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« Des ingérences dans nos affaires intérieures ne resteront pas sans réponse »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani. (Archives)

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a salué le développement des relations sino-iraniennes. Il a également tenu à condamner une déclaration conjointe que le Conseil de coopération du golfe Persique (CCGP) a récemment publiée simultanément à la visite d’un responsable chinois dans la région, « soulignant que toute ingérence dans les affaires intérieures iraniennes est rejetée ».

Devant les journalistes lors d’une conférence de presse hebdomadaire, lundi 12 décembre, Kanaani a affirmé que les relations entre l’Iran et ce pays d’Asie de l’Est se développaient, grâce à la volonté politique des responsables des deux parties.

« Nous sommes hôtes aujourd’hui d’une délégation chinoise dans le but d’étendre les relations bilatérales. Nous saluons le développement des relations et c’est un objectif que partagent les deux pays », a-t-il souligné.

Le diplomate iranien a indiqué que le plan global de coopération à long terme entre l’Iran et la Chine représente une feuille de route pour étendre les coopérations bilatérales, dont la mise en œuvre est à l’ordre du jour de part et d’autre.

Pour rappel, le président chinois Xi Jinping s’est rendu vendredi en Arabie saoudite, où il s'est également entretenu avec les responsables des pays du CCGP. Ils ont publié une déclaration commune, qui contenait plusieurs clauses avec des allusions directes aux affaires intérieures iraniennes, au programme nucléaire iranien et aux activités régionales du pays.

Cependant, l’ambassadeur chinois à Téhéran a réitéré samedi le respect de Pékin pour l’intégrité territoriale de l’Iran, et d’ajouter que la visite du président Xi à Riyad avait pour but d’aider davantage à la paix et la stabilité dans la région, et de promouvoir le dialogue en tant qu’un moyen de résoudre les problèmes régionaux.

L’ambassadeur a déclaré que la politique étrangère de Pékin envers la région du golfe Persique est basée sur « l’équilibre », ajoutant qu’« une prochaine visite en Iran du vice-Premier ministre chinois prouvera cette approche ».

Rappelons également que le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a lui aussi fait allusion, lors d’un point de presse lundi, à l’imminente visite du vice-Premier ministre chinois, Hu Chunhua, à Téhéran, pour dire que l’Iran et les pays riverains du golfe Persique sont des amis de Pékin.

« La Chine et l’Iran ont des liens d’amitié traditionnels ; les deux pays ont fait un choix commun de renforcer leur interaction stratégique globale », a-t-il ajouté. « Pékin et Téhéran souhaitent consolider leurs liens et coopérations et faire progresser leurs interactions », a ajouté l’homologue chinois de M. Kanaani.

Devant les journalistes, Kanaani a également réfuté le contenu du communiqué du CCGP sur plusieurs questions liées à l’Iran.

Il a déclaré que les allusions concernant les trois îles iraniennes dans le golfe Persique signifiaient une « ingérence dans les affaires territoriales » de l’Iran. Le porte-parole a assuré que les trois îles du golfe Persique, à savoir, Abu Musa, la Petite Tumb et la Grande Tumb sont « des parties inséparables du territoire iranien ».

« Nous considérons les revendications sur ces îles comme une ingérence dans les affaires intérieures de l’Iran et condamnons avec fermeté ces revendications », a-t-il annoncé.

À noter que les trois îles Abu Musa, la Petite Tumb et la Grande Tumb sont sous la souveraineté iranienne, mais sont illégitimement revendiquées par les Émirats arabes unis (EAU) comme faisant partie de leur territoire.

En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, Kanaani a condamné cette déclaration conjointe, là où elle contient des prises de position contre des « mesures légitimes de l’Iran envers le Plan global d’action conjoint (PGAC, JCPOA selon le sigle anglais, communément appelé l’accord sur le nucléaire iranien).

Il a souligné que les pourparlers sur la levée des sanctions se limitaient à la question nucléaire, ajoutant que l’Iran n’accepterait aucune dérive concernant le sujet des négociations.

Le diplomate iranien a réitéré l’insistance de Téhéran sur une sécurité régionale qui soit assurée par les pays mêmes de la région, sans permettre aucune ingérence étrangère.

Pour ce qui concerne les questions régionales, la RII reste fidèle à sa politique de base qui privilégie les pays voisins et le rôle des pays de la région pour y établir la sécurité, a précisé le porte-parole.

Nouvelles sanctions contre les pays de l’UE

Ailleurs dans ses propos, Kanaani a annoncé que l’Iran avait réagi en temps opportun aux actions non constructives de certains pays.

« Face à [l’inconduite] continue de certains pays parmi lesquels des pays de l’Union européenne, l’Iran se réserve le droit de prendre des mesures préventives », a-t-il déclaré.

« Dans ce droit fil, nous allons annoncer et appliquer une liste de nouvelles sanctions contre certains responsables européens, ainsi que des sanctions visant certaines autorités et institutions britanniques », a affirmé Nasser Kanaani, ajoutant : « Des ingérences dans les affaires intérieures de l’Iran ne resteront pas sans réponse et l’Iran ne se laissera pas influencer par des pressions politiques visant à lui arracher des concessions. »

Action en justice sur les mensonges des médias étrangers

Se référant à certains médias qui diffusent de fausses informations et incitent aux actes de terrorisme, y compris la chaîne de télévision londonienne Iran International financée par l’Arabie saoudite, Kanaani a déclaré : « Nous nous sommes déjà exprimés à ce propos et avons pris des mesures envers les médias basés à Londres. » Il a précisé que Téhéran aurait recours à un cadre juridique pour faire face à de telles tentatives d’incitation [aux émeutes et violences] menées par des médias étrangers.

La menace de suspendre la diffusion de Press TV, un geste irresponsable nettement politique

Le diplomate iranien a également fait allusion à la menace brandie par l’opérateur de satellites européen, Eutelsat, d’arrêter la diffusion des émissions de Press TV. « Press TV, étant l’unique chaîne de télévision anglophone importante en Iran, a été sanctionnée à plusieurs reprises et de diverses manières au cours des dernières années… dans l’espoir qu’elle ne puisse plus mener librement son travail d’information ».

« À notre avis, cette action est irresponsable et complètement politique et contraire aux réglementations internationales », a-t-il expliqué, ajoutant : « Une telle action est totalement contraire à la rhétorique de ces pays ; or, la chaîne Press TV a agi de manière transparente et responsable. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV