Pour les généraux américains et otaniens qui pilotent les opérations de l'armée turque à Idlib, il est évident qu'Ankara a perdu la bataille des drones et qu'il faudrait que ses avions F-16 dépassent le simple stade de tirs de missiles de courte portée depuis le ciel du sud turc contre les positions de l'armée syrienne et de ses alliés, l'objectif étant entre autres, les bases russes de Lattaquié et de Qamichli, puisque vu la situation sur le terrain et le quasi effondrement des "lignes de défense" terroristes, sous les missiles syro-Résistance et les bombes syro-russes, ce n'est pas par le sol que la donne risquerait de changer.
Samedi 7 mars, alors que les sources proches de l'armée syrienne, faisaient état de quelques "19 cas de violation de la trêve" par les terroristes à Idlib, à Lattaquié et à Alep, l'armée syrienne et le Hezbollah ont repris le contrôle des villes de Marat Makhus et Burayj, dans la banlieue sud d'Idlib.
Il s'agit de deux villes difficile d'accès qui se situent dans le nord-ouest de la ville de Kafr Nabl, à Idlib, leur libération signifie donc qu'au sol, aussi bien l'armée turque que ses mercenaires sont cloués au pilori. Dans ces deux localités, les forces d'agression n'ont d'ailleurs pas résisté, leurs repaires ayant été facilement abandonnés et exposés aux frappes syro-russes. Aussi, un tournant "aérien" est-il attendu dans les heures à venir, un tournant qui "débloquerait" la situation. Samedi, les informations en provenance du front turco-syrien faisaient état d'une mobilisation de la "chasse syrienne" composée essentiellement de MiG dans l'objectif d'ouvrir un front aérien au dessus de la Turquie, un front propre à paralyser les F-16 turcs avant qu'ils ne tirent des missiles air-air. Parallèlement, le site d'information SouthFront rapporte que les forces aérospatiales russes auraient haussé leur niveau d'alerte, ce qui indique des interventions imminentes.
Selon SouthFront, des "avions de combat russes auraient commencé à survoler intensément la province d'Idlib et se seraient dirigés vers la partie ouest de la province d'Alep. "Il s'agirait d'opérations de chasses et d'interception menés par les Soukhoï et les MiG russes à l'adresse des F-16 turcs qui auraient tenté ces dernières heures de pénétrer le ciel syrien, les capacités de drones turcs ayant été déjà largement minées en 15 jours de bataille par la DCA Syrie/Hezbollah/Russie.
SouthFront fait remarquer que "15 % des drones turcs de type Bayraktar TB2 ont été interceptés ou abattus en 15 jours de batailles par la DCA alliée à Idlib, Alep et Hama. C'est une véritable saignée pour la Turquie qui "jusqu'à la fin 2019 n'a pu produire que 100 drones, beaucoup d'entre eux ayant également été éliminés en, Libye". Selon les experts militaires syriens, l'armée de l'air turque frappe souvent des zones où aucun militaire syrien ni matériel militaire important ne se trouvent, ce qui est très probablement dû au mauvais fonctionnement du système GPS et radars des appareils.
Des dispositifs de guerre électronique mobile russes dont Krasukha, ont également joué un rôle important dans la défaite de la bataille turque aux drones. Il ne reste donc plus aucun choix pour la Turquie si ce n'est le fait d'activer ses F-16 et tenter de les envoyer à l'assaut des positions des forces alliées. Mais la crainte est bien perceptible dans les rangs US/OTAN à l'idée d'avoir à faire face à des combats aériens d'envergure.
L’autoroute stratégique Damas-Alep M5 a été rouverte samedi à la circulation entre le sud et le nord de la Syrie. Au sommet russo-turc, Poutine a bien fait comprendre à Erdogan que la Syrie et ses alliés ne laisseront pas non plus le contrôle de M4 au camp atlantiste. Alors la Turquie est face à un choix : céder le M4 à savoir la prolongation de l'autoroute stratégique Iran/Irak/Syrie/Méditerranée et en retirer ses pseudo postes d'observations ou s'apprêter à des combats aériens d'envergure avec l'armée de l'air syrienne voire russe.