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France: échauffourées entre militants écologistes et policiers en marge de l’AG de TotalEnergies

En France, des échauffourées ont éclaté entre militants écologistes et policiers en marge de l’AG de TotalEnergies, le 26 mai 2023. ©Reuters

Des échauffourées entre police et manifestants pour le climat ont éclaté vendredi matin, avec usage de gaz lacrymogène, aux abords de la salle parisienne où devait se tenir l’Assemblée générale annuelle de TotalEnergies.

«Actionnaires, criminels !», huées et gaz lacrymogènes. L'assemblée générale de TotalEnergies s'est tenue ce vendredi dans une ambiance tendue à l'extérieur de la salle Pleyel à Paris, où se tenait l'événement. Plusieurs associations écologistes avaient en effet appelé à bloquer l'AG du géant pétrolier. Résultat, vendredi matin, dès l'aube, des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans le tronçon de rue passant devant la salle Pleyel, dans les beaux quartiers parisiens.

Une dizaine d'entre eux, assis devant l'entrée, ont été délogés par les forces de l'ordre, qui ont fini par projeter du gaz lacrymogène au milieu du groupe. L'accès au tronçon de rue de la salle Pleyel a finalement été barré par un imposant rideau policier et plusieurs camions des forces de l'ordre. Ce qui n'a pas empêché plusieurs centaines de manifestants - 700 selon les organisateurs - de se rassembler devant le barrage policier plusieurs heures durant.

Ces militants brandissant des pancartes «Total détruit, les banques financent, on résiste» ou «Écoutez les scientifiques : plus un seul projet fossile», tout en scandant «Même si Total ne le veut pas, nous on est là» ou «Nous ce qu'on veut, c'est renverser Total».

L'atmosphère s'est systématiquement tendue lorsqu'un actionnaire de TotalEnergies tentait d'accéder dans le bâtiment pour assister à l'AG. Face aux manifestants qui les prenaient à partie et les huaient, certains actionnaires ont dû être escortés par les forces de l'ordre. Les forces de l'ordre ont également fait usage de gaz lacrymogènes lorsque quelques activistes se sont risqués à tenter de transpercer le barrage policier. Six personnes ont été interpellées, selon la police.

Invitée ce vendredi sur Franceinfo, Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition énergétique a déclaré que "des entreprises aujourd'hui positionnées sur le secteur du pétrole ou du gaz doivent se réinventer". 

Pour la ministre, ces entreprises n'ont pas le choix, "elles doivent sortir des énergies fossiles" ou alors "elles n'auront aucun avenir".

Concernant les investissements de TotalEnergies dans les énergies vertes, Agnès Pannier-Runacher le reconnaît, le groupe agit et investit dans les énergies renouvelables "mais l'enjeu, c'est d'aller plus vite, plus fort" et "mettre le paquet sur les énergies renouvelables". 

Les géants de l'énergie ont enregistré des bénéfices record l'année dernière alors que la guerre en Ukraine a fait grimper les prix du pétrole et du gaz.

Les troubles de vendredi font suite à la manifestation de mardi devant l'assemblée générale annuelle de Shell à Londres, où les manifestants criaient « Allez au diable, Shell! »

Mardi, des militants de groupes de pression tels que Greenpeace, Fossil Free London, Neon et Tipping Point ont interrompu le discours d'ouverture du directeur général Wael Sawan, tandis que d'autres ont tenté d'occuper la scène.

Dans un entretien au journal La Croix mercredi, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanne, a refusé d'accepter les critiques à l'encontre de son groupe.

Pouyanne a déclaré que son entreprise devait répondre à la demande croissante des pays en développement. « Non, TotalEnergies ne peut pas à lui seul faire baisser la demande de pétrole ».

Les manifestations pour le climat sont devenues une caractéristique régulière des réunions annuelles ces dernières années, avec des campagnes axées en particulier sur des banques telles que HSBC et Barclays qui prêtent à des projets de combustibles fossiles ainsi que sur des sociétés pétrolières, dont le rival de Shell, BP.

L'année dernière, trois personnes ont été arrêtées après que Shell a été forcée de suspendre son assemblée générale annuelle et que des manifestants écologistes ont scandé : « Nous vous arrêterons. »

La semaine dernière, certaines parties de la région d'Émilie-Romagne, dans le nord de l'Italie, ont reçu la moitié de leurs précipitations annuelles moyennes en seulement 36 heures. Les rivières ont débordé et des milliers d'acres de terres agricoles ont été submergées, forçant environ 20 000 personnes à se retrouver sans abri et 13 ont été confirmées mortes.

Ce n'était que la dernière catastrophe climatique à avoir frappé l'Europe où, à mesure que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone augmentent, les conditions météorologiques extrêmes augmentent également.

Des années consécutives de sécheresse ont affligé les agriculteurs en Espagne et dans le sud de la France, tandis que l'année dernière, des vagues de chaleur sans précédent ont frappé le continent.

« Le changement climatique est là et nous en vivons les conséquences. Ce n'est pas une perspective lointaine, c'est la nouvelle normalité », a déclaré à Reuters Paola Pino d'Astore, experte à la Société italienne de géologie environnementale (SIGEA).

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV