En réponse à la menace de suspension des émissions de Press TV, annoncée par l'opérateur de satellites Eutelsat, la chaîne d'information internationale en anglais, a rendu publique un communiqué explicite à ce sujet. Voici son contenu:
Le 14 novembre dernier, dans un geste anti-iranien évident, l'Union européenne a sanctionné la chaîne d'information anglophone Press TV. Le groupe français Eutelsat a alors adressé à la chaîne un avertissement lui indiquant que ses émissions par satellite devaient cesser.
Dans notre optique, cette action hostile de Eutelsat et surtout de l'Union européenne ne fait que refléter l'un des maillons de la chaîne d'actions visant à faire taire la seule voix du peuple iranien dans l'espace médiatique anglophone. Notre vécu à Press TV, depuis les débuts de cette chaîne en 2007, nous a permis de voir les différentes formes de suppression des plateformes de diffusion par satellite et par câble par les sociétés de services européennes et les régulateurs.
Citons entre autres le blocage des comptes d'utilisateurs sur les plateformes sociales, allant de Twitter à Facebook, en passant par Instagram et YouTube, et même la saisie du domaine .com du site Web de Press TV par le département américain de la Justice, de même que les sanctions infligées aux employés et aux dirigeants de la chaîne par le département américain du Trésor et l'Union européenne, qui font tous partie du terrorisme médiatique.
De plus, notre présentatrice, documentaliste et reporter principale, Marzieh Hashemi, a été arrêtée aux États-Unis dans le cadre de ce mouvement coordonné et planifié et a subi les mêmes violations inhumaines des droits de l'homme que celles auxquelles se livrent les concepteurs et les auteurs de ces actions.
Nous sommes aujourd'hui parfaitement conscients que la démarche conflictuelle américano-européenne vis-à-vis du réseau Press TV a atteint son plus haut niveau et que l'éclairage apporté par ce réseau sur les réalités de la société iranienne est une situation que ne peuvent supporter les pays européens.
C'est cette même Europe qui se montre particulièrement favorable à l'accueil de nombreux réseaux hostiles à la République islamique d'Iran et observe en silence la vague de haine, de division, de diffusion de fake news et de théorisation de la violence et des meurtres atroces commis par des émeutiers en Iran, et qui se charge de les sensibiliser et de les convaincre par le biais de ces médias de commettre plus de vandalisme et de semer le chaos dans les rues des villes iraniennes afin de mettre en péril la sécurité des citoyens iraniens, d'inciter les groupes séparatistes et de soutenir intelligemment les terroristes étrangers. C'est pour toutes ces raisons que ces réseaux suivent les événements et appelle cela la liberté d'expression.
L'adoption de la politique du deux poids deux mesures en matière de liberté d'expression et surtout de droits de l'homme par l'Union européenne, qui porte encore aujourd'hui l'empreinte du colonialisme et des crimes contre les droits de l'homme dans les pays d'Afrique et d'Asie, est devenue chose normale. Surtout qu'aujourd'hui, ses plus importants représentants sont confrontés à des protestations et des grèves massives. Il fallait s'y attendre: au lieu de s'occuper de la multitude de questions, de problèmes et de violations des droits de l'homme par ses États membres, elle dépose de fausses accusations contre un réseau iranien et oblige une société comme Eutelsat à retirer Press TV du système de diffusion par satellite.
L'Union européenne le sait, Press TV est un réseau qui montre la véritable image de l'Europe à elle-même et au monde entier et contrecarre également la campagne d’intoxication déclenchée contre l’Iran.
En conclusion, tout en condamnant cette action qui viole la liberté d'expression, et qui est entièrement politique et basée sur de fausses accusations, nous répondons à l'Union européenne que Press TV continuera à être la voix des sans-voix et à montrer le vrai visage du peuple iranien, qui n'a rien à voir avec les émeutiers soutenus par des commanditaires étrangers. Nous ne baisserons pas les bras et nous ferons de cette étape une nouvelle opportunité pour nos activités.
Nous avons interrogé Luc Michel, géopoliticien, sur sa vision de l'avenir de la « liberté d'expression » dans le monde et pour savoir si, de son point de vue, la voix qui s'oppose aux médias mainstream sera coupée ou développera son réseau et touchera de plus en plus d'auditeurs.