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Les Émirats arabes unis cherchent à entraver les pourparlers de paix entre l'Arabie saoudite et le Yémen (rapport)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des soldats émiratis déployés au Yémen. ©Reuters

Les Émirats arabes unis tentent d’entraver les négociations entre le mouvement de résistance yéménite Ansarallah et l’Arabie saoudite visant à mettre fin à la guerre menée par la coalition dirigée par Riyad contre la nation la plus pauvre du monde arabe.

Citant des sources bien informées au sein du gouvernement de Sanaa, le quotidien libanais Al-Akhbar a rapporté mardi 26 septembre qu'Abou Dhabi voulait créer un obstacle aux pourparlers de paix car une cessation des hostilités mettrait fin à son rôle dans le sud du Yémen.

« Les Émirats arabes unis tentent désespérément d'entraver le processus de paix par leurs tentatives répétées (...) de participer aux négociations en cours entre Sanaa et Riyad, qui ont réalisé de grands progrès la semaine dernière », indique le rapport.

Il faisait référence aux pourparlers de paix saoudo-yéménites qui excluaient le Conseil de transition du Sud (CTS), un groupe de miliciens soutenu par les Émirats arabes unis qui souhaite que le sud se sépare du reste du Yémen.

Ansarallah ne négociera qu’avec « le chef de la coalition », ajoute le rapport, faisant référence à l’Arabie saoudite et non aux Émirats arabes unis.

« Sanaa s'attend à ce qu'Abou Dhabi pousse les milices qui lui sont fidèles à faire obstacle à tout accord de paix, car la paix le priverait de tout rôle dans le sud du Yémen et ne garantirait pas sa survie dans les ports, aéroports et îles yéménites, en particulier sur l'île de Socotra », a-t-il déclaré.

En mars 2015, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont lancé une guerre contre le Yémen pour restaurer le pouvoir du gouvernement allié de l’Occident et de Riyad.

Depuis 2019, les deux parties ont mené des politiques contrastées, les Émirats arabes unis retirant leurs troupes, cherchant à s’implanter dans le sud et agissant en tant que patron du CTS.

Toujours dans son rapport, Al-Akhbar a déclaré que le CTS tentait de tendre la main à Sanaa pour des pourparlers, bien qu'il ait précédemment dénoncé les pourparlers, le chef du CTS, le général de division Aidarous al-Zubaidi, et ses collègues exprimant leur volonté d'engager un dialogue avec Sanaa.

Pendant ce temps, Madram Abu Siraj, un leader séparatiste du sud, a déclaré que Zubaidi « ne fait que manœuvrer » car il « manque de pouvoir de décision » et ne fait que « ce qui lui est dicté » par les Émirats arabes unis.

L’Arabie saoudite et le Yémen ont tous deux salué les progrès réalisés dans leurs récents pourparlers de paix.

Les responsables d’Ansarallah affirment que Riyad a accepté toutes les conditions du Yémen, qui incluent spécifiquement le retrait des troupes britanniques, émiraties et américaines du pays.

« Sanaa ne permettra à aucune force étrangère de rester sur le territoire yéménite dans le cadre d’un éventuel accord avec l’Arabie saoudite », a rapporté Al-Akhbar.

L’ancien président du gouvernement yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a démissionné de la présidence fin 2014 et a ensuite fui vers Riyad au milieu d’un conflit politique avec Ansarallah. Depuis lors, le mouvement gère les affaires du Yémen.

La guerre et le siège concomitant imposé au Yémen par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont coûté la vie à des dizaines de milliers de Yéménites et transformé le pays tout entier en théâtre de ce que les Nations unies ont décrit comme la pire crise humanitaire au monde.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV