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Que cache la première usine de fabrication de drones iraniens au Tadjikistan?

Le chef de l'état-major iranien et le ministre tadjik de la Défense (Capture d'écran)

Est-ce la main tendue de l’OSC à l’Iran et au-delà de lui à l’axe de la Résistance qui prend forme ? Alors même que l’échec otano-américain en Ukraine à mettre au pas la Russie, à lui casser économiquement le cou, à briser militairement le dos à son armée, à pousser les Atlantistes à miser tout sur l’extension de l’OTAN, par Finlande et Suède interposées, une information-choc a fait ce mardi la une des médias iraniens. Invité à se rendre à Douchanbé, capitale tadjik, et ce, suite à une visite d’il y a deux mois du ministre tadjik de la Défense à Téhéran, le chef de l’état-major iranien a inauguré au Tadjikistan, la première usine de fabrication de drones iraniens en Asie centrale.

Et l’évènement est unique, car si le drone « Ababil II » iranien est fabriqué au Venezuela dans une usine d’assemblage gérée par l’armée vénézuélienne, il n’en est pas de même au Tadjikistan, pays comme Iran persanophone où cette usine semble avoir réuni aux côtés des forces armées tadjikes, les conseillers et les opérateurs iraniens. Est-ce une simple coopération militaire ?

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Loin de là, dans la mesure où le pays qui partage quelque 1500 km de frontières avec l’Afghanistan se trouve dans le viseur US rien que par la nature de ses relations à la fois avec la Russie et la Chine.

Rappelons que la Russie y détient sa plus grande base militaire extraterritoriale dite 201e forte de 6000 à 7000 hommes, de 96 réservoirs de 300 véhicules blindés, de 5 avions d’attaque au sol et de 8 hélicoptères, entre autres. Idem pour la Chine qui de commun accord avec Moscou a érigé dès 2021 une base pour la police tadjike, et ce, sur les frontières avec l’Afghanistan. Que vient faire une usine-base de drone « Ababil II » iranien dans cet environnement ?

Les agissements des agents daechistes des USA en Afghanistan où ils commettent depuis deux mois et de parfait concert avec le Pakistan post Imran Khan des attentats anti-chiites et anti-sunnites pourraient nous conduire à la réponse.

Quelque 1500 km de frontières communes avec l’Afghanistan et déjà plusieurs pilonnages signés Daech, il y a de quoi pousser Douchanbe à chercher aide et assistance du côté de l’Iran, pays engagé depuis 11 ans aux côtés de ses alliés au sein de l’axe de la Résistance dans la guerre anti agents de la CIA et des services secrets occidentaux, baptisés Daech, Daech K, Al Nosra, Al Qaïda… Au fait depuis le coup d’État US à Islamabad et la mise à la porte du PM pro Chine pro Russie du Pakistan il est clair que les Yankee travaillent à une banalisation de Daech en Afghanistan et à l’acceptation de cette banalisation par les talibans.

N’est-ce pas un danger mortel à la fois pour le Tadjikistan, mais aussi la Russie, la Chine et évidemment l’Iran qui accueille sur son sol quelque 10 000 000 réfugiés afghans ?

Or ce défi est encore plus grand pour Douchanbé dont le ministre de la Défense a annoncé l’organisation de futurs exercices militaires avec l’Iran dans la mesure où ce pays est depuis longtemps convoité par les USA qui moyennant de foutus investissements cherchent à s’y infiltrer et à faire ce qu’ils savent le mieux le faire : la déstabilisation.

L’ambassadeur US à Douchanbé en a annoncé la couleur : d’ici deux ans les Américains envisagent d’investir à hauteur de 60 millions de dollars au Tadjikistan pour dixit et on en vient au cœur du problème, » la surveillance aérienne des frontières tadjikes avec l’Afghanistan » et ce « via des drones de type Pouma ». Est-ce par souci de faire un contrepoids à cette claire tentative d’infiltration aérienne US dans le ciel de l’un des pays les plus stratégiques de l’Organisation de la sécurité collective que l’axe Tadjikistan-Russie-Chine a lancé un appel d’aide aux drones iraniens ?

Sans doute d’autant plus que la Russie combat les USA en Ukraine, la Chine a du souci à se faire pour le Taiwan,  que tous les deux, plus ou moins dépités par les tentatives divisionnistes US ciblant l’OSC cherchent une alliance militaire forte anti Occident propre à contrebalancer les Yankee. Une usine de fabrication d’Ababil 2 n’est peut-être pas une base militaire extraterritoriale, mais elle est un bon prétexte pour que les conseilleurs militaires tadjiks, russes et chinois travaillent avec les Iraniens et qu’ils brandissent la présence de l’Iran et de ses drones sous le nez et la barbe des Américains en les renvoyant à ce constat bien véridique de l’ex-chef du CentCom, McKenzie, « l’US Air Force a perdu sa supériorité au Moyen-Orient pour cause de drones iraniens ». 

Mais pour l’Iran en quoi serait utile cette présence ? Certes c’est le premier marché pour l’armement iranien après l’expiration des sanctions internationale, mais c’est bien plus qu’un marché : après avoir conquis le Venezuela les drones iraniens font une première percée en Asie centrale infestée, comme chacun le sait et avec le Caucase par Israël. Ce mardi, juste au moment où l’usine d’ Ababil 2 iranien ouvrait ses portes, à Bakou, les conseillers israéliens et turcs faisaient exercer les soldats azéris aux drones. N’est-ce pas que le Tadjikistan n’est pas si loin des bases israéliennes près des frontières iraniennes et que les essaims de drones iraniens viennent de trouver une base d’attache extraterritoriale, géographiquement trop bien placée à contrer Israël….

Mais à quoi ressemble le drone multi-role Ababil II? 

Ababil II est une conception simple, relativement peu coûteuse, mais pratique, qui peut tout couvrir, reconnaissance, combat, surveillance et kamikaze. C'est un drone de masse totale maximale de 80 kilos, d’une envergure de 3,25 mètres et d’un rayon d’action compris d'environ 120 km. Introduit en 1999, il dispose d'un système de contrôle de vol amélioré. Le système de navigation Ababil II est GPS/INS, et son guidage et son contrôle peuvent être à la fois à distance et automatiques, et en mode automatique, la portée de ce drone augmentera.

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Le drone est propulsé par un moteur à pistons bicylindre de 25 chevaux qui consomme environ 5 litres de carburant par heure. Il n'a pas besoin de survoler la piste et peut être piloté à partir d'un rail d'accélérateur derrière une camionnette. Récemment, la marine du CGRI a également démontré sa capacité à le piloter à partir de vedettes rapides. Mais Ababil II est-il le seul à inclure le ciel centre asiatique? Autre point marquant de la visite du général Baqeri et de l'inauguration de cette usine de drones est la présence d'une affiche d'un grand drone iranien, le Fotros.

L'IAIO Fotros est un drone de reconnaissance, de surveillance et de combat construit par l'Organisation des industries de l'aviation iranienne et dévoilé en novembre 2013. Il s'agit du plus grand drone iranien avec une portée opérationnelle de 1 700 km à 2 000 km, une autonomie de vol de 16 à 30 heures. 

La surveillance des frontières maritimes et terrestres, la surveillance des oléoducs, les télécommunications. Le drone a également la capacité d'enregistrer des vidéos et des photographies aériennes et d'envoyer des images en direct (en temps réel) et la capacité d'enregistrer des images au poste de contrôle au sol, la capacité de planifier un aller-retour, d'effectuer des missions sur un ordinateur en s'appuyant sur le pilote automatique et systèmes de navigation internes tels que GPS/INS et envoi constant d'informations de vol. Le drone a une capacité supérieure à celle du Predator MQ-1 de General Atomics américain... La désaméricanisation et la dé-sionistaion du ciel centre asiatique ont commencé... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV