TV
Infos   /   A La Une   /   Iran   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU   /   LE CHOIX DE LA RÉDACTION

Haaretz: "La Russie dépend désormais de l'Iran"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les présidents iranien et russe, respectivement Ebrahim Raïssi et Vladimir Poutine se serrent la main. ©Irandaily

« L'approbation de la Turquie pour l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'OTAN montre comment la guerre en Ukraine a forcé Moscou à compter sur l'Iran pour contourner les sanctions », c’est ce qu’a écrit le journal israélien Haaretz.

Zvi Bar'el, auteur de l’article pour Haaretz a écrit que « les quatre heures qu'Erdogan a passées avec le président finlandais et le Premier ministre suédois à Madrid mardi ont été inquiétantes pour Vladimir Poutine ».

« Le président russe pensait apparemment qu'Erdogan resterait son rempart contre l'élargissement de l'OTAN, tout comme Ankara avait refusé de se joindre aux sanctions occidentales contre la Russie. »

Il y a trois semaines, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est rendu en Turquie à la tête d'une importante délégation. Officiellement, le but de la discussion portait sur le passage de la mer Noire pour que le blé ukrainien puisse atteindre la Turquie puis le Moyen-Orient et l'Afrique, réduisant ainsi la pénurie mondiale de blé et le risque de famine en Afrique.

Un tel itinéraire nécessiterait des escortes et une surveillance militaires pour empêcher les transferts d'armes, ainsi que des accords de paiement acceptables, mais un tel accord, qui apporterait également des avantages économiques et politiques à la Turquie, était subordonné à l'acceptation par Ankara de la demande de Moscou de ne pas attaquer la Syrie pour étendre sa « zone de sécurité » dans la région du Kurdistan irakien et faire avancer son objectif consistant à expulser les miliciens kurdes syriens.

« C'est une question où les intérêts de la Russie, de l'Iran et de l'Amérique se chevauchent. Maintenant, les entreprises russes doivent décider comment procéder et si elles doivent même conserver leurs actifs dans la région du Kurdistan », indique Haaretz.

La Russie doit également compter davantage sur l'Iran pour éviter les sanctions internationales. Lavrov, entre de fréquents voyages au Moyen-Orient, s'est rendu à Téhéran la semaine dernière pour établir un système de coopération économique pour importer des marchandises iraniennes en Russie et des marchandises russes en Inde via l'Iran.

Zvi Bar'el a ajouté ensuite que « la Russie doit également compter davantage sur l’Iran pour contourner les sanctions internationales ».

Lavrov, a-t-il ajouté, lors d’une visite à Téhéran la semaine dernière, a établi un système de coopération économique pour importer des marchandises iraniennes en Russie et des marchandises russes en Inde via l’Iran.

« La Russie a également importé une gamme de produits électroniques d'Iran, notamment des appareils électroménagers, des ordinateurs et des téléphones portables fabriqués aux Etats-Unis, qui arrivent apparemment en Iran via les pays du golfe Persique », précise l’article.

Selon des sources iraniennes, les hommes d’affaires russes apprennent de leurs homologues iraniens comment contourner les sanctions et utiliser des méthodes de paiement non bancaires. Le commerce entre la Russie et l’Iran dépasse actuellement les 5 milliards de dollars par an, mais ces deux pays ont signé des accords à long terme qui incluent les engagements de la Russie à investir des milliards de dollars en Iran. Ils comprennent également la vente d’armes avancées russes à l’Iran, dont des systèmes radar S-400 et des avions de chasse Soukoï-35.

En outre, la Russie et l’Iran ont l’intention d’ouvrir une route pour remplacer la traditionnelle; celle-ci allant de Russie vers l’Inde en traversant la mer Baltique jusqu’au détroit de Gibraltar, puis la mer Méditerranée via le canal de Suez. La nouvelle route atteint l'Iran et la mer Caspienne depuis le sud du Turkménistan, puis continue à travers l'Iran jusqu'aux Emirats arabes unis et de là par bateau, elle rejoint l'Inde. Cela réduit les coûts de transport de 30 % et le temps de transport de moitié.

« Le résultat de tout ce qui précède est que la Russie, qui était autrefois une grande puissance et pouvait dicter à l'Iran ou au moins influencer sa politique, est maintenant devenue dépendante de la coopération de l'Iran », note Haaretz.

« En effet, l’on s’attend à ce que la nouvelle route d’exportation réduise le transport via le canal de Suez et, par conséquent, réduise les revenus de l’Egypte ; mais dans la conjoncture où la Russie est sous de lourdes sanctions internationales, le Moyen-Orient arabe, qui principalement pro-américain, n’est pas très attractif pour Moscou », conclut le journal.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV