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Zoom Afrique du 26 mars 2023

Zoom Afrique du 26 mars 2023

Actualité en Afrique : 

  • Pétrole et gaz : la Guinée équatoriale et le Cameroun signent un accord de collaboration
  • Kenya : un programme quinquennal de 250 millions $ sera mis en œuvre pour accroître la production agricole
  • Namibie : l’exécutif met à disposition 2,3 millions $ pour former les jeunes dans les carburants synthétiques
  • Côte d’Ivoire : la société nationale SODEMI est chargée de rechercher du nickel et du cobalt à Kaniasso

 

Analyses de la rédaction :

1. L’arnaque et l’esprit paternaliste de la CPI 

Le site d’information français, Mediapart, a sans doute attiré notre attention sur « Les secrets de la Cour » à travers une analyse et publication de plus de 40 000 documents confidentiels. Ils confirment ce que nous avons toujours souligné à propos de cette institution paternaliste depuis sa création. En effet, nous avons toujours insisté sur le fait que le vrai portrait de la Cour pénale internationale (CPI) est différent de celui que cette même intuition, ses fondateurs, ses procureurs et juges ont voulu nous peindre. Il est important pour les Africains d’accorder beaucoup d’attention à ces documents et au rôle et aux actions néfastes menées par cette Cour. 

La réponse de la CPI fut honteusement muette quant à la décision ferme des États-Unis d’Amérique concernant ses soldats et gouvernants. En effet, en plus de sanctionner un certain nombre de hauts responsables de la Cour pénale internationale en 2020, les États-Unis maintiennent toujours la loi sur l’invasion de La Haye – « Hague Invasion Act », donnant à leur armée l’autorisation d’envahir les Pays-Bas si des citoyens américains étaient détenus au tribunal. 

À présent, cette Cour téléguidée veut redorer son blason en matière de probité et de crédibilité auprès des incultes en émettant un mandat d’arrêt international contre le président d’une puissance nucléaire sachant bien que cette action n’ira nulle part. 

Il ne sert à rien de jeter de la poudre aux yeux affirmant du n’importe quoi alors que vous n’avez pas les moyens de soutenir vos décisions, ou que vos services ne soient prêts à appliquer la loi. En plus, cette superpuissance n’est même pas un membre de ce gouvernement de juges qui veut gouverner dans le vide sans aucun cadre constitutionnel pour le restreindre. 

Cette institution ou plutôt ce gouvernement de juges a été créé sur mesure pour malmener « les pays émergents » pour des raisons et enjeux géostratégiques et géopolitiques, et plus particulièrement les pays africains. Rappelons que depuis 2002, la totalité des enquêtes ouvertes par la CPI ne concerne que le continent africain et que de grandes puissances comme la Russie, la Chine ou les États-Unis n’ont jamais adhéré au statut de Rome. Bien que les tortures, les actes de barbarie et les crimes contre les créatures se passent majoritairement sur d’autres continents, l’Afrique reste toujours la cible principale de ce tribunal de Kangourou. 

Et ces paternalistes prétendent que l’afrocentrisme n’est pas un parti pris contre l’Afrique, mais en faveur des victimes africaines, qui sont quasiment les seules à avoir reçu l’attention de la Cour. Nous ne savons pas si nous devons pleurer ou rire à propos de cet argument. En tout état de cause, nous devons sérieusement réfléchir là-dessus et assumer nos responsabilités. Depuis quand ceux qui ont soi-disant exploré l’Afrique (berceau de l’humanité et de la civilisation), qui l’ont colonisé, qui l’ont dépouillé de ses enfants au profit de la traite négrière, et qui continuent à mettre en place des politiques hégémoniques et néocoloniales se soucient des victimes africaines. 

Évidemment, tout est fait pour démontrer que l’Africain est immature, irresponsable et incapable de rendre justice ou même de gouverner. Donc, il faut des institutions initiées et contrôlées par d’autres pour gérer les affaires africaines. Malheureusement, cela se fait avec la complicité de certains gouvernants africains. À quand une enquête juridique historique sérieuse sur la traite des noirs, la colonisation, et les génocides en Afrique ? 

Cette posture de « deux poids, deux mesures » doit nous rappeler de rester fermes et inébranlables dans nos engagements à défendre et à protéger nos pays et nos valeurs. Elle doit nous rappeler de faire preuve d’audace et de courage lorsqu’il s’agit de faire progresser le bien-être de nos citoyens. Elle doit nous rappeler de continuer à travailler durement et intelligemment pour un avenir meilleur, un avenir où nos citoyens pourront exprimer fièrement leurs valeurs et leur identité sans timidité. 

