La présidente de la Commission européenne a exprimé son opposition au projet d'invasion terrestre par Israël de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qualifiant cette éventuelle attaque imminente de « totalement inacceptable ».
Ursula von der Leyen a fait ces remarques mardi, après qu'Israël a déclaré avoir approuvé les plans définitifs pour l'invasion progressive de Rafah malgré l'opposition internationale croissante.
« Il serait totalement inacceptable qu’Israël attaque Rafah », a-t-elle indiqué, ajoutant que la Commission européenne s'entretiendrait avec les États membres et agirait en conséquence si Israël envahissait Rafah.
L’écologiste Bas Eickhout lui a alors demandé si l’invasion de Rafah, envisagée par Benjamin Netanyahu, serait la « ligne rouge » ultime.
« Je ne trace jamais de lignes rouges, mais je pense qu'il serait totalement inacceptable que Netanyahu envahisse Rafah », a-t-elle répondu.
La chef de la Commission européenne a en outre qualifié d'« insupportable » et d'« inacceptable » la situation à Rafah, tout en rappelant sa visite dans la ville.
Elle a également réitéré son appel à un cessez-le-feu à Gaza et à la soi-disant solution à deux États comme « la seule solution qui apportera la paix dans la région ».
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Mardi, Netanyahu s'est engagé à mener à bien l'invasion terrestre prévue de Rafah, qu'un cessez-le-feu et un accord d'échange soient conclus ou non avec le Hamas.
Cette prise de position intervient alors que le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzi Halevi, a déclaré que l'armée avait approuvé les plans définitifs pour l'invasion progressive de Rafah ainsi que des camps de réfugiés dans la partie centrale de Gaza dans les prochaines 72 heures.
Rafah, située à la frontière sud fermée de la bande de Gaza avec l'Égypte, abrite environ 1,5 million de Palestiniens qui ont été déplacés en raison de la campagne génocidaire en cours par Israël dans le territoire assiégé.
Israël avait désigné Rafah comme « zone de sécurité », mais ces derniers mois, il a menacé d’une agression militaire à grande échelle, laissant les personnes qui s’y sont réfugiées dans la terreur, ne sachant nulle part où aller.
Cette offensive ne fait qu'augmenter les craintes d’un nouveau carnage et a déjà suscité des condamnations mondiales.
Catastrophe humanitaire
Pendant ce temps, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti qu’Israël déclencherait un « désastre humanitaire » s’il poursuivait une attaque militaire contre Rafah.
« Une invasion à grande échelle de Rafah serait une catastrophe humanitaire », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un message sur X. « Nous appelons Israël à arrêter. Nous exhortons toutes les parties à œuvrer pour un cessez-le-feu et une paix durable. »
Israël a déclenché une guerre brutale le 7 octobre 2023. Depuis, plus de 34 500 Palestiniens, dont 14 500 enfants, à Gaza et près de 490 personnes, dont 124 enfants, en Cisjordanie occupée, ont été tués.