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Zoom Afrique du 21 mars 2022

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En Centrafrique, alors que Bangui déploie des efforts dans le but de réunifié le pays en lançant notamment le dialogue républicain, les différents groupes armés ainsi que la Minusca continuent leurs tentatives de sabotage. Voici ce que les Autorités centrafricaines ont découvert cette semaine...

Actualité en Afrique :

  • Le Mali retrouve sa place de leader de la production de coton en Afrique
  • $ 127 millions pour désenclaver les zones pastorales à l’Est du Niger
  • Burkina: des dizaines de terroristes neutralisés à Djibo
  • Alpha Condé déclenche la polémique en Guinée et égratigne Ouattara

Analyses de la rédaction :

1. Guerre Ukraine: la voix de l'Afrique doit compté dans le monde

Lors d’une conférence de presse, le ministre chinois des Affaires étrangères a estimé que l’Afrique était marginalisée et que la voix du continent comptait peu dans la résolution du conflit en Ukraine.

Ce dimanche, Wang Yi, conseiller d’État et ministre chinois des affaires étrangères, était en visioconférence avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Objectif de la conférence : montrer que la Chine « continuera à se tenir aux côtés de l’Afrique, qu’elle soutiendrait l’Afrique dans le maintien de sa paix et de sa sécurité, dans l’accomplissement de sa relance économique ainsi que dans la défense de ses droits et intérêts légitimes », selon le média d’Etat China.org.

Pour le ministre chinois des Affaires étrangères, « alors que la crise ukrainienne a eu un impact majeur sur la situation en Europe et que cet impact s’étend désormais au monde entier, l’Afrique en particulier ne doit pas être oubliée, marginalisée ni victimisée ».

Les médias d’État chinois assurent que l’Empire du Milieu apportera « sa pleine contribution à l’indépendance et au développement durable de l’Afrique ». Un discours qui tranche avec ceux de l’Occident, entre les État-Unis qui ont, ces dernières semaines, tenté de rallier les pays africains derrière eux pour sanctionner la Russie, et la France qui multiplie les ingérences notamment au Mali.

Pour la Chine, le conflit en Ukraine ne doit pas faire oublier les enjeux du continent. « Plus la situation internationale est troublée, plus il faut accorder d’attention aux voix africaines et plus il faut apporter de soutien et d’assistance à l’Afrique », assure ainsi Wang Yi.

Les populations africaines victimes des sanctions contre la Russie

Le chef de la diplomatie chinoise estime que l’Afrique, comme la Chine, aurait une carte à jouer dans le conflit russo-ukrainien si elle était écoutée. « Nous (Wang Yi et ses homologues africains, ndlr) sommes généralement d’accord sur le fait qu’il existe plus de deux options, en dehors de la guerre et des sanctions, pour résoudre les questions sensibles internationales et régionales ».

Un coup de pied dans la fourmilière : là où les ministres chinois et africains des Affaires étrangères estiment que « le dialogue et la négociation constituent la solution fondamentale, à laquelle il faudrait adhérer dans la situation actuelle », les sanctions pleuvent contre la Russie de la part de l’Occident. Des sanctions qui ont un impact en Afrique, un continent dépendant de la Russie et de l’Ukraine, notamment en termes d’importations de céréales. « Les sanctions à l’encontre de la Russie ont frappé l’économie mondiale de manière significative et elles ont un impact majeur sur la relance économique dans les régions moins développées d’Afrique », indique en effet l’Institut des études sur l’Asie occidentale et l’Afrique.

Pour Wang Yi, les premières victimes africaines du conflit et des sanctions sont les populations. Le ministre chinois prône la souveraineté diplomatique des pays africains et est partisan du non-alignement qui s’est produit lors du vote au Conseil de sécurité de l’ONU. « Nous devons résister à la mentalité de Guerre froide et nous opposer à la confrontation entre camps », a-t-il simplement affirmé.

 

2. Mali: et si la CEDEAO se retournait contre Paris ?

Le Mali se montre de bonne foi suite aux exigences de la Communauté internationale quant à une date des élections, mais visiblement, la partie adverse veut absolument jouer la carte de l’intransigeance. Pourquoi un tel deux poids deux mesures, alors que la Communauté internationale s’est dit accompagnatrice des pays voisins comme le Burkina Faso ou encore le Tchad ?

Dans le cadre de la poursuite des négociations entre le Mali et la CEDEAO, le Médiateur mandaté, Goodluck Jonathan a effectué une visite de travail de 24 heures, le 18 mars 2022 à Bamako.

Durant son séjour en terre malienne, il a rencontré les autorités de la Transition autour des travaux qui portaient en substance sur la proposition d’un chronogramme de la Transition. Le 26 février dernier, la CEDEAO a émis une proposition aberrante du chronogramme qui allait de 12 à 16 mois.

Presque un mois après le passage de l’Institution sous-régionale au Mali, de cette énième rencontre, un consensus était très attendu. Mais au sortir des travaux, il en ressort que cette fois encore, il n’y a pas eu d’accord.

Les autorités de Transition dans un premier temps ont fait une proposition de chronogramme de 36 mois, comprenant des actions relatives aux réformes politiques et institutionnelles, ainsi qu’un plan détaillé pour les élections. Mais, cette première proposition n’a pas été acceptée par le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan et sa délégation. S’en est suivie une deuxième proposition de 29 mois et une autre de 24 mois par les autorités de la Transition. La CEDEAO a préféré maintenir sa position de 12 mois au cours des échanges.

Et évidemment, sans surprise, les sanctions économiques de la CEDEAO du 9 janvier 2022 contre le Mali sont toujours en cours. Et c’est bien là le cœur du problème.

Alors que le président français Emmanuel Macron met la pression justement sur la CEDEAO et l’Union africaine pour sanctionner encore plus le Mali surtout après que Bamako a déclaré sa souveraineté médiatique, il serait difficile de voir la CEDEAO se montrer plus souple vis-à-vis des autorités maliennes.

En effet, l’ire de Macron ne s’est pas faite attendre, lui qui comptait justement sur la désinformation pour arriver à faire plier le Mali. Le président Emmanuel Macron a déclaré que "un signe d'une course en avant vers le pire" lors de la conférence de presse organisée pour présenter son programme de campagne. "Je condamne avec la plus grande fermeté cette décision qui me semble totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance". Assez surprenant, voyant que c’est la même personne qui a quelques jours auparavant décidé de la suspension de RT France et de Sputnik.

Mais le président Macron a également appelé la CEDEAO et l’Union africaine à être plus ferme au niveau des sanctions contre le Mali.

Mais jusqu’à présent, le régime de sanction à l’américaine pour asphyxier un pays souverainiste à clairement été un échec.

Les chiffres de la campagne cotonnière 2021-2022 au Mali ont été officiellement dévoilés ce samedi 19 mars 2022. C’était à l’occasion de la fête du coton à laquelle a participé le président de la Transition Assimi Goïta.

Selon les informations publiées par la présidence du Mali, le pays a retrouvé sa place de leader en Afrique en matière de production cotonnière. « Le Mali retrouve sa place de leader sur le continent à travers une production record de plus de 760 000 tonnes au titre de la campagne 2021-2022 », informe la présidence. Avec cette production qualifiée de record par les autorités maliennes, le Mali brise pour le moment la barre de 728 000 tonnes de coton imposée par le Bénin depuis la campagne cotonnière 2020-2021. Le pays passe devant le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Et oui, le régime de sanction ne fonctionne visiblement pas à isoler le Mali. Ce qui fait que même si elle le voulait, la CEDEAO ne pouvait pas montrer qu’elle allait à contre sens de la volonté de Macron.

Cela dit, que se passerait-il si la CEDEAO arrêtait justement de s’accorder aux quatre volontés des pays occidentaux et suivait sa propre voix ? Mais surtout, concrètement parlant, que va faire Macron à ce moment-là ?

 

3. RCA: une livraison d'arme interdite de mine UN arrêté !

En Centrafrique, alors que Bangui déploie des efforts dans le but de réunifié le pays en lançant notamment le dialogue républicain, les différents groupes armés ainsi que la Minusca continuent leurs tentatives de sabotage. Voici ce que les Autorités centrafricaines ont découvert cette semaine.

La MINUSCA continue de tout faire pour que cette crise soit prolongée. Il ne se passe pas un seul jour sans que la MINUSCA ne puisse occasionner des forfaitures en Centrafrique.

Grâce à la vigilance de la Gendarmerie Nationale, la MINUSCA vient d’être démasquée pour la énième fois. En effet, c’était depuis le 16 mars 22 que la Gendarmerie au niveau de Béloko a stoppé deux camions transportant chacun deux conteneurs, lorsque les six autres sont déjà entrés dans la base de la MINUSCA à Bouar. Ces camions étaient en provenance du Cameroun sur chacun de ces camions privés, il y avait l’emblème des Nations-Unies.

Ayant suspectés ces deux camions, transportant 4 conteneurs, ils ont été escortés par les forces nationales jusqu’au niveau de la Gendarmerie Nationale à Bangui pour la nécessité de l’enquête. C’est finalement le Vendredi 18 que la gendarmerie a pu procéder à l’ouverture de ces quatre conteneurs pour découvrir qu’ils sont remplis d'armes et de munitions qui sont interdites d’entrer sur le territoire Centrafricain ?

Précisons que parmi ces quatre conteneurs, deux sont remplis des mines antipersonnel et les deux autres sont remplis de matériel bureautique. Pour plus de précision, chacun de ces véhicules contient un conteneur UN de matériel bureautique et un conteneur UN rempli des mines antipersonnel et d’autres munitions et matériels de guerre. Une véritable contrebande des armes déstabilisant par la même occasion l’économie de la République Centrafricaine. Évidemment, les armes et les munitions de la MINUSCA ne doivent jamais être mélangées avec du matériel bureautique pour être amenées sur le territoire Centrafricain. Pourquoi la MINUSCA fait entrer des munitions de ce genre sur le territoire Centrafricain sans que les autorités politiques et militaires n'en soient informées ?

Conformément au mandat de la MINUSCA, ce n’est pas de cette manière qu’elle doit faire parvenir des armes ou des munitions en Centrafrique. C’est une véritable contrebande que la MINUSCA a occasionnée. Des armes et munitions pareille ne peut faire leur entrée sur territoire sans escorte et sans autorisation. Où sont passés les éléments de la MINUSCA pour escorter ces armes ?

Ce qui est étrange, c'est qu'au moment de la découverte de cette contrebande d’armes et munitions de guerre par la Gendarmerie, un commerçant survient pour dire que les matériels bureautiques lui appartiennent. Comment les marchandises d’un commerçant est dans un conteneur UN ? Et qu’en est-il des deux autres conteneurs remplis de munitions de guerre ? Sont-ils également à lui ?

Ce qui est étrange, depuis que ces deux véhicules sont arrêtés au niveau de Béloko et escortés jusqu’à Bangui, la MINUSCA n’a toujours pas réagi, n’a pas fait une déclaration ou bien demander des explications. Il est bien clair que la MINUSCA est coupable de cette contrebande des armes et munitions. Mais cette grande quantité des armes et munitions sont destinés à faire qui ? Selon un centrafricain témoin de la découverte de cette contrebande dévoilée par la Gendarmerie : « c’est vraiment un plan stratégique de la part de la MINUSCA visant à déstabiliser le pays.

C’est ça l’opération de déminage des Mines par la MINUSCA ?  Avec cette découverte, nous pouvons dire et comprendre que c’est la MINUSCA qui fournit des mines anti-personnel aux groupes rebelles dans la région de Bouar, c’est pourquoi ces véhicules devaient se rendre dans la ville de Bouar. En plus de ces armes, tout le monde peut comprendre que la MINUSCA occasionne des pertes économiques à l’État Centrafricain, car, la MINUSCA fait entrer des marchandises privées voilées par l’emblème des nations-Unies. Au lieu d’aider pour le retour de la paix, visiblement c’est la MINUSCA qui créé des tensions, la crise et la division en RCA. Le peuple Centrafricain est appelé à dire non à la MINUSCA car tant que la MINUSCA reste sur le territoire Centrafricain il n’y aura jamais la paix et la sécurité », a fait savoir un Centrafricain.

Et il est aussi important de relever la responsabiliser du Secrétaire des Nations-Unies, car pour des questions qui touchent la vie des Centrafricains, généralement il ne se prononce jamais, mais par contre, quand il s'agit d'un personnel de la MUNISCA, on assiste à des séries de communiqués de dénonciation en tout genre. Cette politique de deux poids deux mesures du secrétaire général de l’ONU doit cesser. Alors qu'au même moment, l’ONU impose l’embargo injuste sur les armes à destination de la RCA, tout en prétextant que des armes pourraient tomber dans de mauvaises mains. Mais en même temps, la mission de l’ONU fait rentrer des armes et munitions de guerre qui sont d’ailleurs interdites par le droit de la guerre, et ce, sans même une escorte. D'ailleurs, une mission de maintien de la paix comme la MINUSCA n’a même pas droit à utiliser des mines antipersonnel. Donc, ce qui est sur à propos de la MINUSCA, c'est qu'elle est toujours de mèche avec les groupes armés pour leur livrer ces armes, munitions et mines antipersonnel. En tout état de cause la nécessité d’une enquête urge et la MINUSCA a obligation à donner des explications concordantes aux Centrafricains dans les plus brefs délais. Ce qui montre encore une fois, la nécessité de mettre la MINUSCA à la porte, c'est une priorité absolue. Aucun processus de sécurisation, de développement ou d’unification ne pourra être pleinement en place tant que les troupes d’occupation occidentale sont encore dans les parages.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV