Selon Reuters, les États-Unis prévoient de permettre aux entreprises russes, chinoises et européennes de continuer à travailler dans les installations nucléaires iraniennes. Pour une Amérique qui vient tout juste en compagnie de ses alliés arabes de la région de sanctionner l'Iran et le Hezbollah, cette décision est plutôt une marche en arrière alors que l'Iran s'apprête à entamer la quatrième étape de la réduction de ses engagements.
L’administration Trump qui s’est retirée de l’accord nucléaire iranien de 2015 et a réimposé des sanctions à l’Iran, a fini donc par céder et accorder des dérogations aux sanctions interdisant aux entreprises non-américaines de traiter avec l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), ont déclaré des sources sous couvert de l'anonymat.
Alors que l'AIEA vient d’avoir une nouvelle direction, cette mesure est considérée plutôt comme un recul de la partie américaine ayant visiblement peur d'une nouvelle réduction des engagements nucléaires iraniens. Après le retrait US de l'accord de Vienne, la République islamique d’Iran a entamé une année de « patience stratégique » et a fixé un délai aux interlocuteurs de l’accord nucléaire, en particulier aux pays européens qui promettaient de compenser le retrait de Washington, de s’acquitter de leurs obligations en vertu du PGAC.
Après un an, Téhéran a réduit ses engagements nucléaires à trois reprises. Le gouvernement iranien devrait entamer une quatrième étape de réduction de ses engagements dans le cadre des clauses 26 et 36 du Plan global d’action commun (PGAC). Or le contexte est marqué par l'arrivée à la tête de l'AIEA d'un nouveau directeur.
Téhéran a salué ce jeudi 31 octobre par la voix du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, l'élection de l'argentin, Rafael Grossi à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique. Le porte-parole de la diplomatie iranienne a surtout souhaité que le nouveau patron de l’Agence reste « impartial » dans l'accomplissement de sa mission.
« La République islamique d’Iran souhaite que sous le mandat de Rafael Grossi, cette instance internationale puisse assumer ses responsabilités internationales et sa délicate mission de manière neutre et professionnelle », a espéré jeudi dans un communiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Moussavi.
Moussavi a également souligné le rôle unique de l'AIEA concernant les aspects nucléaires du PGAC et son rôle important dans la coopération nucléaire pacifique de l'Iran avec les autres États membres: « La RII est prête à maintenir et à étendre ses interactions et sa coopération constructives avec l'Agence, avec bonne volonté et respect mutuel, professionnalisme et impartialité. »
L'Argentin Rafael Grossi a été élu ce mardi à la tête de l'AIEA. Il devrait entrer en fonction début décembre, à la suite de sa nomination par le Conseil des gouverneurs de l’Agence.
Lors d'une réunion ouverte aux représentants de tous les États membres de l'AIEA, le Conseil des gouverneurs, composé de 35 pays, a nommé par acclamation, Grossi au poste de directeur général, pour un mandat de quatre ans à compter du 3 décembre.
La décision du Conseil des gouverneurs sera soumise à l'approbation de la Conférence générale de l'AIEA, composée des représentants des 171 États membres. Elle se réunira pour une session extraordinaire le 2 décembre.