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Le patron de l'ONU exhorte Israël à mettre fin à l'escalade à Rafah et à engager des pourparlers de cessez-le-feu

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Bombardement de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, par l'armée israélienne, le 6 mai 2024. ©AFP

Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exprimé sa profonde inquiétude face à l'attaque militaire israélienne contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Il a exhorté le régime occupant à mettre fin à une nouvelle escalade et à s'engager dans les pourparlers de cessez-le-feu en cours.

« Je suis troublé et affligé par la reprise des opérations militaires à Rafah. La fermeture des points de passage de Rafah et de Kerem Shalom est particulièrement préjudiciable à une situation humanitaire déjà désastreuse. Ils doivent être rouverts immédiatement », a-t-il réitéré lors d'une conférence de presse mardi, après que l'armée israélienne a fermé les points de passage de Rafah et Kerem Shalom avec l'Égypte.

Le patron de l’ONU a en outre averti Israël qu’une attaque contre la ville méridionale de Rafah serait « une erreur stratégique, une calamité politique et un cauchemar humanitaire ».

Il a également appelé le régime israélien « à mettre fin à toute escalade et à s’engager de manière constructive dans les négociations diplomatiques en cours », soulignant que « les civils ont subi suffisamment de morts et de destructions » depuis le début de la guerre, le 7 octobre de l’année dernière. 

« Ne vous y trompez pas : une attaque à grande échelle contre Rafah serait une catastrophe humaine », a-t-il averti.

Mardi, l'armée israélienne a pris le contrôle du poste frontière de Rafah après avoir avancé pendant la nuit à la suite de lourds bombardements des zones résidentielles.

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Cette incursion a eu lieu après que le Mouvement de résistance islamique palestinien, Hamas, a confirmé avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par le Qatar et l’Égypte.

Environ 1,5 million de Palestiniens s’entassent à Rafah. La ville avait été désignée « zone de sécurité » par l’armée israélienne.

Les Palestiniens ont désormais du mal à évacuer Rafah depuis que l'armée israélienne a largué des tracts leur ordonnant de quitter cette ville.

Les agences des Nations unies et les organisations humanitaires mettent en garde contre les graves répercussions d'une opération militaire israélienne à Rafah.

De « fortes indications » pointent une « violation du droit international » dans le déplacement forcé depuis Rafah

De même, la porte-parole du bureau des droits de l'homme de l'ONU a affirmé qu'Israël a des obligations strictes en vertu du droit international humanitaire pour assurer la sécurité des civils dans la bande de Gaza.

La porte-parole Ravina Shamdasani a déclaré mardi que, conformément au droit international, Israël doit garantir aux civils l'accès aux soins médicaux, à une nourriture adéquate, eau potable et assainissement.

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« Le non-respect de ces obligations peut équivaloir à un déplacement forcé, ce qui constitue un crime de guerre », a souligné Shamdasani. En allusion à l’opération israélienne à Rafah, elle a ajouté : « Il y a de fortes indications que cette offensive de Rafah est menée en violation du droit international humanitaire. »

Le personnel médical de la ville du sud se dit préoccupé par la fermeture du terminal de Rafah sur fond de menaces israéliennes d'invasion terrestre. L'ONU et les agences humanitaires ont exhorté Israël à mettre un terme à l'incursion à Rafah, avertissant que Gaza est au bord de la famine et a besoin d'une aide humanitaire.

Le bureau des droits de l'homme de l'ONU affirme qu'Israël a refusé à l'agence l'accès à deux principaux points de passage vers la bande de Gaza, avertissant qu'une seule journée de carburant est disponible à l'intérieur du territoire.

Par ailleurs, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré que la récente décision d’Israël d’ordonner les Palestiniens d'évacuer l'est de Rafah était inhumaine. Il a averti que le non-respect par Israël des obligations du droit international humanitaire concernant les civils déplacés pourrait constituer un crime de guerre.

L'Organisation mondiale de la santé a également déclaré que l'ordre d'évacuation créerait un niveau de besoin humanitaire sans précédent.

Les réactions se multiplient suite à l’invasion israélienne de Rafah.

Josep Borrell, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, s’est dit consterné par le mépris total d’Israël à l’égard des appels de la communauté internationale.

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CICR : toute attaque contre Rafah serait désastreuse

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a considéré comme une catastrophe toute attaque terrestre de l'armée israélienne contre la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza.

« Nous prévenons qu'une opération militaire israélienne à Rafah constituerait un danger catastrophique pour la population civile », avertit le CICR dans un communiqué.

Le CICR réaffirme que tout doit être fait pour épargner la vie des civils et garantir qu’ils aient accès aux produits de première nécessité notamment à la nourriture, à l’eau et aux soins médicaux.

« Le CICR est prêt à jouer son rôle d’intermédiaire neutre dans la réalisation des aspects humanitaire d’un accord », lit-on dans le communiqué.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV