Au Yémen, le mouvement de Résistance Ansarallah a souligné dans un communiqué qu'il n'y avait plus d'autre choix que de frapper au plus profond de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.
Le mouvement Ansarallah estime que la coalition dirigée par l'Arabie saoudite a exploité une trêve parrainée par l'ONU pour durcir le blocus arbitraire contre le Yémen, soulignant qu'il lancerait certainement des frappes de missiles contre l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Même avec la trêve de six mois qui a expiré le 2 octobre 2022 et deux cycles de négociations pour prolonger le cessez-le-feu et lever le blocus des aéroports commerciaux et des ports d'entrée, l'alliance dirigée par Riyad est revenue sur les termes du cessez-le-feu et n'a pas honoré les accords précédents, lit-on dans le communiqué.
« Le principal objectif de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite en dehors de la trêve était d'empêcher les combattants d'Ansarallah de mener des opérations de représailles au plus profond de l'Arabie saoudite. De plus, le blocus maritime, terrestre et aérien paralysant le Yémen a créé une catastrophe humanitaire sans précédent », indique-t-il.
Ansarallah a décrit la famine et le siège comme des stratégies criminelles et cruelles de la coalition d'agression saoudo-émiratie contre le Yémen, arguant que cette pratique équivaut à un massacre collectif, conformément à la Charte et aux principes des Nations unies.
« Un siège est la même chose qu'une guerre, dont le but principal est de tuer autant de Yéménites que possible et de se venger d'eux en détruisant leurs moyens de subsistance. L'intention de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite derrière le cessez-le-feu était d'intensifier le blocus économique contre le Yémen. »
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Et d'ajouter : « La coalition dirigée par Riyad a profité du siège comme arme de guerre contre le Yémen. Le cessez-le-feu a également prouvé que la coalition saoudienne ne cherchait pas à réduire les souffrances de la nation yéménite. Elle est fermement opposée au paiement des salaires des fonctionnaires et ne connaîtra aucune limite pour resserrer le blocus contre la nation yéménite. »
Pendant ce temps, le quotidien arabophone libanais Al-Akhbar rapporte que le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite cherche à s’émanciper de la crise créée au Yémen.
Mohammed ben Salmane a suggéré qu'Ansarallah maintienne le contrôle du Yémen en échange de garanties de sécurité au régime de Riyad. Il a déclaré que la dernière série de pourparlers indirects qui avaient eu lieu en coulisses entre des représentants d'Ansarallah et des diplomates saoudiens, sous la médiation du sultanat d’ Oman, n’a pas abouti.
« Riyad fait maintenant preuve de beaucoup de flexibilité lors des négociations. Il n'a actuellement pas d'autre préoccupation que d'obtenir des garanties de sécurité que les installations stratégiques situées au plus profond du pays ne seront pas touchées. Il a abandonné l'illusion de transformer le Yémen en un pays sous sa tutelle et s'est plutôt contenté de garanties de sécurité », a également écrit le journal.
L'Arabie saoudite, en collaboration avec ses alliés arabes et avec le soutien logistique des États-Unis et d'autres États occidentaux, a lancé une guerre dévastatrice contre le Yémen en mars 2015.
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L'objectif de l’intervention militaire de la coalition saoudienne était d'en finir avec le mouvement Ansarallah, qui dirigeait les affaires de l'État en l'absence d'un gouvernement fonctionnel au Yémen, et de réinstaller le régime stipendié à Riyad d'Abd Rabbo Mansour Hadi.