Des milliers de Nigériens se sont rassemblés hier soir, mercredi 27 septembre, au centre de la capitale Niamey et ont célébré le départ de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, du Niger. La sortie s’est finalement effectuée sous la menace des dirigeants militaires du Niger et malgré la volonté de Paris.
Les festivités à Niamey se sont déroulées par un concert de musique du groupe « Gumbi Star » auquel des milliers de personnes ont assisté gratuitement. Les chanteurs et les spectateurs ont chanté ensemble : « Nous avons besoin de Chiani » (président du Conseil de défense nationale, le général Abdurrahman Chiani).
Hier, Paris a confirmé que l’ambassadeur du pays avait quitté le Niger. Le conseil militaire du Niger avait précédemment levé l’immunité diplomatique de l’ambassadeur français et ordonné à la police de l’expulser du territoire nigérien après un délai de 48 heures, un ultimatum refusé par Paris.
Plus tôt dans la journée, des sources diplomatiques françaises et une source gouvernementale nigérienne avaient indiqué que l’ambassadeur de France au Niger avait quitté la capitale Niamey aux premières heures de mercredi 27 septembre. Deux sources sécuritaires à l’ambassade de France ont également déclaré à Reuters que l’ambassadeur et six de ses collègues avaient quitté la capitale nigérienne vers 4 heures du matin (heure locale).
Le président français Emmanuel Macron a finalement reconnu dimanche 24 septembre sa défaite au Niger et annoncé qu’il mettrait fin à la coopération militaire avec ce pays africain et en retirerait ses forces dans les prochains mois.
Dans une interview accordée aux chaînes de télévision TF1 et France 2, Macron a déclaré : « Notre ambassadeur reviendra en France avec un certain nombre de diplomates, et nous mettrons fin à la coopération avec les autorités actuelles du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme. »
La France dispose d’environ 1 500 soldats au Niger. Emmanuel Macron affirme que le retrait progressif de ces forces de ce pays d’Afrique de l’Ouest sera achevé d’ici fin 2023. Le Conseil militaire au pouvoir au Niger a salué la décision de Paris de retirer ses forces du pays et a annoncé à la télévision nationale : « C’est une nouvelle étape sur la voie de la souveraineté ». Et d’ajouter : « C’est un moment historique qui témoigne de la détermination du peuple nigérien, toute personne, organisation ou régime dont l’existence menace les intérêts de notre pays sera contraint de quitter notre terre ancestrale, qu’il le veuille ou non. »
Avant le coup d’État du 26 juillet, le Niger était l’un des derniers alliés de Paris dans la région africaine du Sahel. Le retrait des 1 500 militaires français stationnés au Niger interviendra alors que les forces françaises ont auparavant été contraintes de quitter le Mali et le Burkina Faso sous la pression des militaires qui ont pris le pouvoir dans ces deux pays.