Pas une fois elle ne s’est rendue en Syrie, mais elle est sûre que c’est Assad qui est le coupable : la délégation d’inspecteurs onusiens a accusé ce mercredi la Syrie d’être à l’origine de l’attaque au gaz Sarin à Khan Cheikhoun.
Sur fond d’avancées fulgurantes de l’armée syrienne et de ses alliés réalisées dans le sud, l’est et le nord de la Syrie, l’accusation tombe à point nommé : le camp occidental va-t-il remettre les compteurs à zéro et tenter une action militaire contre la Syrie ?
Alors que les médias turcs ne cessent de parler d’une probable action militaire à lancer contre les terroristes de Tahrir al-Cham à Idlib, d’autres sources font état de vastes efforts fournis par Ankara et qui sont destinés à réorganiser « les opposants armés » dans le cadre d’une « armée unie » composée de « plus de 40 000 combattants ». Cette armée que la Turquie va envoyer à l’assaut d’Idlib aura son QG dans les régions occupées par les forces de l’opération « Bouclier de l’Euphrate ».
Est-ce une action concertée avec les Iraniens et les Russes ? Rien n’est moins sûr : les experts estiment que les Turcs continueront à travailler avec les Iraniens et les Russes dans l’objectif de lancer une offensive antiterroriste contre Idlib. Cependant, Ankara fera en sorte que ses alliés sur le terrain, à savoir les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham, quittent les zones de combat juste avant le début des opérations irano-russes. Il s’agit pour la Turquie d’avoir sous la main « une armée de réserve » pour faire face, le cas échéant, aux Kurdes voire aux forces de l’armée syrienne. Le journal Saba, proche du parti au pouvoir, a fait état, dans l’un de ses récents numéros, de l’imminence d’une vaste offensive militaire contre les terroristes à Idlib.
L’information reprise par le centre d’études russe Culture stratégique affirme que l’offensive en question aura lieu ce mois-ci suivant le plan suivant : la Russie et l’Iran prendront d’assaut Idlib depuis le sud tandis que l’armée turque lancera son offensive contre le nord de la ville. La Turquie vouloir assurer sa propre sécurité à travers cette action militaire alors que l’insécurité sévit dans le Nord syrien, sur ses frontières sud de la Turquie. L’offensive est prévue entre le 13 et le 15 septembre, après la tenue des pourparlers d’Astana. L’intervention militaire en question aurait dû commencer plus tôt, mais la Turquie s’y serait opposée pour permettre aux éléments de Hayat Tahrir al-Cham de quitter la ville. Parallèlement, le sixième tour des pourparlers d’Astana se tiendra le 14 septembre et pour deux jours, en présence des représentants de Damas et de l’opposition syrienne ainsi que de ceux de la Turquie, de l’Iran et de la Russie. Les trois pays devraient décider de la carte des zones de désescalade à Idlib, à Homs et dans la Ghouta orientale.
Mais Ankara tente de jouer sur deux tableaux : depuis quelque temps, les Turcs font feu de tout bois pour réunir les groupes terroristes et jeter les bases d’une armée qui, espère la Turquie, servira de noyau à une nouvelle armée syrienne, en lieu et place de l’Armée arabe syrienne. Le journal Yeni Shafaq reconnaît que la Turquie ne voit pas d’un bon œil la reprise d’Idlib par l’armée syrienne. D’où les efforts sans cesse renouvelés de la Turquie pour créer, avant toute offensive conjointe Syrie/Iran/Russie contre Idlib, une grande armée composée de 40 000 terroristes issus des Frères musulmans. Une armée chargée d’annexer Idlib, tout comme al-Bab, au territoire turc.