Fort heureusement, certains leaders éclairés ont décidé de sortir leur pays de cette Cour pénale condescendante et dangereuse. Nous espérons que tous les gouvernants des pays africains suivront cet exemple en se retirant de ce machin qui est en déphasage avec l’idée de la théorie de la justice, les lois internationales, voire avec ses propres principes. 

Cette cour illégale et illégitime est une attaque directe contre notre souveraineté nationale. Les juridictions nationales africaines doivent rester les seules à enquêter et à poursuivre elles-mêmes les crimes commis sur leurs territoires. Cependant, le rejet d’une structure paternaliste et déconcertante ne doit pas être une licence pour nos dirigeants de mal-gouvernance et de corruption. En tant que gardes des Sceaux, nos gouvernants doivent être les garants et premiers défenseurs de la cause des droits humains en maintenant de solides protections légales des droits individuels dans un État de droit. Continuons à soutenir des solutions africaines aux problèmes africains sans complexe d’infériorité culturelle et intellectuelle.

2. Bientôt la réouverture de l’ambassade russe à Burkina Faso ?

Possible reprise du travail de la mission diplomatique russe à Burkina Faso, la coopération sur les plans alimentaire et militaire, ainsi que le futur sommet Russie-Afrique. L’ambassadeur russe en Côte d’Ivoire évalue les relations russo-burkinabées qui ne s’arrêtent « pas une minute » malgré la fermeture de la mission russe il y a 30 ans. 

La Russie ayant toujours aidé et soutenu ses partenaires burkinabés dans les domaines politique, commercial et économique et dans de nombreux autres, le dialogue entre les deux pays « ne s’arrête pas une minute », soutient l’ambassadeur russe en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. 

C’est notamment la mission diplomatique à Abidjan qui s’occupe des relations diplomatiques russo-burkinabées depuis la fermeture de l’ambassade russe à Ouagadougou en 1992. Or, actuellement, la volonté de la rouvrir est pertinente. 

« Nous devrions tous en être optimistes, et moi, en tant qu’ambassadeur à Abidjan et simultanément au Burkina Faso, je suis également optimiste sur l’ouverture, car cela est conforme à l’orientation stratégique de la Russie vers le développement des relations avec les pays du continent », explique Alexeï Saltykov. 

De livraisons d’engrais à la lutte antiterroriste 

Alors que le problème du manque de produits alimentaires s’impose de manière aiguë pour les pays nécessiteux, la Russie « ne laisse pas en péril ses amis et partenaires africains », poursuit le diplomate. 

Le groupe russe Uralchem, fabricant d’engrais minéral, avait évoqué ses projets d’expédier une part de produits au Burkina Faso, mais il faut connaître précisément la destination. 

« Si l’on prend un autre pays africain [le Malawi, ndlr], les engrais auraient pu ne pas atteindre le destinataire pendant huit mois, en tenant compte de toutes les restrictions imposées par l’Occident. » 

L’ambassadeur met en outre en relief la coopération dans le domaine des formations universitaires qui progressent, se félicitant du grand intérêt des Burkinabés pour les études en Russie et l’augmentation du nombre des bourses à ces fins. 
Quant au soutien de Moscou sur le plan militaire, elle « prend en compte tous les souhaits exprimés par la partie burkinabée » à cet égard, assure le diplomate. « Cela concerne en tout premier lieu l’amélioration des capacités de combat des forces armées ». 
Ouagadougou au sommet Russie-Afrique ? 

Début décembre, le Président de la Transition burkinabé, Ibrahim Traoré, a reçu l’invitation de Vladimir Poutine pour assister au sommet Russie-Afrique. Pourtant, face à la crise dévastant le Burkina Faso depuis plusieurs années, il est difficile de prédire si Traoré va représenter lui-même le pays à cet évènement. 

« Comme l’a dit le président lui-même, le pays a besoin de lui, il dirige personnellement les opérations sur le terrain. Il n’est pas exclu qu’il charge quelqu’un du gouvernement pour présider une délégation à ce forum. Nous comptons sur cela et continuerons de travailler pour que les Burkinabés y soient représentés au plus haut niveau », explique l’ambassadeur russe. 
« Influence russe » pointée par Paris 

Le diplomate a également réagi au fait que la France épingle la Russie pour sa soi-disant influence néfaste sur le continent africain. « Cela reflète l’approche néocoloniale des pays occidentaux », selon lui. 

3. Dollar-euro-Franc CFA : bientôt de l’histoire ancienne en Afrique ? 

C’est désormais une question de compte à rebours, la décision des chefs d’État lors du dernier sommet de la CEMAC tenu à Yaoundé ce 17 mars consacre la fin du FCFA. 

En effet, les chefs d’État ont proposé que les résultats des différentes réflexions initiées par la BEAC puissent être transmis aux différents ministres de l’Économie et Finance des états membres. 

