d’effectuer des vols de reconnaissance dans le ciel de la zone démarquée pour la base. A vrai dire, la construction de la partie nord de Tell Brak a commencé depuis le 3 février d'où ces centaines de convois militaires US qui ont débarqué ces deux derniers mois en Syrie depuis l'Irak », rapportent les mêmes sources.

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Anadolu va ensuite de son commentaire : « L'objectif recherché par les Américains? L'armée américaine prévoit de construire cette base pour couper le chemin des troupes russes vers l'un des plus importants centres de production de pétrole en Syrie qui n’est que le champ pétrolier de Rmelan, situé à la périphérie nord-est de Hassaké. Déjà les forces américaines opérant dans la province de Deir ez-Zor ont transformé l'un des bâtiments du quartier Ghuwaran de Hassaké en une base militaire, là encore pour surveiller la production de pétrole dans cette province ».

Si on en croit le média turcs, d'ici quelques temps, un aéroport militaire US avec des hangars pour les avions, les drones, et surtout des systèmes de surveillance radar et pourquoi pas des Patriot s'érigerait sous le nez de l'armée syrienne et de ses alliés. La Russie tolérerait-elle une telle perspective? Concernant la Résistance, allié de poids de la Syrie, les choses sont bien claires : sur l'est de l'Euphrate tout se fera pour que cette prolongation géographique que les USA et leurs alliés turc et israélien cherchent à créer entre l'Irak et la Syrie, façon de couper la route stratégique Iran-Irak-Syrie-Méditerranée, la désormais artère terrestre énergétique anti-César, anti-Sanction, n'ait pas lieu et la récente visite du haut commandant militaire iranien, le général Qaani semble aller dans ce sens. Quant à la Russie, le plan anti-US, anti OTAN semble être autrement suivi. L'armée syrienne se masse ces derniers jours au sud d'Idlib où des combats intenses ont eu lieu ces dernières heures le long de l'axe sud de Jabal al-Zawiya à Idlib. C'est une réelle source d'inquiétude pour le "Sultan" qui a presque vidé Idlib de ses mercenaires combatifs, ceux qui vaillent la peine d'être armés et financés pour les envoyer en Libye à la reconquête de la pétrolifère Syrte en Libye.

Selon des sources biens informées, la Turquie ne cesse d'alimenter le sud d'Idlib en armes et en munitions sous prétexte de sécuriser les patrouilles Turquie/Russie sur le M-4 mais à vrai dire, Ankara cherche en bombant la torse à dissuader l'armée syrienne et ses alliés à tenter d'ici peu une reprise d'Idlib. Quant à ses réelles capacités à empêcher la perte d'Idlib elle n'est plus trop sure à défaut de mercenaire numériquement suffisant. Un plan syro-irano-russe consistant à désintégrer les forces turques et pro turques entre Idlib et Tripoli? Visiblement. Alors Anadolu a peut être raison de vouloir faire peur à la Russie en rapportant la nouvelle d'un aéroport US en construction à deux pas de Qamishli. Le S-400 n'a peut-être pas tiré mais il a servi de piège à l'axe US/OTAN. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV