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Uranium enrichi : l’Iran en dispose 18 fois plus que la « normale » (AIEA)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des centrifugeuses dans une installation nucléaire iranienne. (Archives)

Le représentant permanent de l’Iran auprès des organisations internationales basées à Vienne a déclaré qu’un dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur les réserves d’uranium enrichi de l’Iran ne reflète pas la vaste coopération de l’Iran avec l’AIEA.

Mohammad Reza Qaebi, le chef de la Mission permanente de la République islamique d’Iran auprès des organisations internationales à Vienne a fait ce commentaire lundi après que l’AIEA a affirmé qu’elle estimait que le stock d’uranium enrichi de l’Iran avait atteint plus de 18 fois la limite fixée dans l’accord de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales.

La limite fixée lors de l’accord de 2015, officiellement connu sous le nom de PGAC, est de 300 kg (660 livres) d’un mélange spécifique, soit l’équivalent de 202,8 kg d’uranium.

Dans un rapport, Rafael Grossi, le directeur général de l’AIEA, a également prétendu que l’Iran poursuivait son enrichissement d’uranium à des niveaux supérieurs à la limite de 3,67 %, fixée dans le cadre du PGAC.

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« Le rapport du directeur général de l’AIEA ne reflète pas la vaste coopération de l’Iran avec l’AIEA », a déclaré Qaebi précisant que le rapport devrait être présenté au Parlement européen avant le troisième cycle de discussions techniques, avant même la fin des étapes énoncées dans la déclaration commune.

Le représentant permanent de l’Iran auprès des organisations internationales basées à Vienne a déclaré que le rapport, en mettant de côté les arguments détaillés, motivés et techniques avancés par la partie iranienne et en les qualifiant injustement d’invalides, continue de s’appuyer sur les hypothèses prédéterminées de l’agence et présente une approche unilatérale.

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« La République islamique d’Iran considère cette approche non constructive pour les relations étroites et la coopération en cours entre l’Iran et l’AIEA », ajoute Qaebi qui estime qu’une telle approche pourrait fournir l’excuse nécessaire aux opposants aux relations Iran-AIEA ainsi qu’aux détracteurs de la relance du PGAC.

Dans un rapport séparé publié lundi, l’AIEA a affirmé qu’elle avait encore des questions qui n’étaient pas clarifiées sur les matières nucléaires dont, selon l’agence, l’utilisation n’était pas annoncée par la partie iranienne.

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Se référant au deuxième rapport de l’AIEA, Qaebi a déclaré que toutes les activités nucléaires pacifiques de la République islamique d’Iran avaient été menées dans le cadre du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et conformément aux mesures compensatoires légales prévues par la loi adoptée par le Parlement iranien.

« Par conséquent, l’Agence n’aura pas accès aux informations de mémoire de ses caméras déployées et à d’autres informations à cet égard tant qu’un accord ne sera pas conclu pour la relance du PGAC », a souligné le responsable iranien.

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Le haut diplomate a déclaré que la République islamique d’Iran avait averti à plusieurs reprises les responsables de l’AIEA de la nécessité de s’abstenir de divulguer des informations détaillées sur les activités nucléaires du pays, ce qui n’a pas été pris au sérieux par les responsables de l’Agence.

Les rapports de lundi interviennent alors que les pourparlers dans la capitale autrichienne de Vienne pour la relance du PGAC restent toujours dans l’impasse.

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Réagissant à la fuite des rapports de l’agence dans les médias, le négociateur en chef de la Russie, Mikhail Ulyanov a déclaré que cette décision entraînerait de nombreuses spéculations avant et pendant la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA la semaine prochaine.

Plusieurs cycles de négociations entre l’Iran et le groupe de pays P4+1 - Grande-Bretagne, France, Allemagne, Chine et Russie - se sont tenus dans la capitale autrichienne depuis avril 2021 pour ramener Washington dans l’accord. Les pourparlers excluent cependant les diplomates américains en raison du retrait de leur pays.

Les pourparlers sont suspendus depuis mars alors que les États-Unis insistent sur leur refus de réparer les torts du passé, notamment de retirer le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la liste noire.

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L’Iran soutient que la désignation du CGRI en 2019 faisait partie de la soi-disant campagne de pression maximale de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump contre l’Iran, et par conséquent, elle doit être annulée sans condition.

L’administration Joe Biden s’oppose à une telle mesure, même si elle a admis à d’innombrables reprises que la politique de pression maximale de Trump a été un échec désastreux.

Dans ce cadre, il convient de mentionner que le principal négociateur de la République islamique d’Iran, Ali Bagheri s’est rendu aujourd’hui à Oslo et a annoncé que des pourparlers sérieux et constructifs sur des questions bilatérales, régionales et internationales étaient à l’ordre du jour de cette visite.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV