L'Iran affirme que les gouvernements et les organismes internationaux sont confrontés au jugement de l'histoire pour s'acquitter de leurs responsabilités humaines après qu'un expert de l'ONU a admis que l'attaque israélienne contre Gaza équivaut à un génocide.
« Le crime de génocide du régime sioniste contre les Palestiniens a été confirmé et clairement stipulé par le rapporteur spécial de l'ONU », a écrit ce jeudi 28 mars le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
Dans un rapport intitulé « L'anatomie d'un génocide » présenté mardi au Conseil des droits de l'homme à Genève, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l'homme dans les territoires occupés, Francesca Albanese, a appelé les pays à imposer immédiatement des sanctions et un embargo sur la vente d'armes à Israël.
« Les gouvernements, ainsi que les associations et institutions politiques et juridiques internationales sont désormais confrontés au jugement non seulement de l'opinion publique mondiale, mais aussi de l'histoire. Vont-ils assumer leur responsabilité humaine, juridique et historique ? », a déclaré Kanaani.
La Convention sur le génocide de 1948 définit le génocide comme « les actes commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
Citant, entre autres actions, plus de 32 000 Palestiniens tués par Israël, Albanese a déclaré : « Je trouve qu’il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant que des actes de génocide » ont été commis « contre les Palestiniens à Gaza a été atteint ».
« J'implore les États membres de respecter leurs obligations, qui commencent par imposer un embargo sur les armes et des sanctions à l'encontre d'Israël, afin de garantir que l'avenir ne se reproduise pas », a-t-elle déclaré, suscitant une salve d'applaudissements.
Albanese, un avocat italien, est l'un des dizaines d'experts indépendants en droits de l'homme mandatés par les Nations unies pour rédiger des comptes-rendus sur des thèmes et des crises spécifiques et donner des conseils à cet égard.
Alors qu'elle s'adressait à la plus haute instance des droits de l'homme de l'ONU, les sièges des États-Unis sont restés vides. Washington a déjà accusé le Conseil de partialité anti-israélienne chronique.
Outre plus de 30 000 Palestiniens tués, dont 13 000 enfants, les forces israéliennes ont utilisé un arsenal apocalyptique dans l’un des endroits les plus densément peuplés de la planète. Près de 25 000 tonnes d’explosifs (l’équivalent de deux bombes nucléaires), des munitions non guidées (ou « bombes muettes ») et d’autres dispositifs ont été utilisés pour raser des quartiers entiers.
Dans ces conditions, « le déni de la réalité et la poursuite de l’impunité et de l’exceptionnalisme d’Israël ne sont plus viables. À la lumière notamment de la résolution contraignante adoptée par le Conseil de sécurité, elle a donc imploré les États membres d’imposer un embargo sur les armes et de sanctionner Israël.
« Il est stupéfiant de constater qu’au lieu d’enrayer cette dynamique, une minorité d’États membres puissants ont apporté un soutien militaire, économique et politique à cette atrocité, aggravant ainsi la dévastation qu’elle a provoquée chez les Palestiniens », a fait valoir la rapporteuse spéciale.