Un Palestinien a été tué et un autre grièvement blessé lors d’affrontements avec des militaires israéliens au nord-est de la ville de Ramallah, dans le centre de la Cisjordanie, ont indiqué le ministère palestinien de la Santé et des témoins oculaires.
Le ministère a déclaré dans un communiqué de presse que Musaab Nafal, 18 ans, du village de Sinjil, au nord-est de Ramallah, a été tué samedi 5 novembre après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par des troupes israéliennes.
Musaab Nafal est mort « des suites de graves blessures subies par des balles de militaires israéliens », affirme le ministère palestinien de la Santé dans son communiqué.
Un autre Palestinien, dont le nom n’a pas été révélé, a été grièvement blessé par les forces israéliennes, a-t-on appris du communiqué.
Les forces du régime de Tel-Aviv ont cependant refusé de remettre le Palestinien blessé aux équipes médicales pour se faire soigner, le plaçant plutôt en état d’arrestation.
Les médias israéliens ont rapporté que des soldats israéliens avaient tiré sur deux Palestiniens qui lançaient des pierres sur les véhicules des colons israéliens sur la route principale près du village de Sinjil, ajoutant que l’un avait été tué et l’autre blessé et arrêté.
وداع الشهييد مصعب محمد محمود نفل (18 عاما) في مجمع فلسطين الطبي بمدينة رام الله.
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) November 5, 2022
تصوير: عصام الريماوي pic.twitter.com/XXjYJqLERv
« Jusqu’à présent, 2022 est en passe d’être l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie depuis que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a commencé à suivre systématiquement les décès de Palestiniens en 2005 », a déclaré Tor Wennesland, Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, lors du débat public trimestriel du Conseil des 15 membres. Notant que la période considérée a été marquée par une flambée de violences mortelles dans toute la Cisjordanie, il a affirmé que les récents cas de violence quasi-quotidiens se sont déroulés dans un contexte d’expansion ininterrompue des colonies israéliennes, d’expulsions de Palestiniens et de démolitions de maisons.
Le jeudi 3 novembre, quatre Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens à Qods-Est et en Cisjordanie, dont Farouq Salameh, un combattant du Jihad islamique de la Palestine.
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Le Jihad islamique de la Palestine a riposté à ce crime israélien en tirant plusieurs roquettes sur les territoires occupés de la Palestine, suite à quoi le système antimissile Dôme de fer de l’armée israélienne s’est mis à tirer.
Plus de 185 Palestiniens, dont deux tiers étaient d’origine de Cisjordanie, ont été tués au cours de l’année en cours dans des attaques des militaires et des colons israéliens.
60 Palestiniens blessés dans des affrontements avec les militaires israéliens à Qods
Les médias palestiniens ont rapporté que des militaires israéliens avaient attaqué des dizaines d’étudiants de l’université de Birzeit qui s’étaient rassemblés à l’entrée nord de la ville d’al-Bireh pour commémorer le souvenir de leur camarade âgé de 20 ans, tué jeudi 3 novembre par les balles des militaires israéliens.
Selon des témoins oculaires, les militaires israéliens ont non seulement fait usage de gaz lacrymogènes, mais aussi de balles réelles contre les étudiants contestataires, dont un a été touché à la jambe et des dizaines d’autres ont été asphyxiées après avoir inhalé du gaz lacrymogène.
Par ailleurs, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré dans un communiqué que quelque 60 personnes avaient été blessées lors d’affrontements avec les forces israéliennes, près de l’université al-Qods dans la ville d’Abou Dis, à l’est de Qods.
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Il a indiqué que 50 cas d’étouffement dus à l’inhalation de gaz lacrymogènes et 9 cas de brûlures à la main dues aux gaz lacrymogènes et aux bombes assourdissantes avaient été enregistrés. Un Palestinien a également été blessé après avoir reçu une balle en cartouche de gaz lacrymogène dans la tête.
Le crime de guerre israélien à Gaza doit faire l’objet d’une enquête : (Amnesty International)
Amnesty International a déclaré dans un nouveau rapport que les crimes de guerre commis par le régime israélien lors de son assaut d’août dernier sur la bande de Gaza devraient faire l’objet d’une enquête. Les enquêtes menées par cette organisation montrent que les attaques israéliennes ont causé beaucoup de destructions, de morts et de dégâts aux Palestiniens, ce qui équivaut à un crime de guerre. La requête pour faire face à ces crimes a été soumise au tribunal de La Haye.
Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a déclaré dans un rapport que « les attaques meurtrières de trois jours que nous avons examinées, doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre — toutes les victimes d’attaques illégales ainsi que leurs familles méritent justice et réparations ».
« La dernière offensive d’Israël sur Gaza n’a duré que trois jours, mais c’était amplement le temps de déclencher de nouveaux traumatismes et destructions sur la population assiégée », a indiqué Callamard.
Agnès Callamard a souligné que les violations documentées par Amnesty International ont été perpétrées dans le contexte du blocus illégal imposé par Israël à Gaza depuis 2007, le décrivant comme outil clé du régime d’apartheid.
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« Les Palestiniens de Gaza sont dominés, opprimés et séparés, ils sont pris au piège d’un cauchemar de 15 ans où des attaques illégales récurrentes ont causé une crise humanitaire qui s’aggrave », a-t-elle expliqué.
En plus d’enquêter sur les crimes de guerre commis à Gaza, souligne-t-elle, la Cour pénale internationale (CPI) devrait considérer ces crimes contre l’humanité comme l’apartheid, et ce, dans le cadre de son enquête en cours dans les territoires palestiniens occupés.