En gros, il était question d’une sortie pure et simple du FCFA et pas d’une réforme, elle changera totalement de nom, il est aussi question de la clôture du compte d’opération dans les livres de la Banque de France afin de permettre à la CEMAC de disposer de la totalité de ses réserves de change contre 50 % actuellement et du retrait des représentants français au sein des organes de décision et de contrôle de la Beac. 

La CEMAC va rejoindre l’Afrique de l’Ouest dont le processus est bloqué sur la parité fixe de l’Eco par rapport à l’Euro suggéré par des états francophiles. 

Cette question est en réflexion au sein de la CEMAC car jugée délicate par les experts, à en juger par la récente crise Euro/Dollar qui a drastiquement affecté le FCFA du fait de cette fixité. Et cette crise euro/dollar n’est qu’à ses débuts. 

De plus, c’est un échec et mat, car cette semaine, Poutine a détrôné le dollar et déclare le yuan nouvelle monnaie de réserve mondiale. 

« Nous sommes pour l’utilisation du yuan chinois dans les règlements entre la Fédération de Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine », a déclaré Poutine, lors de pourparlers à un format élargi où les caméras étaient invitées. 

En reconnaissant le yuan, monnaie tierce, pour ses échanges avec d’autres pays, Poutine vient, par une simple déclaration, de consacrer le leadership économique et financier de la Chine. Poutine a également salué le chiffre record du commerce entre la Chine et la Russie. « 185 milliards de dollars en 2022, malgré la pandémie de COVID et les sanctions occidentales, il dépassera les 200 milliards en 2023. » 

La coopération énergétique entre la Fédération de Russie et la Chine se développe, tous les détails du gazoduc Force de Sibérie 2, qui doit alimenter la Chine et son industrie, ont été fixés. Moscou est prêt à aider les entreprises chinoises à remplacer les entreprises occidentales qui ont quitté la Russie. 

Le Léviathan militaro-économique tant redouté par Washington se lève. 

Pour rappel, en Afrique, le Soudan avait récemment exprimé son désir de renforcer ses liens avec la Russie. Selon un rapport, le Soudan et la Russie réfléchissent aux moyens de passer aux monnaies nationales dans les règlements mutuels. L’ambassadeur soudanais en Russie, Hassan Mohammed, a confirmé que les banques centrales des deux pays discutaient déjà de cette possibilité. 

L’Iran également prêt à abandonner le dollar dans ses échanges avec l’Afrique. 

Après le retrait de la France de la région du Sahel, certains pays de l’Afrique de l’Ouest se sont tournés vers l’Iran. Alors que l’Iran cherche à approfondir ses liens avec les pays africains, il a suggéré la création d’une banque commune avec les États africains afin de promouvoir la coopération et le commerce dans les monnaies locales. 

Le vice-président iranien chargé des affaires économiques, Mohsen Rezaei, a récemment déclaré que Téhéran pourrait stimuler de nombreuses industries de pointe en Afrique de l’Ouest, et que la création d’une banque commune avec des règlements en monnaie locale faciliterait les échanges. 

M. Rezaei a également expliqué qu’avec la création de la banque commune, il deviendrait possible de mener des transactions commerciales entre les pays sans devoir utiliser des dollars et des euros, et que toutes les parties n’en tireraient que des avantages. Les échanges non pétroliers entre l’Iran et l’Afrique n’ont cessé de croître. 

Ainsi, si l’Iran et les pays africains abandonnent le dollar américain pour mener leurs échanges commerciaux, cela porterait un coup considérable à la domination du dollar américain et aiderait énormément les pays africains et leurs économies en les débarrassant de leur dépendance à l’égard du dollar américain ou de l’euro, en particulier lorsque de nombreux pays africains sont confrontés au problème de la pénurie de dollars. 

La diminution des réserves de devises étrangères a encore limité l’accès aux dollars. Par conséquent, de nombreux pays africains ont pris des mesures de dédollarisation ces derniers temps. Comme nous l’avons déjà expliqué à nos lecteurs, l’Égypte et le Zimbabwe se sont efforcés de réduire progressivement leur dépendance à l’égard du dollar. 

La Communauté de l’Afrique de l’Est prévoit d’établir une monnaie régionale unifiée dans les années à venir. Une telle initiative donnerait l’élan nécessaire aux nations africaines pour devenir des acteurs indépendants dans le système mondial, plutôt que de dépendre de l’Occident. 

Ces récents développements en Afrique suggèrent que le continent se dirige maintenant vers une dédollarisation complète à un rythme plus rapide que jamais. Avec les bonnes intentions et une planification concrète, l’Afrique peut bientôt établir un avenir économique plus indépendant. 

Avec ses nombreuses ressources naturelles, une unification de la monnaie en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest va tellement renforcer ces monnaies, que la prochaine étape serait la monnaie unique africaine. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV