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La France a interdit un rassemblement en hommage à un homme noir tué en garde à vue

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Manifestation du collectif La Vérité pour Adama à Beaumont-sur-Oise, le 18 juillet 2020. © AFP

Suite aux manifestations massives à travers le pays contre la mort par balle de Nahel, adolescent franco-algérien, la France a interdit, vendredi 7 juillet, une marche annuelle à la mémoire d’un homme d’origine africaine décédé en garde à vue en 2016.

La marche de samedi 8 juillet en hommage d’Adama Traoré, plaqué au sol par des policiers et tué par asphyxie, a été interdite par le préfet de police du Val-d’Oise.

Cette décision a déclenché une nouvelle fureur à travers l’Hexagone.

La préfecture a annoncé « envisager » l’interdiction de cette manifestation sous prétexte de possibles « troubles graves à l’ordre public » dans les communes de Persan et de Beaumont-sur-Oise avec la venue d’« éléments perturbateurs ».

Dans la foulée, les membres de la campagne de justice pour Traoré ont déclaré que l’interdiction de la marche de samedi pourrait aggraver les tensions, soulignant que la marche s’était déroulée pacifiquement chaque année depuis sept ans.

Pour sa part, le comité Adama Traoré a déclaré que la marche en hommage à Adama Traoré était une « commémoration précieuse et nécessaire pour nos familles et pour tous ceux qui défendent l’égalité et veulent mettre fin à l’impunité policière ».

Par ailleurs, Clémentine Autain, députée de La France Insoumise, a déclaré que l’interdiction de la marche était une décision politique, estimant que la préfecture l’a prise « sous la responsabilité » du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

 « Il est irresponsable de la part du gouvernement d’interdire ces formes démocratiques et pacifiques d’expression », a-t-elle souligné, rappelant qu’il n’y avait « jamais eu de débordement, de violence, de heurts » lors des rassemblements de six dernières années.

L’affaire Adama Traoré est devenue symbolique en France. Ces dernières années, il a parfois été qualifié de « George Floyd français », homme afro-américain non armé décédé par asphyxie après qu’un officier blanc s’est agenouillé sur son cou, en 2020, à Minneapolis.

Les manifestations massives contre la mort de Nahel ont ravivé les souvenirs des protestations de 2005 qui avaient secoué la France pendant trois semaines et forcé le président Jacques Chirac à déclarer l’état d’urgence.

À noter que les Nations unies ont déjà mis en garde la France contre la brutalité policière française, affirmant que Paris doit s’attaquer en priorité aux problèmes profonds de discrimination raciale parmi les forces de l’ordre françaises.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV