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Zoom Afrique du 17 août 2022

Zoom Afrique du 17 août 2022

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Actualité en Afrique :

  • Le Tchad demande l’appui du Sénégal pour aller au bout de la transition
  • Le Sénégal appelle à soutenir le Mali dans sa lutte contre le terrorisme
  • Selon un sondage chinois, 91,46 % des Africains reconnaissent le leadership chinois
  • Le Cameroun annonce une hausse de 6% dans les exportations de bananes de juillet 2022 

 

Analyses de la rédaction :

1. Mali : fin des haricots pour Barkhane 

Après 9 ans sur place, l'armée française a quitté le Mali le 15 août. 

L’état-major français a annoncé ce lundi le départ du dernier soldat français de l’opération Barkhane du territoire malien, près de 10 ans après le début de l’occupation de la France dans ce pays.

Selon l’état-major de l’armée française, l’évacuation de la base française de Gao, la plus importante au Mali, s’est achevée en moins de 6 mois, une période initialement prévue et après quoi les troupes françaises se trouvaient illégalement en territoire malien.

L’état-major de l’armée française a déclaré que cette base a été remise ce lundi à l’armée malienne, mettant ainsi fin à 9 ans de guerre contre les groupes armés au Mali.

Partout en Afrique, l'influence de Paris recule à mesure que celles de Moscou et Pékin augmentent.

Une occupation des plus effroyables, selon certaines informations. 

En janvier 2013, il est vrai que le peuple malien avait accueilli le président français et ses troupes militaires en héros, croyant qu’ils étaient venus au Mali pour libérer le peuple de la menace terroriste. Et dans les médias mainstream et également dans les discours des occupants de l’Élysée, on lit et on entend souvent le même refrain: en 2013 c’était à la demande du gouvernement malien que la France est intervenue. Pourtant, si le peuple malien avait su sous quelles conditions les militaires français allaient intervenir, il est clair qu’il n’aurait jamais accepté cette intervention.

Pour rappel, en 2013, le gouvernement malien avait seulement demandé un appui aérien pour repousser les terroristes qui descendaient jusqu’à Bamako. Et c’est l’Élysée qui a insisté pour faire venir également les troupes au sol, et non le gouvernement malien. De plus, pris par le temps, car les terroristes descendaient assez rapidement, Paris avait largement pris le temps de renvoyer la demande d’appui aérien de Bamako en insistant bien sur le fait que le gouvernement malien devait impérativement réécrire sa demande en incluant les troupes au sol et renvoyer cette demande à l’Élysée, mais également à l’ONU. Les termes du contrat étaient parfaitement bien préparés pour ne laisser aucun droit à l’État malien, comme par exemple, si le matériel militaire français venait à être détruit ou endommagé, c’est l’État malien qui devrait rembourser les dégâts. Ou encore, s’il y a des dommages collatéraux comme la destruction de domiciles ou la mort de civils maliens, c’est l’État malien qui est responsable et aucunement l’État français. Le contrat que la France avait donc imposé à Bamako était totalement inégal et était complètement en la défaveur du Mali. 

C’est l’une des raisons pour laquelle, la France n’a jamais été inquiétée pour les nombreux civils maliens qu’elle a tués, ou les nombreux domiciles détruits. Et donc, on comprend mieux pourquoi la Communauté internationale n’a jamais condamné les exactions des militaires français sur le sol malien.

Partout, sur le continent, la France recule. Les entreprises tricolores ont perdu la moitié de leurs parts de marché depuis vingt ans, au profit de la Chine, de la Russie ou encore de l’Iran et de l’Inde. De Dakar à Niamey en passant par N’Djamena, les manifestations de rues contre la France se multiplient. Dernier exemple au Tchad, le 14 mai dernier, quelques milliers de Tchadiens défilaient au cri de « la France dégage ! » et ont saccagé sept stations-service Total. La perte d’influence peut aussi se mesurer à la décision de deux piliers de la francophonie, le Togo et le Gabon, d’adhérer, en juin dernier, au Commonwealth, comme le Rwanda l’avait fait en 2009.

Bref, les Maliens ont crié haut et fort “France dégage” et la France a finalement succombé. Un clap de fin pour la France et les Maliens ont repris leur destin en main.

 

2. Niger/Burkina : des manifestations anti-France émergent

Une quinzaine d'organisations de la société civile nigérienne ont lancé, début août, un mouvement dénommé "M62: Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple", en vue de s'opposer à la présence militaire française au Niger. Elles ont appelé à une journée de protestation à travers l'organisation d'une marche pacifique suivie de meeting le mercredi 17 août 2022 à partir de 9h sur l'ensemble du territoire national notamment dans tous les chefs-lieux de communes, de départements et de régions. 

La mobilisation annoncée pour le 17 au Niger s'inscrit dans la dynamique observée au Burkina Faso voisin avec un rassemblement, vendredi dernier, dans la capitale. La police a dispersé vendredi à coups de gaz lacrymogènes des manifestants qui tentaient de se rassembler à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso.

Rassemblés par petits groupes au rond-point des Nations unies, au cœur de Ouagadougou, les manifestants, dont certains, brandissant des drapeaux russes ont tenté de marcher en direction de l'ambassade de France, avant d'être dispersés par la police. Ce rassemblement s'est tenu à l'appel d'une nouvelle coalition d'organisations rassemblées au sein du M30 Naaba Wobgo, du nom d'un ancien empereur mossi qui s'était opposé à la France au XIXe siècle. 

Une manifestation d’organisations de la société civile nigérienne, visant à protester contre la présence de Barkhane, a été interdite par les autorités du pays. La force française, qui a achevé son départ du Mali, s’est redéployée au Niger voisin.

Après 9 ans de présence au Mali, Barkhane a quitté le pays hier, lundi 15 août 2022, en libérant la dernière base de Gao. La force française a désormais établi ses quartiers au Niger. Ce que n’entendent pas des organisations de la société civile nigérienne, qui projettent d’organiser des manifestations pour protester contre la présence de l’armée française sur leur sol. Les autorités du Niger ont tout simplement interdit la manifestation annoncée pour le mercredi 17 août 2022.

Lundi soir, Oumarou Dogari, Maire central de la capitale nigérienne, Niamey, s’est fendu d’un communiqué, dans lequel il indique que «la marche suivie d’un meeting que projette d’organiser le REPPAD (Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement) le 17 août 2022, est interdite». Pour justifier cette mesure, l’édile de la ville évoque des «raisons sécuritaires», notamment «troubles à l’ordre public».

En réponse, le Coordonnateur du REPPAD a jugé l’interdiction de leur manifestation non conforme à la loi et compte «attaquer cette décision du Maire devant la justice». «Nos avocats sont déjà sur le dossier», a poursuivi Abdoulaye Seydou, appelant les Nigériens à rester mobilisés. Début août, la CNDH (Commission nationale des droits humains) avait déjà donné de la voix pour dénoncer le redéploiement de Barkhane au Niger.

En effet, cet organisme des droits humains avait dénoncé «les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funèbre de déstabilisation du Sahel», appelant à réitérer «notre opposition à la présence militaire française dans notre pays». La CNDH avait exigé le «départ immédiat» de Barkhane.

 

3. Mali : une base militaire russe en vue ?

Selon la Direction de l’Information et des Relations publiques des Armées, 42 soldats maliens ont perdu la vie, le lundi 8 août 2022, lors d’une attaque attribuée aux terroristes dans la ville et le camp de Tessit, dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Burkina et le Niger. Des notables de la localité y ont également perdu la vie. En revanche une dizaine d’assaillants ont été neutralisés, annonce la même source.

C’est la deuxième attaque d’envergure des Groupes Armés Terroristes et de leurs commanditaires contre Tessit. Cette localité et son camp en ont fait l’objet en mars 2021. L’embuscade tendue, à cette époque, par les fantassins de Daech avait occasionné la mort d’une trentaine de soldats maliens. La question qui taraude les esprits est la suivante : mais pourquoi tant d’acharnement de ces forces du mal contre Tessit ?

Cette localité est la principale ville malienne dans la zone des « Trois frontières ». Où les groupes terroristes en dépit des neuf ans de présence « Barkhane » ont pu prospérer. La région est prospère grâce aux trafics d’armes, de drogues, de cigarettes, de médicaments contrefaits. Tessit est aussi et surtout une zone très riche en ressources minières et d’hydrocarbures naturellement convoitée par ces insatiables et tyranniques prédateurs occidentaux, la France en tête. Dont les autorités ont publiquement déclaré que le Mali payera cher son impertinence à leur tenir tête jusqu’à la rupture de coopération.

Maintenant, Barkhane a définitivement quitté le territoire malien. Elle s’est repliée avec armes et bagages sur le Niger un pays dont le pouvoir, très hostile à Bamako, est inféodé à la Macronie. A en croire des sources militaires maliennes, les groupes armés terroristes, qui ont récemment attaqué Tessit, sont arrivés de ce pays voisin, lourdement armés et munis d’une logistique sophistiquée. Ils auraient bénéficié d’appuis aériens d’un pays étranger (drones et hélicoptères). Il est hélas fort à parier que les mercenaires recrutés, formés, motivés et mis en mission par ces Occidentaux vont encore frapper des dispositifs militaires du Mali. L’attaque de Tessit n’est-elle pas visiblement l’ultime tentative de déstabilisation du Mali ?

Après les menaces françaises, les USA ont pris le relais en interdisant publiquement aux pays africains de coopérer avec la Russie sous peine d’être considérés comme des ennemis. On veut empêcher les pays africains d’affirmer leur souveraineté diplomatique et économique. La seule façon pour le Mali de contrer ces menaces est certainement la concrétisation d’un véritable accord de défense avec la Fédération de Russie. Pourquoi ne pas lui accorder l’installation d’une base militaire dans le pays ? Eh bien oui, à force de vouloir imposer des choses aux Africains, il faudrait aussi les assumer. Une politique néocolonialiste et unilatéraliste n’amène évidemment rien de bon.

Les pays comme la Russie, l’Iran ou la Chine ne sont-ils pas les alliés du moment ? Bien sûr que oui !

Toutefois, certains souverainistes maliens ne seraient jamais en faveur d’une décision des Autorités de la Transition, qui autoriserait, sur le territoire malien, l’établissement d’une base militaire de la Fédération de Russie. Alors que, dans le contexte d’insécurité grandissante qui prévaut dans le pays et la certitude que le terrorisme y sévissant est organisé et entretenu par des puissances étrangères obsédées par l’accaparement des richesses du sous-sol, imposent une telle décision. Même si elle n’est pas forcément la panacée, elle serait logiquement l’ultime solution pour éviter la balkanisation du Mali et de toute l’Afrique de l’Ouest. Faire donc venir des puissances étrangères, mais cette fois-ci, réellement “alliées” et non “colons”, pourrait non seulement être bénéfique pour l’Afrique, mais également pour ses alliés. D’où le terme gagnant-gagnant.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV