Un comité de l'ONU a appelé vendredi la France à veiller à ce que l'enquête sur le meurtre de Nahel, un adolescent tué par la police près de Paris, soit « approfondie et impartiale » et a appelé à l'interdiction du profilage racial.
Le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD), composé de 18 experts indépendants, a fait part de ses préoccupations concernant le profilage racial et l'usage excessif de la force par les forces de l'ordre.
Il condamne « le pillage et la destruction de biens privés et publics ainsi que les informations faisant état d'arrestations massives et de détentions de manifestants ».
Il se dit aussi profondément préoccupé par « la pratique persistante du profilage racial et à l'usage excessif de la force par les responsables de l'application des lois, en particulier la police, contre les membres des groupes minoritaires, les personnes d'ascendance africaine et arabe ».
Le Comité s'est par ailleurs félicité de l'ouverture d'une enquête sur les circonstances qui ont abouti au meurtre de Nahel qui a suscité une éruption de violence en France.
« La France [devrait] veiller rapidement à ce que l'enquête sur les circonstances qui ont conduit au décès de Nahel M. soit approfondie et impartiale (...) il est nécessaire de poursuivre les auteurs présumés et, s'ils sont reconnus coupables, de les sanctionner », a-t-elle déclaré.
L’instance onusienne a appelé les autorités à s'attaquer en priorité aux « causes structurelles et systémiques de la discrimination raciale, y compris dans la mise en vigueur des lois ».
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Cette intervention du CERD intervient au moment où le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a validé l’interdiction de la marche prévue samedi 8 juillet en mémoire d’Adama Traoré, pour le septième anniversaire de sa mort.
Adama Traoré, un homme noir de 24 ans, est mort peu de temps après son interpellation par des gendarmes le 19 juillet 2016. Par la suite, plusieurs nuits de violences urbaines ont secoué la France.
« Les juges des référés ont estimé que, bien que les violences aient diminué ces derniers jours, leur caractère extrêmement récent ne permet de présumer que tout risque de trouble à l’ordre public ait disparu », indique le tribunal dans un communiqué.